Vin de Bordeaux : le CIVB fait son bilan après une nouvelle chute de grêle

Lors de son assemblée générale d’hier lundi, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), présidé par Allan Sichel, a présenté son bilan semestriel et l'avancée du plan de développement à 2025 après un dernier coup de grisou climatique, qui a commencé à frapper le vignoble au début de la finale de la Coupe du monde de football.
Allan Sichel, président du CIVB
Allan Sichel, président du CIVB (Crédits : Agence Appa)

La pluie et l'orage qui ont marqué en Gironde l'entame de ce match tant attendu de l'équipe de France de football à Moscou se sont accompagnés de violentes chutes de grêle qui ont frappé 2.000 hectares de vigne, dans la journée puis dans la nuit, dont 1.000 hectares au sud du département dans le Langonnais et le Sauternais. Le reste de la perturbation a frappé le sud Médoc et le nord de la Gironde, dans la région de Bourg. Les maraîchers girondins ont été aussi été durement frappés. Après avoir rappelé que, selon les économistes, la victoire d'une équipe nationale de football en coupe du monde génère +0,2 % de croissance additionnelle du produit intérieur brut dans le pays d'origine, Allan Sichel a réintroduit l'aléa climatique dans cette équation sur les retombées du bonheur footballistique.

"Le 23 avril dernier, je débutais mon discours de réunion du Conseil sur la très faible récolte 2017 due au gel. Juste un mois plus tard, les 21 et surtout 26 mai dernier la Gironde subissait deux violents orages de grêle qui touchaient plus de 7.000 hectares de vignes, a commencé par rembobiner le président du CIVB. La moitié de cette surface, a-t-il poursuivi, est affligée d'une perte de récolte de plus de 80 %. Les appellations les plus touchées sont l'Entre-Deux-Mers, le sud du Médoc et plus particulièrement Blaye et Bourg. Hier soir encore pendant le match (de finale de la Coupe du monde - NDLR) de nouveaux orages de grêle ont fait des dégâts sur environ 2.000 hectares, a confirmé Allan Sichel, notamment dans le Médoc, les Graves, le Bourgeais et le Sauternais".

2 Md€ de vin commercialisé en mars sur un an

Le président du CIVB a ensuite souligné le caractère catastrophique qu'a pu prendre localement ce nouvel épisode de grêle, qui aura néanmoins un impact global bien moindre que le précédent. "Les conséquences de ces épisodes sont dramatiques pour les propriétés touchées, certaines d'entre elles ayant déjà subi de très importantes pertes lors du gel de 2017. Au niveau de la globalité de la filière bordelaise cependant l'impact restera léger ; la récolte globale 2018 s'annonce belle, même si nous devons rester prudents face à la très forte pression des maladies favorisée par les conditions météorologiques printanières particulièrement humides" a tranché Allan Sichel. L'intensité des pluies enregistrées de décembre 2017 jusqu'au printemps favorise une forte agressivité parasitaire et en particulier celle du mildiou de la vigne, qui détruit feuilles et grains de raisins. Avec à la clé une forte source de pression qui pourrait peser au final sur la production.

Le président du CIVB s'est ensuite intéressé à l'évolution économique de la filière. Il a en particulier observé que les volumes de la récolte 2017, rendus faibles par le gel, avaient entrainé une baisse de 18 % des contrats d'achat en juin dernier. S'il s'est réjouit de la bonne tenue de marchés export, qui ont affiché une hausse de +3 % en mars sur un an en volume, à 2,1 millions d'hectos, et de +8 % en valeur, à 2 Md€, Allan Sichel n'a pas manqué d'anticiper une dégradation de l'activité dans la seconde partie de l'année, eu égard à l'impact de la récolte 2017. Autrement dit, tout le monde croise les doigts pour que la récolte 2018 atteigne de bons, voire de très bons volumes. "Je rappelle que notre objectif de commercialisation pour l'année 2018 est de 4,6 millions d'hectos. Sur les 12 mois à fin mars nous sommes à 5 millions d'hectolitres. Sur 2017 nous avions commercialisé un peu moins de 5,1 millions d'hectolitres" a recadré le président du CIVB.

246 entreprises plus vertes en juillet

Concernant le nouveau plan stratégique du CIVB, Bordeaux Ambition 2025, il a précisé en particulier que le groupe de travail destiné à piloter la réflexion a été constitué, qu'il est constitué de 18 personnes, dont du président et du vice-président du CIVB, des présidents du négoce et de la viticulture. Le CIVB veut absolument réguler le marché au plus près et François Jumeau, directeur marketing, a dévoilé les premières options retenues. Pour la commercialisation le Conseil a décidé de se focaliser sur sept pays prioritaires. La tête de ce groupe restreint est constituée par la France, la Chine et les Etats-Unis d'Amérique, qualifiés de marchés moteurs, qui sont suivis par le Royaume-Uni, la Belgique, l'Allemagne et le Japon. Un groupe des sept qui représente à lui seul 87% des ventes de bordeaux !

Autant de cibles géographiques qui seront appréhendées par le double prisme des prévisions de production et de ventes. Le directeur marketing a précisé que le CIVB comptait notamment sur une aide européenne de plus de 5 M€ dans le cadre de l'OCM (organisation commune de marché). Les intervenants ont ensuite refait le point sur une édition 2018 parfaitement réussie de Bordeaux Fête le vin, grâce au concours des vieux gréements de la Tall Ships Regatta (Régate des grands voiliers), arrivés à Bordeaux via Dublin après être partis de Liverpool, dont les ponts ont accueillis plus de 60 soirées privatives pendant les cinq jours qu'a duré la manifestation, pendant laquelle 62.000 Pass dégustations ont été vendus à des clients principalement français, anglais, américains, italiens et suisses a précisé Stephan Delaux, adjoint du maire Alain Juppé, et président de l'Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole, qui était l'invité du CIVB.

L'AG du CIVB s'est achevée par un bilan sur les certifications 2018 décrochées par les entreprises volontaires dans le cadre du Système de management environnemental (SME) lancé par le conseil en 2010. Depuis la création du SME, 800 entreprises membres du CIVB ont rallié le SME, avec la possibilité de se former sans passer la certification, d'entrer et de sortir de l'association à leur convenance. En juillet 2018 le nombre d'entreprises membres du SME à avoir été certifiées s'élevait à 246. Avec 145 entreprises titulaires des deux certifications Iso 14001 et HVE (Haute valeur environnementale), 76 uniquement en HVE et 25 en Iso 14001.

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Commentaire 1
à écrit le 18/07/2018 à 17:05
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On ne peut que rappeler que "les aides européennes" sont issue de notre "obole" annuelle de plus de 21 milliard qui revienne chez nous sous les couleurs "bleu aux étoiles d'or" de cette administration hors sol qu'est l'UE de Bruxelles!

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