"Et pour vous les entrepreneurs, qu'est ce qui change vraiment maintenant ? "

THE SHOW MUST GO ON ! Après avoir chroniqué quotidiennement les deux mois de confinement dans nos colonnes, vous retrouverez chaque jeudi dans La Tribune le point de vue de l’entrepreneur bordelais Guillaume-Olivier Doré sur cette délicate phase de déconfinement et de redémarrage progressif de l'économie locale, nationale et mondiale.
The show must go on ! Retrouvez chaque semaine dans La Tribune la chronique de Guillaume-Olivier Doré sur le déconfinement et le redémarrage de l'économie.
The show must go on ! Retrouvez chaque semaine dans La Tribune la chronique de Guillaume-Olivier Doré sur le déconfinement et le redémarrage de l'économie. (Crédits : ArianeGroup)

On y est ! Pour démarrer la nouvelle version de cette chronique, j'ai passé un peu de temps à interroger des entrepreneurs et entrepreneures sur leur état d'esprit et leur vision de cette relance.

Je peux vous dire un truc entre nous : ils ont faim. Très faim.

Il n'est pas dans le caractère d'un ou d'une entrepreneure, quelque soit son secteur ou sa maturité, de subir ainsi plus de deux mois. Se mettre en mode "réactif" pour gérer des figures imposées par le contexte, la réglementation ou l'impérieuse nécessité de mettre leurs collaborateurs en sécurité.

Et une fois que ces sujets ont été traité, ils et elles ont commencé à broyer du noir, en essayant de se projeter sans vraiment y arriver.

La dernière épreuve du risque social vient d'être franchie. Maintenant tout le monde à envie d'y aller. Chaque personne interrogée partage cette même vision : cette relance est source d'immenses opportunités, des opportunités business, humaines. Une véritable remise à zéro des compteurs.

L'adage dit "c'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui portent un maillot", qu'on pourrait continuer par un ("surfisme" très local) "et quand la vague, si petite soit-elle, revient enfin, ce sont ceux qui la prennent qui font la différence".

Pas de naïveté dans ce qui nous attend tous dans les semaines à venir : difficile, contraint, humainement complexe... Mais un plaisir partagé de se remettre à la barre du bateau après avoir été ballotté dans la tempête sans pouvoir mettre de toile.

Du réalisme donc, et des évidences. D'abord une nouvelle organisation du travail, en particulier pour les entreprises de service et du digital. Et donc le recours aux outils que les collaborateurs avaient tant de mal à utiliser : n'en déplaise au secteur financier, prochain eldorado des logiciels métier.

Ensuite une manière de gérer probablement très différente : tous les entrepreneurs et entrepreneures ont intégré la notion du "désormais ça peut arriver" dans leur grille d'analyse. Pas moins de risque, mais une manière de l'anticiper différente.

Après, un besoin fort d'avoir une mission. Je déteste ce néologisme anglosaxon "faire du sens" qui était à la mode dans le monde d'avant. La loi Pacte, chère à la députée LREM Olivia Gregoire, aura mis le doigt sur la nécessité de créer des "entreprises à mission" et la crise qui se profile rend désormais la mission de l'entreprise, auprès de ses salariés et de son écosystème, totalement indispensable au succès.

Enfin une probable conséquence. Le capitalisme "à la Française" inclura désormais, plus que les critères "ESG" (environnemental, social, gouvernance), de véritables besoins d'impact social, mesurable et tangible.

Et puis, et c'est le plus important : la solidarité. Cette notion oubliée, considérée comme un peu surannée et naïve dans un monde tech ultra connecté, "sur-informatif". On l'a retrouvée cette solidarité et elle devient essentielle à notre quotidien, confinés ou pas. Et c'est tant mieux : nous en aurons tous besoin pour soutenir et aider ceux d'entre nous qui vont ramer et couler.

Bon, je vous laisse, la pleine mer m'attend !

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