Snark Factory, à la chasse à la startup mythique

Ni incubateur ni accélérateur, Snark Factory se rapproche plutôt d'une "fabrique à startups". La jeune société bordelaise, créée il y a quelques mois à peine, propose aux jeunes pousses un accompagnement technique et opérationnel le temps qu'elles avancent suffisamment dans leur projet pour voler de leurs propres ailes.
Sébastien Doncker et Jérémy Noble, chevilles ouvrières de Snark Factory
Sébastien Doncker et Jérémy Noble, chevilles ouvrières de Snark Factory (Crédits : Thibaud Moritz / Agence Appa)

Un grand plateau de 500 m2 installé au plein centre de Bordeaux, un vaste comptoir en bois brut trônant au milieu. Snark Factory a investi ces lieux il y a quelques mois pour y poser son équipe multi-compétences, sous-louant au passage, temporairement, des bureaux à quelques structures dont Digital Aquitaine. Snark Factory s'adresse aux jeunes pousses innovantes et leur propose un support le temps qu'elles grandissent. Ni tout à fait agence web, ni complètement incubateur, la société se positionne comme un acteur à part et complémentaire de l'écosystème existant, visant avant tout à aider les porteurs de projets numériques à franchir le cap.

Quatre associés, rejoints par un investisseur lillois, sont impliqués dans la création de Snark Factory. Deux sont présents au quotidien : Sébastien Doncker, thèse dans l'intelligence artificielle appliquée à la robotique, parcours professionnel dans la fintech puis création d'un studio de développement depuis revendu, et Jérémy Noble, designer freelance très tôt et plusieurs années passées entre une... entreprise de parapluies, la startup à succès Appgratis, aujourd'hui fermée, et plusieurs agences web. Dans ces agences web justement, les deux piliers de Snark Factory ont travaillé avec plusieurs startups.

"Et on a pu se rendre compte que ce n'est pas simple ! Les startups ont besoin de pivoter rapidement sur un projet, de changer d'orientation, ce qui n'est simple à gérer pour une agence web qui a pour habitude de s'en tenir au forfait prévu, bâti à partir du temps estimé pour réaliser le projet. Snark Factory est née de ce constat. Nous commençons par écouter le porteur de projet qui vient nous voir. Et la plupart du temps, on lui dit d'abord de réduire la voilure par rapport à son idée initiale ! Pour certains, il faut aussi savoir dire non. Quand ça tient la route, nous cherchons à l'orienter vers la création d'un MVP, un minimum viable product, qui peut être testé mais ne sera pas jeté au bout de 3 mois, car ça coûte malgré tout de l'argent !"

Cinq emplois, bientôt six

La phase de conception du projet permet à Snark Factory de définir un budget avant un accompagnement sur la technique et l'opérationnel (design, développement informatique, appui au recrutement...). La société emploie cinq personnes, trois développeurs, un designer et une rédactrice-conceptrice. Jérémy Noble est essentiellement en charge de la direction artistique et Sébastien Doncker de la direction technique. Snark Factory propose surtout au porteur de projet d'être présent quand il le souhaite au cours de l'évolution du sujet, avec ses équipes s'il le souhaite.

"Cela nous permet de discuter au fur et à mesure de l'avancement, et cela l'autorise aussi à se familiariser avec les différents corps de métier qui interviennent sur un projet numérique et avec le langage de chacun, explique Sébastien Doncker. On ne fait pas de formation à proprement parler mais on aide les équipes de la future startup à monter en compétences au fil du projet, jusqu'à ce qu'ils soient autonomes. L'idée n'est pas de faire des projets techniquement hyper pointus dans le dernier langage à la mode mais de partir sur une technologie qui tient la route et qui permettra à la startup de recruter ensuite sans trop souffrir et de continuer là-dessus. On ne fait pas de tech for equity (services en échange d'une partie du capital), on assume le coté éphémère de la relation avec les startups, qui doivent voler de leurs propres ailes au bout des premiers mois."

Reste une question, facilement résolue pour tous les amoureux de la littérature anglaise : pourquoi Snark Factory ?

"J'adore le livre de Lewis Carroll « La Chasse au Snark », confesse Sébastien Doncker. Dans cet ouvrage, le personnage part à la recherche d'un animal mythique, le Snark. S'intéresser aux startups, c'est aussi chercher le projet ultime, mythique. D'où Snark Factory, la fabrique de Snark !"

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