Nouvelle-Aquitaine : l’économie sur de bons rails

La conjoncture économique régionale a continué à s’améliorer fin mars. C’est vrai dans l’industrie et les services marchands, tandis que l’activité dans le BTP confirme son rebond. Le commerce de gros est un peu ralenti, mais conserve de bonnes perspectives.
Le rebond du bâtiment est en train de profiter à l'activité bois, secteur très important en Nouvelle-Aquitaine.

L'indicateur du climat des affaires de l'industrie est resté orienté à la hausse en mars dernier dans la région et se positionne au-dessus de sa moyenne de longue période, grâce à la progression de la demande intérieure et au bon niveau des carnets de commande. De son côté l'indicateur du climat des affaires dans les services marchands a légèrement fléchi tout en restant très au-dessus de sa moyenne de longue période. "La progression est plus lente au niveau national" observe le bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, dirigé par Patrick Berger, à l'origine des enquêtes mensuelles de conjoncture, qui sont le fruit d'un solde d'opinions recueillies auprès des chefs d'entreprise.

L'industrie (15,4 % de l'emploi régional) bénéficie d'une activité bien orientée en mars, dans le sillage de la tendance nationale, même si "les réajustements des plans de charge de certains modèles ralentissent encore la cadence des chaînes de l'aéronautique" pondère la Banque de France, qui relève également que le nouvel épisode de grippe aviaire "crée une pénurie de matière pour la transformation de la viande".

L'agroalimentaire garde une bonne vitesse

L'activité est en hausse dans la chimie, la pharmacie, tandis que la filière bois est portée par le dynamisme des marchés d'Europe du sud, la reprise dans le bâtiment, le négoce pour le bricolage et les emballages pour l'industrie. De la même façon, la fabrication de béton et d'éléments dérivés s'intensifie. La demande intérieure en produits industriels bénéficie aux carnets de commandes qui "sont particulièrement étoffés" dans la pharmacie, la transformation de fruits et légumes, la fabrication de boissons et la construction navale. L'utilisation des capacités de production s'est légèrement accrue.

La fabrication de denrées alimentaires et de boissons (16,6 % de l'emploi industriel régional) est portée par un dynamisme élevé, en particulier dans la fabrication de boissons, de produits laitiers et de produits de boulangerie-pâtisserie. Si l'activité se maintient dans l'industrie de la viande en mars, c'est grâce au segment de la viande de boucherie, dans la perspective de Pâques, qui compense "la morosité" provoqué par la crise sanitaire avicole.

La construction navale mieux que l'aéronautique

Transformation et conservation de fruits et légumes restent bien orientées, ce qui a bénéficié au personnel intérimaire. Les carnets de commandes sont bien garnis. La production de boissons alcooliques est en nette hausse et les perspectives sont favorables. Le secteur équipements électriques électroniques, informatiques et autres machines (14,5 % de l'emploi industriel régional) bénéficie d'une reprise significative dans l'ensemble de ses branches. La Banque de France relève que la demande globale, alimentée par des marchés très actifs à l'export, progresse. Si les prix des matières premières, comme le cuivre, l'acier ou les composants électroniques, montent, l'évolution des prix de sortie est limitée et les marges se resserrent. Les carnets de commande sont consistants et les perspectives bien orientées.

L'évolution dans le secteur de la fabrication de matériels de transport (13,9 % de l'emploi industriel régional) n'est pas vraiment favorable puisqu'elle enregistre un petit recul en mars, tout en restant supérieure cependant à son niveau d'il y a un an. Tandis que la construction navale reste sur une tendance dynamique, l'automobile poursuit sa croissance, alors que la construction aéronautique "peine à retrouver un rythme nettement positif", prévient le bureau régional de la Banque de France. Une majorité de segments de marché affiche des perspectives de production positives, mais "sans effet notable sur les effectifs".

Travail du bois et papier-carton rebondissent

Le vaste ensemble des "autres produits industriels" (54,8 % de l'emploi industriel régional), qui va du textile au bois, papier et imprimerie, en passant par l'industrie chimique ou produits en caoutchouc, plastique et autres produits non métalliques, est bien orienté grâce à la bonne tenue "du courant des affaires". Les capacités techniques sont mieux sollicitées et les marges résistent à la hausse des coûts d'approvisionnement.

Les bonnes prévisions s'appuient sur des carnets de commande bien garnis. Ce qui est particulièrement vrai pour le travail du bois et l'industrie du papier-carton. Tandis que le premier de ces deux segments de marché est porté par la reprise du bâtiment, avec des stocks qui doivent être reconstitués, le second s'est stabilisé en mars, "après des mois de croissance soutenue". Si la fabrication de pâte à papier et papier carton ralentit, celle de carton ondulé et cartonnage reste dynamique. Là aussi les stocks sont considérés comme insuffisants aux besoins, avec des perspectives favorables à court terme.

Le BTP en phase de résurrection

Dans les services marchands, qui représentent 17,7 % de la population active de Nouvelle-Aquitaine, l'activité fait un plateau "au bon niveau atteint précédemment". Avec des trésoreries correctes, un maintien des prix et une stabilité de l'effectif, ce secteur reste très bien orienté. Ce qui n'empêche pas qu'il y ait des variations, la croissance a ainsi repris dans les activités informatiques et de services à l'information, tout en marquant une petite baisse en hôtellerie et réparation automobile. L'activité dans les transports routiers de marchandises est un peu en retrait par rapport aux prévisions.

L'activité dans le bâtiment et les travaux publics (BTP), secteur qui pèse 8,7 % de l'effectif régional global, a terminé le premier trimestre 2017 à la hausse et, note le bureau régional de la Banque de France, "une reprise durable semble se dessiner". De quoi soulager un secteur qui a énormément souffert au cours des dernières années. Dans le bâtiment, et plus précisément le gros œuvre (fondations, charpentes, murs...), les prix des devis ont recommencé à progresser, mouvement qui devrait se poursuivre au deuxième semestre 2017, avec des effectifs "réajustés à la hausse".

Encore des marges à restaurer

La tendance est comparable dans le second œuvre du bâtiment (couverture, plomberie, chauffage...) où l'activité a rebondi en début d'année. Les carnets de commandes se remplissent mais sans impact pour le moment sur les effectifs. La tendance se réoriente également de façon positive dans les travaux publics, à cause du report de certains chantiers de fin 2016 à début 2017, d'une remontée des commandes publiques et privées. Le second semestre devrait se poursuivre sur cette lancée étant donné que les carnets de commandes sont "correctement garnis".

Mais, tient à préciser le bureau régional de la Banque de France, la reprise d'activité dans les travaux publics ne permet pas encore, comme dans le bâtiment, de restaurer les marges : les prix étant sous la pression d'une forte concurrence. Ce rebond dans les TP a généré une hausse des effectifs pendant le trimestre, avec un consensus chez les dirigeants d'entreprise pour conclure à une stabilité de l'emploi pour les mois suivants.

Bonnes perspectives pour le commerce de gros

Le commerce de gros a lui aussi rebondi au premier trimestre 2017 même si "les carnets ne se reconstituent que très progressivement". Le négoce de produits agricoles est affaibli par la faiblesse des récoltes et l'embargo de certains pays (comme celui que la Russie impose aux pays occidentaux - NDLR). Le marché des vins est plutôt bien orienté, grâce à l'engouement des pays asiatiques et au rôle de locomotive joué par les grands crus du Bordelais.

La hausse des ventes de bois et matériaux de construction, portée par le rebond dans le bâtiment, est favorable à l'évolution de la commercialisation de produits industriels, où le négoce de matériel électronique et de machines agricoles marque le pas. Le commerce de gros devrait malgré tout bénéficier d'une tendance haussière au deuxième trimestre. L'économie reste globalement bien orientée en Nouvelle-Aquitaine pour le reste de l'année et les chefs d'entreprise semblent reprendre confiance.

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