Gerd Inden, nouveau DG de Ford Aquitaine Industries

Ford Aquitaine Industries, la filiale girondine du groupe automobile Ford, change demain de directeur général. Après une réunion estivale du comité de suivi où Ford a rappelé son intention d’investir d’ici à 2019.
L'usine de Blanquefort en attente d'un nouveau projet industriel

A compter de jeudi 1er septembre, Gerd Inden remplacera Laurent Dudych à la direction générale de Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Gironde), spécialisé dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques. Ces deux cadres dirigeants échangent leurs postes. Tandis que Gerd Inden rallie Blanquefort, où il a déjà travaillé et qu'il connait bien, Laurent Dudych le remplace à Ford Europe à Cologne, où il occupera un poste de directeur à la direction de la planification industrielle de la division Fabrication de véhicules. Rappelons que le nouveau président de Ford Aquitaine Industries n'est autre que Kieran Cahill, qui est aussi directeur de la division moteurs et transmissions du groupe Ford Europe à Cologne.

Conformément à ce qu'il avait annoncé le préfet Pierre Dartout a organisé cet été, le lundi 18 juillet, un nouveau comité de suivi consacré à la mise en œuvre de l'accord-cadre signé le 24 mai 2013 entre FAI, l'Etat et les collectivités territoriales. Au terme de cet accord historique pour l'entreprise, les pouvoirs publics s'engageaient à débloquer plus de 20 M€ d'aides pour Ford Aquitaine Industries (aides à l'investissement, soutien au chômage partiel) moyennant le maintien par le groupe Ford de 1.000 emplois sur ce site industriel pendant cinq ans. Ford était alors en train de faire son retour à Blanquefort et avait annoncé en parallèle l'injection de plus de 100 M€ dans l'usine.

Versement du deuxième tiers

"Lors du comité de suivi, les représentants des pouvoirs publics ont expliqué que les collectivités avaient versé un tiers des aides, sur les trois versements prévus. Les demandes de versements sont très lourdes à remplir et nous avons fait la dernière, factures à l'appui, fin juillet. Le deuxième versement ne va donc pas tarder à tomber" analyse ce conseiller de la direction de Ford Aquitaine Industries (248,9 M€ de chiffre d'affaires en 2015, 38,6 M€ de résultat net).

Avec un peu plus de 100 M€, Ford a notamment mis en production à Blanquefort la 6F35, une nouvelle boîte de vitesse automatique à six rapports initialement lancée par l'usine de Sterling Heights (Michigan). Un nouveau projet jugé insuffisant par les syndicats de FAI pour maintenir les 1.000 emplois. D'où une bataille entamée depuis plusieurs mois entre direction de l'usine et représentants du personnel, les seconds accusant les premiers de ne pas respecter leurs engagements. Les syndicats, qui participent aux réunions du comité de suivi, essaient de maintenir les élus attentifs à cette situation.

Rebond au 1er trimestre 2019 ?

De nombreux grands acteurs ont participé à la dernière réunion du comité de suivi, Alain Rousset, président (PS) du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, remplacé ensuite par le conseiller régional (PRG) Francis Wilsius, ancien ouvrier à Ford Aquitaine, Virginie Calmels, vice-présidente (LR) de Bordeaux Métropole, la députée (PS) Pascale Got et la conseillère départementale (PS) Christine Bost. Pour la première fois depuis qu'il préside FAI Kieran Cahill participait à cette réunion placée sous l'autorité de Pierre Dartout.

"Suite à la communication de Ford Europe le 19 mai 2016 concernant un projet de remplacement de la 6F35, boite de vitesses actuellement produite à FAI, impliquant un investissement de 50 M$, l'entreprise a pu donner quelques précisions sur le calendrier dans lequel le début de la production est prévu au premier trimestre 2019", a souligné le préfet Dartout.

Le préfet indique en substance que les élus se sont réjouis de cette annonce mais qu'ils entendent que l'emploi et les capacités industrielles de FAI soient maintenus à un bon niveau, ce qui passe par "la formation des salariés et la nécessité de l'anticipation par l'innovation".

Des syndicats inquiets

Les élus ont également fait savoir qu'ils étaient en attente d'un dialogue "plus nourri qu'actuellement" avec Ford et qu'ils étaient prêts à reconduire l'accord-cadre de 2013. Pour améliorer le dialogue les élus ont proposé la création d'un groupe de travail technique où pourraient être présentées de propositions d'innovation et d'accompagnement des salariés. Ils ont enfin demandé la tenue d'un nouveau comité de suivi d'ici la fin 2016. Les syndicats estiment de leur côté que l'absence de nouvelles propositions concrètes par le groupe Ford justifie leur inquiétude quant au futur de l'usine et au maintien de l'emploi. Le conseiller du groupe automobile rappelle de son côté que le contexte économique international est loin d'être idyllique, ce qui pèse sur la capacité d'investissement de Ford et que l'essentiel du travail avec les élus ne se fait pas pendant les réunion du comité de suivi, mais plutôt entre deux réunions...

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