LGV : pour Alain Rousset, "le compte n'y est pas"

Les propositions de Jean Auroux, médiateur chargé d'apaiser les tensions entre la SNCF, les collectivités locales et la société concessionnaire Lisea concernant la ligne à grande vitesse Tours - Bordeaux, ne sont pas du goût d'Alain Rousset. Le président du Conseil régional d'Aquitaine se montre même très critique.
Le président du Conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset n'est pas, du tout, satisfait des nouvelles propositions concernant la ligne à grande vitesse Tours - Bordeaux, mise en fonction en juillet 2017.

"Insatisfait des propositions insuffisantes de la SNCF pour la desserte TGV", le Conseil régional d'Aquitaine "attendait une évolution légitime de ces propositions de la part de Jean Auroux, désigné conciliateur par Guillaume Pépy, PDG de SNCF". Mais "avec une grande déception", elle déplore dans un communiqué que ses "propositions constructives et raisonnables" n'ont pas été suivies, et estime que les évolutions apportées dans le cadre de cette conciliation ne sont "pas à la hauteur des attentes des territoires".

Alain Rousset juge que "le succès de la mise en service de la LGV Tours - Bordeaux exige un choc des fréquences dès la mise en service de la nouvelle ligne, le 2 juillet 2017 : une navette Bordeaux - Paris avec des trains directs rapides, fréquents, avec une capacité résiduelle suffisante pour permettre les changements d'horaire au dernier moment, à l'instar de la navette d'Air France, dont le succès repose largement sur la souplesse". Le président du Conseil régional assène :

"Le modèle proposé par la SNCF, à peine amélioré par la mission de conciliation, repose sur des trains directs rares (13 ½ AR par jour seulement, avec des trous de 2 heures, et seulement une fréquence par heure en pointe), remplis à 100 % ou presque, et donc sans la moindre souplesse pour des modifications de dernière minute. Concrètement, ce modèle consiste à déverser, au mieux une fois par heure, 1.100 passagers sur le quai n°2 de la gare St-Jean dans deux rames duplex jumelées. Avec l'inconfort et les temps de piétinement que chacun peut imaginer... Cela ne répond ni aux ambitions du projet ni aux attentes des usagers."

19 allers / retours par sens

L'élu pointe également "le manque de transparence des chiffres annoncés et de la méthode employée : la SNCF annonce des pertes d'exploitation importantes, mais sans les justifier par le moindre calcul économique ; les études réalisées par le Cabinet d'expertise ferroviaire SMA, qui a assisté Jean Auroux, n'ont pas été communiquées".

Demandant que le principe d'une contre-expertise indépendante soit accepté par la SNCF, le Conseil régional, apportant plus de 300 M€ dans ce projet, souligne que les engagements pris dans la convention de desserte de 2011 "ne sont pas tenus. Cette convention, tout comme la convention de financement de la LGV, prévoyait des comités de suivi présidés par l'Etat, qui n'ont jamais été réunis pour la première et ne le sont plus depuis fin 2011 pour la seconde. La Région Aquitaine rappelle que la mission de conciliation confiée à Jean Auroux par la SNCF ne doit pas se substituer aux comités de suivi de ces conventions, et réitère sa demande de tenue de ces comités dans les meilleurs délais."

Alain Rousset réclame donc dans chaque sens "19 allers / retours quotidiens directs entre Paris et Bordeaux qui permettraient de créer le choc de fréquences nécessaire : un train toutes les heures et toutes les demi-heures en pointe".

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Commentaires 2
à écrit le 15/06/2015 à 22:55
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Aujourd’hui Alain Rousset demande que la SNCF accepte une contre-expertise indépendante. Les opposants à la LGV Tours-Bordeaux contestaient l’ensemble des études et des estimations faites par RFF, le maître d’ouvrage. Le président de la région Aquit...

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