L’Aquitaine pas encore sortie de la grisaille

L’enquête annuelle de la Banque de France montre que l’Aquitaine a plus ou moins bien résisté à la conjoncture défavorable de l’an dernier. Touché de plein fouet par la baisse de la commande publique, le secteur de la construction est le plus durement touché.
Malgré de grands chantiers, comme à Bordeaux, le secteur régional de la construction est à la peine

En 2014, le secteur industriel aquitain a résisté "avec des disparités et un investissement en deçà des attentes", observe le bureau des affaires régionales de la Banque de France en Aquitaine, dirigé par Jean-Claude Bach. Le chiffre d'affaires (CA) global hors taxes de l'industrie a ainsi vu son activité osciller de + 0,1 % par rapport à 2013. La Banque de France explique la prévision de hausse d'activité de + 2,5 % dans l'industrie aquitaine en 2015 d'abord par le soutien de "la demande étrangère". L'autre facteur sectoriel porteur tient au rebond de l'investissement. Après avoir reculé de 4,6 % en 2014, les dirigeants le voient grimper de + 8,7 % en 2015. Cette bonne orientation générale n'empêchera pas l'emploi de stagner. Après avoir oscillé de 0,2 % à la baisse l'an dernier, l'emploi industriel régional devrait ainsi baisser de 0,9 % en 2015. Exprimé par grandes branches d'activité, c'est dans la pharmacie que le chiffre d'affaires de l'industrie a progressé le plus en 2014 (+ 17,3 %), tandis que celui du travail du bois reculait de 1,2 %. Comme l'industrie, les services marchands ont vu leur CA osciller de 0,1 % à la baisse en 2014. Cette "relative stabilité", accompagnée d'une prévision de hausse du CA global de + 1,5 % en 2015, a joué en faveur de l'emploi, qui a progressé de + 1,5 %, avec une prévision négative de 0,7 % en 2015.


Le commerce de gros prêt au rebond


L'investissement est par contre plombé par la tendance : après un recul de 2,5 % l'an dernier, les dirigeants de ce secteur aquitain s'attendent ainsi à une baisse de 3,7 % de l'investissement en 2015. Parce que les investissements seront "à nouveau pour partie reportés" explique la Banque de France. Le secteur de la construction (BTP) reste le plus lourdement frappé par la conjoncture. Comme le souligne la Banque de France, le déséquilibre dont souffre la construction vient d'une "baisse des marchés publics non compensée par la demande privée". Le CA du secteur baisse ainsi de 2 % en 2014 avec une prévision de - 1,6 % en 2015. Avec un recul de près de 4 %, c'est "le segment" des travaux publics qui enregistre la plus forte baisse d'activité. Les effectifs sont directement impactés par cette dynamique, puisque ces derniers sont en recul de 3,7 % en 2014, avec une prévision négative à - 4,2 % en 2015. Témoin d'une dégradation marquée, l'investissement dans la construction a chuté de 24,3 % l'an dernier, avec une prévision de baisse de - 15,8 % en 2015.

La Banque de France observe à ce propos, que "l'investissement se réduit mais son poids modeste (moins de 2 %) au regard du chiffre d'affaires, tempère l'évolution". Le secteur du commerce de gros se détache comme celui où la tendance peut le plus rapidement se redresser. Malgré un recul de 6 % du CA global l'an dernier, le commerce de gros a vu son effectif rester stable, à + 0,2 %, tandis que l'investissement enregistrait une croissance de + 21,1 % ! Ce secteur, qui abrite notamment l'activité viticole et céréalière, témoigne d'une grande élasticité liée aux contraintes climatiques et à la réaction des marchés internationaux. En 2015, le CA devrait remonter à + 4,7 %, soit une amplitude de 10,7 % par rapport à 2014, et l'investissement se tasser à + 12,4 %.

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