Evènementiel : « les entreprises et les passionnés sont revenus ! »

INTERVIEW. Congrès et Expositions de Bordeaux est devenu Beam pour Bordeaux Events And More. L’entreprise a changé de nom début octobre pour être plus représentative de l’ensemble de ses activités. Elle accueille des congrès et des expositions mais exploite aussi cinq sites sur Bordeaux et produit des événements, dans un contexte bousculé par la crise énergétique. Stéphane Kintzig, directeur général de Beam, fait le point dans La Tribune sur cette année 2022.
Stéphane Kintzig, directeur général de Bordeaux Events And More.
Stéphane Kintzig, directeur général de Bordeaux Events And More. (Crédits : Beam)

La TRIBUNE - Comment expliquez-vous votre changement de nom, de CEB en Beam ?

Stéphane KINTZIG - La raison principale tient au fait que nous ne faisons pas que des congrès et des expositions. Nous exploitons aussi cinq sites sur Bordeaux où nous accueillons 300 événements et un million de visiteurs par an, et nous produisons des événements, entre six et dix par an selon les années : des salons, des foires ou encore des événements sportifs comme le Jumping international de Bordeaux. Nous avons donc une typologie d'événements qui ne correspond pas au nom Congrès et Expositions de Bordeaux. Par ailleurs, ce nom ne parlait qu'à nos communautés francophones. Or 15 % de nos clients sont anglophones. En interne, enfin, il y avait une équipe qui s'occupait d'accueillir des événements -Bordeaux Event- et une équipe qui produisait des événements -CEB-, ce qui n'était pas très clair pour nos clients et partenaires. Il n'y en a désormais plus qu'une. Cela représente 120 collaborateurs.

Après la crise Covid, Beam est aujourd'hui touchée par la crise énergétique et l'inflation. Comment vous adaptez-vous ?

Le cœur de notre métier, c'est l'échange et c'est parce qu'à un moment donné deux professionnels se rencontrent physiquement qu'ils décident d'une collaboration. Donc nous avons vécu des crises, mais ce besoin de contact est réel, que ce soit pour l'innovation scientifique, pour faire du commerce ou au niveau politique. Et nous passerons ces crises grâce à des rencontres qui permettent de préparer demain. En revanche, à notre niveau, nous faisons attention à la densité des visiteurs, à l'hygiène, au renouvellement de l'air. Nous sommes passés aux leds pour l'éclairage mais nous n'avons pas attendu la crise pour le faire. Récemment, en revanche, la filière a adopté une posture commune sur le chauffage, le rafraichissement et l'éclairage. Elle s'est engagée à respecter des températures de 19 degrés en chauffage et 26 degrés quand il fallait rafraichir l'été. Il reste deux leviers : consommer encore moins au travers d'une multitude de petits gestes qui permettent d'aller chercher 25 % d'économies d'énergie. Ensuite il y a forcément un ajustement, une répercussion de l'inflation sur les prix de vente.

Diriez-vous que ces crises constituent un frein ou sont-elles motrices dans la façon de produire des événements  ?

Les crises sont évidemment problématiques dans la mesure où elles ont engendré des coûts qui n'étaient pas prévus, de l'arrêt d'activité imposé, des charges et des résultats catastrophiques. Dans le même temps, nous nous sommes autorisés à faire des choses que nous n'aurions jamais fait auparavant et qui ont fonctionné. C'est, par exemple, le cas des Planches éphémères qui ont été organisées l'été au bord du lac au Parc des expositions de Bordeaux, avec des espaces dédiés à la restauration, la musique, la détente. C'est une profession qui est agile et s'adapte relativement facilement. Et peut-être que cette première crise Covid a simplifié les adaptations qu'il a fallu faire ensuite. Mais les rencontres restent les rencontres. Nous avons d'ailleurs poussé plus loin et plus fort les temps d'échanges et de convivialité. Pour Vinitech-Sifel par exemple, plutôt que d'avoir une zone d'exposition d'un côté et une zone de conférences de l'autre, nous allons ramener les conférences à l'intérieur des zones d'exposition. Nous avons également accéléré la partie phygitale - physique et digitale. L'intégralité des échanges est désormais disponible pour les visiteurs.

Comment se porte l'entreprise ?

Elle se porte mieux qu'en 2020 et 2021. Malgré une année 2022 contrainte dans la mesure où l'activité n'a repris qu'à la mi-mars, nous devrions finir l'année avec 280 ou 290 événements et un chiffre d'affaire proche des 30 millions d'euros, car il y eu des rattrapages. Les entreprises ont eu encore plus envie d'organiser des évènements et les passionnés privés à un moment donné de moments d'échanges autour de leur passion sont revenus. L'activité a repris à un niveau proche de celui d'avant crise.

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