La laiterie Péchalou rachète Baskalia pour la convertir au bio et se renforcer dans le Sud

La nouvelle entité pèse 8,6 M€ de chiffres d'affaires pour une cinquantaine de salariés. En rachetant l'enseigne Baskalia, la laiterie périgourdine Péchalou veut jouer la complémentarité pour se renforcer sur le marché des produits laitiers bio et ultrafrais dans le sud de la France. Objectif : passer la barre des 10 M€ de chiffre d'affaires dès cette année.
(Crédits : Quidev)

C'est un rapprochement entre deux laiteries de Nouvelle-Aquitaine et deux entreprises d'envergure similaire. Installée à Saint-Cyprien, en Dordogne, la laiterie Péchalou (4,4 M€ de CA pour une trentaine de salariés) a racheté, le 29 décembre dernier, son homologue Baskalia (4 M€ de CA pour une vingtaine de salariés), dont le siège est à Espelette (Pyrénées-Atlantiques). Le montant de l'acquisition, menée par la holding Quidev (ex Quinoa Développement) qui détient Péchalou depuis 2014, est confidentiel.

Objectif : 10 M€ de chiffre d'affaires en 2018

Thomas Breuzet, le PDG de Péchalou et de Quidev, s'est appuyé sur le fonds d'investissement Irdi Soridec Gestion, basé à Toulouse, et des associés entrepreneurs de l'agroalimentaire régional. Créée en 2014 par Thomas Breuzet, lors du rachat de Péchalou mené avec les mêmes partenaires, Quidev est installée à l'Agropole, la technopole agroalimentaire d'Agen (Lot-et-Garonne). Il s'agit bien d'un rachat de Baskalia par Péchalou mais Dominique Davoigneau, fondateur et dirigeant de Baskalia, a investi dans Quidev dont il devient associé.

Thomas Breuzet

Thomas Breuzet et Dominique Davoigneau (crédits : Quidev)

Consolidées, les deux entreprises, dont les fonctions supports et commerciales seront portées par Quidev, comptent une cinquantaine de salariés et affichent un chiffre d'affaires de 8,6 M€ sur l'exercice 2017. "Notre objectif est de poursuivre sur le dynamisme de ces dernières années pour atteindre 10 M€ de chiffre d'affaires en 2018 avec, en parallèle, un travail d'harmonisation des process, des familles de produits et des portefeuilles clients", détaille Thomas Breuzet.

Forte complémentarité et marché bio

Le PDG du nouveau groupe met en avant "une très forte complémentarité" entre les deux sociétés, "qui vendent des produits laitiers qualitatifs et gourmands mais aussi des morceaux de territoire", notamment s'agissant des forces de vente :

"Péchalou et sa marque Laiterie du Périgord sont bien implantées dans le Sud-Ouest et jusque dans le Sud-Est tandis que Baskalia, également présente dans le Sud-Ouest, s'étend aussi en Rhône-Alpes et jusqu'en Loire-Atlantique. L'idée est donc de conforter notre position dans une grande moitié sud de la France auprès de nos clients qui sont principalement la grande distribution et les magasins bio pour Péchalou."

Le bio sera aussi l'axe prioritaire de développement pour Baskalia. Alors que Péchalou, spécialisée dans les produits issus du lait de vache, affiche une activité à 50 % bio, ce marché est pour l'instant inexistant chez Baskalia. "La première étape sera de développer et structurer une filière laitière bio au Pays basque pour alimenter Baskalia. Vu le mode extensif de l'agriculture locale, ce ne devrait pas être trop compliqué mais cela prendra au moins deux ans", analyse Thomas Breuzet. Les fournisseurs laitiers de Péchalou prendront le relais pendant la transition tandis que Péchalou devrait aussi proposer des produits de lait de brebis.

Une manœuvre validée par le fonds d'investissement Irdi Soridec Gestion qui salue "le projet à plus long terme de Quidev consistant à créer un groupe agroalimentaire, via une stratégie de "build-up", constitué de PME complémentaires positionnées sur des marchés de niche de produits laitiers frais à fort développement."

Péchalou : un redémarrage initié en 2014

Ancien de Danival, entreprise du Lot-et-Garonne spécialisée dans le bio, Thomas Breuzet, 40 ans, n'en est pas à son coup d'essai en rachetant Baskalia. En 2014, il avait repris Péchalou qui faisait l'objet d'un plan de sauvegarde avant de sortir l'entreprise de cette procédure avec cinq ans d'avance sur le calendrier prévu. Avec 750.000 € investis en 4 ans, Péchalou s'est repositionnée et modernisée et ses effectifs ont bondi de 17 à 30 salariés. Sa capacité de production a doublé et son chiffre d'affaires, après un repli en 2016, est reparti à la hausse en 2017, permettant de dégager un résultat positif depuis deux ans. Pour la suite, Thomas Breuzet ne veut pas grandir trop vite et n'envisage donc pas de nouvelle acquisition dans les deux ans qui viennent.

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