Objets connectés : ce mariage inattendu entre une startup et un groupe du bâtiment en Gironde

C'est un rapprochement surprenant qui a été annoncé il y a quelques jours : celui de la startup bordelaise des objets connectés Go4ioT avec Aramis, groupe qui œuvre dans les équipements du bâtiment. Un coup d'accélérateur bienvenu pour la jeune pousse au développement jusqu'ici très limité.
Maxime Giraudeau
Pascal Lavaur avait assisté au CES de Las Vegas en 2020 avec sa startup Go4ioT.
Pascal Lavaur avait assisté au CES de Las Vegas en 2020 avec sa startup Go4ioT. (Crédits : La Tribune)

C'est signé. Le groupe Aramis a annoncé une prise de participation auprès de la startup des objets connectés Go4ioT (prononcez à l'anglaise) qui développe des systèmes d'antivol et de gestion pour les engins agricoles ou du BTP. Le groupe, qui possède aussi la filiale Dal'Alu fait son entrée au capital en devenant actionnaire majoritaire. Mais qu'ont à faire ensemble un acteur du bâtiment et un créateur d'objets connectés ?

« Ils vont nous faire rencontrer de nouveaux clients, des clients grands comptes en particulier », explique Pascal Lavaur, fondateur de la startup. « C'est un type de client qu'il nous manque. On a été testés par des Kiloutou, des Trigano, mais ils se demandaient si nous serions toujours là dans six mois ou un an car nous fabriquons tout en France et nous sommes donc contraints par le marché des composants hardware. »

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Go4ioT commercialise deux types de solutions auprès des professionnels détenteurs d'un parc d'engins agricoles, du BTP ou de loisirs : 90 % de son activité se concentre sur la vente d'antivols connectés et le reste, sur une application pour planifier l'utilisation des véhicules. Le système antivol, dont 1.000 unités ont été vendues depuis 2018, alerte le propriétaire via une notification ou un SMS sur son smartphone.

Partenariat à double sens

Mais, cinq ans après sa création, la startup n'affiche qu'un modeste chiffre d'affaires de 100.000 euros. Qui ne demande qu'à prospérer. Avec son rachat, elle va être amenée à travailler à la transformation numérique d'Aramis et de ses filiales. Mais la mutualisation des chaînes de production n'est pas prévue. Impossible même, tant les activités des deux structures sont différentes.

Mais avec le poids du groupe Aramis, une ETI de 800 salariés dont le chiffre d'affaires dépasse les 300 millions d'euros, la startup compte sécuriser sa chaîne de valeur, notamment autour de la fourniture en composants hardware, un « produit aux enjeux géopolitiques » soumis au marché asiatique. Go4ioT veut continuer à pouvoir se fournir uniquement en France pour développer ses antivols connectés et ses services numériques.

Pour Aramis, l'intérêt d'investir sur ce petit acteur est double : il va à la fois pouvoir appuyer sa croissance et son potentiel encore partiellement exploité, mais aussi compter sur lui pour aider à sa transformation digitale. Un partenariat à double sens qui n'a pas été formulé dans une optique de recrutement à court terme.

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Maxime Giraudeau

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