Avec Journéedechasse.com, Paul Ponsar et Olivier de Trémaudan ont créé à Bordeaux une startup innovante, qui sort des sentiers battus. Journéedechasse.com, qui va lancer une opération de financement participatif d'ici dix jours, veut devenir le Airbnb de la chasse.

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"Je suis un passionné de chasse et j'ai vu qu'il y avait plein de chasseurs désireux de changer de territoires de chasse mais qui ne peuvent pas bouger faute d'informations suffisantes sur les territoires. D'où notre idée de centraliser sur un même site Internet les hôtes, qui représentent des territoires où l'on peut aller chasser, et les chasseurs", décrypte Paul Ponsar pour La Tribune.

En plus de trouver des offres et les mettre en ligne, le site, qui se rémunère par une commission prélevée sur chaque transaction, s'occupe des réservations, du paiement et de l'évaluation de la séquence. L'ouverture de la saison de la chasse 2020-2021 aura lieu, dans les départements de Nouvelle-Aquitaine, ce dimanche 13 septembre (jusqu'au 28 février) et les deux associés ont décidé d'en profiter pour lancer dans la foulée leur opération de financement participatif via la plateforme Tudigo (ex-Bulb in Town).

De nombreux chasseurs tentés par l'aventure

"Journée de chasse est issu d'un constat simple. Les chasseurs ont aujourd'hui plus que jamais la possibilité de chasser partout en France, notamment avec la réduction du permis national. Sur les près de 1,2 million de chasseurs répartis sur tout le territoire : 92% (sur la base d'une étude réalisée par Journée de chasse auprès de 1.000 chasseurs) désire découvrir de nouveaux modes de chasse et de nouveaux territoires (...) nous rendons cette recherche simple et accessible. Journée de chasse c'est comme un site de vacances... mais pour les chasseurs ! ", martèle pour sa part le cofondateur et directeur général, Olivier de Trémaudan.

En proposant une nouvelle façon de chasser, avec des journées, des bracelets (qui prouvent la légalité du prélèvement d'un cervidé, soumis au plan de chasse) et des actions (participation aux frais d'un territoire de chasse donnant l'autorisation d'y chasser) Journéedechasse.com innove sur un créneau qui échappe de prime abord à l'univers des startuppers. Pourtant il n'en est rien.

Une startup incubée puis accompagnée par Unitec

"Notre entreprise fondée en février 2019 a été incubée par Unitec. Nous avons quitté cet incubateur pour nous installer à Bordeaux mais ils continuent à nous soutenir. Nous bénéficions aussi de l'appui de la Région Nouvelle-Aquitaine, au titre de l'aide au tourisme, car la chasse est un élément attractif des territoires, aussi bien dans le Médoc que dans la Creuse ou dans les Pyrénées", éclaire le dirigeant de Journéedechasse.com.

Les deux associés entendent lever 200.000 euros pour développer leur site et capter davantage d'hôtes. L'idée est de proposer des séquences de chasse plus ou moins originales, qu'il s'agisse de participer à une battue au sanglier, de chasser la palombe ou encore l'isard dans les Pyrénées. Propriétaires d'un terrain, d'une chasse professionnelle, associations de chasse communales...la variété d'hôtes pouvant déposer des offres est large et la France compte actuellement, selon la Fédération nationale de chasse (FNC-2019) 1,03 million de chasseurs.

Une activité encore vraiment populaire

La chasse est la troisième activité de loisirs pratiquée dans le pays, derrière le football (en tête avec plus de 2 millions de pratiquants) et la pêche (plus de 1,5 million). Malgré la baisse du coût d'acquisition, moins de 10 % des chasseurs sont titulaires d'un permis national, ce qui représente tout de même plus de 100.000 pratiquants. Un vrai potentiel pour Journéedechasse.com. La chasse reste une activité coûteuse, avec une dépense moyenne de 2.168 euros par saison et par personne, ce qui explique sans doute que beaucoup de pratiquants préfèrent chasser près de chez eux.

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Les statistiques de la Fédération nationale de la chasse montrent que cette activité est très masculine, le nombre de chasseuses étant de 25.750 en 2019. C'est aussi une pratique qui reste populaire et mobilise 55 % d'actifs, même si 53 % d'entre eux ont 55 ans et plus. Agriculteurs (8 %), employés (21 %), ouvriers (15 %) et professions intermédiaires (8 %) totalisaient 52 % des chasseurs en 2019 selon la FNC. Il n'en reste pas moins que les cadres et professions libérales forment le plus gros bloc, avec à eux seuls 39 % des chasseurs. Artisans et commerçants complétant le tableau avec 9 % de pratiquants.

La Nouvelle-Aquitaine, un spot pour le tourisme cynégétique

Quand on en vient au permis de chasse national (chiffres 2018), la proportion des agriculteurs passe à 11 %, derrière les artisans et commerçants, à 13 %, les cadres et professions libérales, en tête avec 15 % des permis nationaux. Tandis que la part des employés s'effondre à 7 % et celle des ouvriers à 5 %. Les deux associés sont d'autant plus sûrs de leur coup qu'ils sont installés à Bordeaux.

"La Nouvelle-Aquitaine est la région qui rassemble le plus de chasseurs en France : plus de 200.000. Mais elle est surtout le territoire de chasse qui attire le plus. Il s'agit de la région la plus attractive : 20 % des réservations sont effectuées en Nouvelle-Aquitaine via Journée de chasse", relève ainsi le président Paul Ponsar.

Convaincu que son nouveau site va booster le tourisme cynégétique en Nouvelle-Aquitaine.