Insuffisance cardiaque : FineHeart valide sa charge par induction et vise l'étude clinique

La startup FineHeart vient de valider le fonctionnement de son dispositif de recharge sans fil de sa pompe cardiaque miniaturisée Icoms. C'est une nouvelle étape importante avant la phase d'étude clinique prévue pour 2022. FineHeart, qui prépare une troisième levée de fonds, vise toujours un lancement sur les marchés américain et européen en 2025.
L'équipe de FineHeart est composée de 35 salariés entre Pessac et Tours.
L'équipe de FineHeart est composée de 35 salariés entre Pessac et Tours. (Crédits : FineHeart)

Basées à Pessac et Tours, les équipes de la startup FineHeart travaillent depuis déjà dix ans sur une pompe cardiaque miniaturisée baptisée Icoms et visant à traiter les dizaines de milliers de patients atteints des formes les plus sévères d'insuffisance cardiaque chaque année. Protégé par plusieurs dizaines de brevets et ayant validé sa phase pré-clinique, Icoms suit un chemin différent des pompes cardiaques classiques. "Contrairement aux autres pompes qui cherchent à remplacer le fonctionnement du cœur, nous venons le soutenir. C'est-à-dire qu'Icoms se synchronise avec les pulsations cardiaques naturelles et vient les assister", révèle Arnaud Mascarell, le CEO de FineHeart.

Lire aussi : Insuffisance cardiaque : FineHeart lève 5,44 M€ pour préindustrialiser son dispositif

Une différence qui est loin d'être anodine parce qu'elle permet de réduire drastiquement la consommation d'énergie d'Icoms par rapport aux dispositifs actuellement sur le marché et donc d'envisager une alimentation électrique sans fil. "Grâce à ce fonctionnement synchronisé, on envoie à travers la peau une quantité d'énergie beaucoup plus faible que pour une pompe classique, jusqu'à cinq fois inférieure. Cela nous a permis de mettre au point le TET, le transfert d'énergie transcutané, sans fil et peu invasif dont nous venons de valider le fonctionnement opérationnel par une étude in-vivo sans échauffement thermique", poursuit le dirigeant.

Une recharge par induction...

Concrètement, il s'agit d'un dispositif de recharge par induction fonctionnant sur le même principe que la recharge sans fil d'un smartphone, l'énergie étant transférée par champ magnétique.

FineHeart

Le fonctionnement du dispositif TET pour alimenter la pompe Icoms (crédits : FineHeart).

La pompe Icoms d'une dizaine de centimètres est reliée à une batterie d'une durée de douze heures pour 8cm de long sur 8 mm d'épaisseur. Celle-ci est placée sous la peau au niveau du pectoral ou de la hanche.

"Cette batterie se recharge grâce à un transfert d'énergie à travers la peau venant d'une autre batterie positionnée sur un t-shirt ou une ceinture. Une fois que la batterie intracutanée est chargée, le patient peut enlever la batterie externe et se retrouve donc sans aucun dispositif invasif ou externe, entièrement libre de ses mouvements", détaille Arnaud Mascarell.

... qui améliore qualité et espérance de vie

Pour les dirigeants de FineHeart, c'est précisément cet aspect invasif et sans fil qui fera le succès d'Icoms lors de son lancement sur la marché en 2025. "Les dispositifs classiques avec des alimentations filaires entraînent de nombreuses infections et complications à tel point qu'un tiers des patients équipés décèdent dans les deux ans. Heureusement la majorité des patients sont greffés avant. Icoms permettra ainsi de réduire significativement les taux de morbidité et de mortalité chez les patients tout en leur assurant une meilleure autonomie au quotidien", assure ainsi Arnaud Mascarell.

FineHeart qui a déjà levé près de 12 millions d'euros en deux fois - 6,4 millions d'euros en 2016 puis 5,44 millions en 2019 - et investi au moins autant dans le projet grâce aux prêts, subventions et autres crédits d'impôts recherche, devrait à nouveau lever des fonds dans le courant de l'année. "Nous visons une série B autour de 15 millions d'euros pour financer la phase d'essais cliniques sur l'Homme qui devrait débuter en 2022, probablement aux Etats-Unis sur trente à quarante patients pour les insuffisances cardiaques très sévères", précise le CEO. Cela permettra également d'étoffer l'effectif, qui compte actuellement 35 salariés, pour atteindre une équipe d'une cinquantaine de collaborateurs, principalement basé à Pessac. En parallèle, une petite équipe sera constituée aux Etats-Unis au cours des prochains mois pour piloter le lancement de l'étude clinique.

Le marché américain en ligne de mire

Le temps de mener ces études cliniques et d'obtenir les autorisations de mise sur le marché aux Etats-Unis puis en Europe, FineHeart vise un lancement commercial en 2025. Il faudra à nouveau lever des fonds d'ici là en visant des montants bien plus important. A terme la startup bordelaise s'adresse à un marché extrêmement vaste :

"Icoms pourrait traiter 200.000 patients atteints d'insuffisance cardiaque sévère chaque année. FineHeart cible dans un premier temps les 50. 000 patients les plus sévères, éligibles à une assistance cardiaque mais pourtant non traités par les dispositifs d'assistance actuels. Cela représente un premier marché potentiel de plus de 5 milliards de dollars."

Des estimations réalisées en 2020 dans seulement sept pays - Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni - et qui ne prennent donc pas en compte le vieillissement naturel de la population d'ici à 2025 ni les autres pays développés ni le prometteur marché chinois.

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