Océalliance-Mariteam : la stratégie du 1er mareyeur européen

Il y a deux ans, avec l’aide de son actionnaire majoritaire Perceva (1), le mareyeur bordelais Mariteam rêvait du leadership national. Depuis quinze jours, le rapprochement du groupe girondin avec le groupe breton Océalliance fait de l’ensemble le n°1 européen du mareyage. Et ce n’est pas fini...
Un renforcement de sa présence dans les criées les plus stratégiques de France et d'Europe, un développement de son activité première transformation sont les clés de voûte de la croissance attendue par Océalliance-Mariteam.

Entamée dès 2011 au moment de l'arrivée dans son capital du fonds Perceva, la croissance du groupe girondin Mariteam (ex-GS Invest, alors propriété de la famille de poissonniers et mareyeurs Sautour), spécialisé dans les activités de mareyage et de distribution des produits de la mer, vient de connaître une accélération brutale.
Initié en juin dernier, le rapprochement entre le groupe breton Océalliance et Mariteam est officiel depuis moins d'un mois (15 octobre).
Désormais, l'ensemble compte 400 salaries et réalise plus de 170 M€ de chiffre d'affaires. Océalliance-Mariteam est présent dans 29 des 40 criées françaises. Cette présence dans les criées stratégiques en France et en Ecosse fait d'Océalliance-Mariteam le premier acheteur de poissons de criées en France, mais aussi, désormais, le numéro 1 européen de l'approvisionnement en produits de la mer frais (poissons, coquillages, crustacés).

Un siège social à Nantes

Piloté depuis quelques jours par Fabrice Guyot, son nouveau président, le groupe qui installe son quartier général à Nantes tout en conservant les directions administratives régionales de Lormont (Mariteam) et Guilvinec (Océalliance) devrait faire encore mieux dans les années qui viennent.
La stratégie de développement du groupe nécessite une totale maîtrise de son sourcing. Le renforcement de sa présence dans les criées est la clé du contrôle de son approvisionnement.

"Nous avons pleinement conscience de la nécessaire protection de la ressource, de la pertinence des quotas de pêche. Cet environnement conditionne notre stratégie, il la valide aussi. En effet, plus nous sommes présents dans les criées, plus nous agrandissons notre accès à la ressource et plus nous sommes en capacité de répondre aux attentes de nos clients", souligne Fabrice Guyot.

A cette stratégie s'ajoute un autre objectif pour le groupe.
En effet, si l'achat et la vente de produits de la mer correspondent à l'histoire économique des différentes composantes d'Océalliance-Mariteam et fait l'objet d'une attention toute particulière avec un renforcement constant de la présence aux criées stratégiques, le groupe entend accentuer, dans les mois qui viennent, sa présence sur le marché de la première transformation.

Objectif : 250 M€ et les produits transformés

"Notre objectif, à l'horizon 2020, c'est d'atteindre 250 M€ de chiffre d'affaires", explique Fabrice Guyot, 51 ans, ex-HEC, à la présidence du groupe après un parcours dans l'industrie et la distribution. "Nous y parviendrons grâce à notre croissance organique mais aussi avec l'aide de nouvelles opérations de croissance externe et en développant notre capacité à proposer des produits faciles à consommer, à cuisiner. C'est sur ce plan-là que nous allons accentuer nos efforts", assure le président.

Ce dernier reconnaît d'ailleurs être en train d'examiner deux voire trois dossiers de reprise d'entreprises en ce moment même. Des entreprises françaises, mais aussi étrangères. Le groupe, déjà présent en Italie, Espagne et Suisse... où il réalise 20 % de son chiffre d'affaires, pourrait encore se renforcer à l'export dans les mois qui viennent.


(1) Perceva Capital, société française spécialisée dans l'apport de capitaux aux petites et moyennes entreprises hexagonales, avait pris 70 % des parts du groupe Mariteam en octobre 2011. Aujourd'hui, Perceva possède 90 % du capital du groupe Océalliance-Mariteam.

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