Lunii rapatrie sa production de Chine à Bayonne

Pas d’écran, pas d’ondes, mais de l’électronique pour permettre aux enfants d’écouter des histoires en choisissant leurs univers, personnages et objets. Déjà vendue à 600.000 exemplaires, la Fabrique à histoires de la startup Lunii n’est désormais plus fabriquée en Chine mais à Bayonne dans les locaux de BMS Circuits.
600.000 Fabriques à histoires ont été vendues depuis 2016.
600.000 Fabriques à histoires ont été vendues depuis 2016. (Crédits : Lunii)

C'était une promesse qu'ils s'étaient faite en cas de succès. Quatre ans après le lancement de la commercialisation de la Fabrique à histoires, les fondateurs de la startup parisienne Lunii ont officiellement annoncé avoir rapatrié la production de Chine en France. La Fabrique à histoires est précisément fabriquée à Mouguerre, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), dans les locaux de BMS Circuits, spécialiste de l'électronique.

Près de deux ans de travail auront été nécessaires pour mener à bien ce projet. "La décision a été prise à la fin de l'été 2018 alors que nous étions en hyper croissance", explique Igor Krinbarg, l'un des dirigeants de Lunii. Puis les étapes se sont enchainées :

"Nous voulions produire dans l'Hexagone mais nous ne savions pas ce que les usines françaises pouvaient nous proposer. Avec notre bureau d'études français Kickmaker, nous avons donc visité six usines en Europe et quatre en France. Le prix rentrait bien sûr en ligne de compte. Il ne pouvait clairement pas être multiplié par deux dans la mesure où nous ne voulions pas augmenter le prix pour le grand public. C'est finalement BMS Circuits qui a été retenue. L'entreprise a fait un travail énorme pour essayer de réduire les coûts et ce sont les prospects qui ont, de loin, montré le plus de motivation", expliquent Igor Krinbarg et Maëlle Chassard, deux des co-fondateurs.

Repenser le projet et l'objet

Premier changement : alors qu'en Chine l'usine comportait une ligne de production sur laquelle travaillaient 45 personnes, en France, aujourd'hui, la ligne est automatisée. Cinq opérateurs de BMS sont mobilisés mais c'est Lunii qui est propriétaire de la ligne. C'est elle qui a investi dans une dizaine de machines. "Cela signifie aussi que l'évolution du produit est plus compliquée. Mais nous avons volontairement choisi de le garder tel quel, c'est-à-dire simple", explique Maëlle Chassard. Pas d'écran, pas d'ondes, mais un bouton pour permettre à l'enfant de choisir son univers, son héros, un objet.

Le deuxième enjeu était de rendre le produit le plus éco-conçu possible, en travaillant sur un plastique recyclable et en diminuant au maximum la taille de la carte électronique. "Il s'agit de l'un des plus gros déchets", assure Igor Krinbarg. "Au final, nous avons amélioré la fiabilité du produit, les éléments sont plus robustes et mieux positionnés", explique Igor Krinbarg qui reconnait toutefois un travail "assez dur. Il a fallu repenser le projet et l'objet." "Le fait de lancer une ligne pour la première fois, c'est aussi prendre le risque que cela ne se passe pas comme prévu, mais c'était bien bordé", ajoute Maëlle Chassard.

Montrer l'exemple du Made in France

Aujourd'hui Lunii est à 80 % sur du Made in France. Quelques composants viennent encore de Chine mais "c'est une question de savoir-faire français, pas de volonté de notre part", explique Maëlle Chassard. Le plastique est fait en France, la carte électronique et l'assemblage aussi, mais pas le haut-parleur. "Nous restons donc en veille active", insiste Maëlle Chassard qui tient, au travers de cette aventure, à montrer l'exemple :

"Ce n'est pas parce qu'on fait du Made in France qu'on est obligé de faire un produit de luxe à un prix fort."

Lunii, qui a vendu 600.000 Fabriques à histoires, deux millions d'histoires sur son store et réalisé 12 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, assure pour sa part avoir réduit sa marge. A Bayonne, 50 à 60.000 boîtiers seront fabriqués chaque mois. Les capacités pourront, par la suite, être doublées.

Lire aussi : Inovelec a trouvé la parade pour continuer à fabriquer en France

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Commentaire 1
à écrit le 06/10/2020 à 15:29
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Les chinois vont immanquablement réagir en mauvaise part . . . .

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