L’Europe, un choix risqué en bourse ?

La dernière note de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, met la France au centre du jeu économique et budgétaire européen.
Après avoir faibli début août, le CAC 40 a rebondi.

Dans "La lettre des gérants" de septembre, la société de gestion de portefeuille Champeil Asset Management (CAM) revient sur les perturbations qu'a connu le marché actions au cœur de l'été. La contraction de 8,5 % enregistrée par l'indice CAC 40 à partir de juillet, avec un plus bas le 8 août, a ensuite été suivie par une hausse (+ 7 % depuis cette date) rappelle CAM. Axel Champeil, directeur général de CAM, estime que les marchés boursiers avaient besoin de se consolider, au terme de deux ans de cycle haussier. Il analyse le rebond amorcé en août par le CAC 40 comme la confirmation d'une tendance haussière de fond.

Impossible cependant de faire l'impasse sur une actualité politique nationale et internationale chargée. "La Lettre des gérants" juge ainsi que la politique nationale manque encore de clarté, même "si elle semble aller dans le bon sens", et pose la question du comblement d'un déficit de confiance creusé par "des mois perdus" dans l'application des réformes.

La France au centre

Axel Champeil n'est pas convaincu "que le discours" (du nouveau gouvernement) suffise à lui seul à rétablir "la confiance nécessaire à la reprise des investissements des ménages et des entreprises". Prudemment optimiste quant à la mise en œuvre des réformes, le DG de CAM s'interroge "sur leur bonne exécution", évoquant "les risques sociaux" générés par l'orientation libérale du gouvernement, qui lui-même ne bénéficie que d'une "relative majorité".

CAM attribue toujours un caractère central, dans l'Union européenne, à l'évolution de la situation en France. Le lancement rapide des réformes dans notre pays est ainsi présenté par "La Lettre des gérants" comme un préalable absolument nécessaire à la réorientation de l'Allemagne vers une politique de croissance. D'autant que, si elle ne bouge pas dans ce sens, la première puissance économique européenne finira par subir "les effets récessifs d'une politique de rigueur en France".

Bons résultats semestriels

Pas de stratégie de croissance sans politique monétaire. Axel Champeil attend d'ici cet hiver un engagement "plus conséquent" de la Banque centrale européenne (BCE). Objectifs : "Faire baisser l'euro" et, plus ambitieux, fournir aux Etats de l'Union des financements "qui pourraient finir par s'avérer plus délicats sur les marchés". Axel Champeil admet volontiers le caractère "hypothétique" de cette stratégie tout en l'appelant de ses vœux.

L'instabilité politique internationale, alimentée par des foyers de tension extrême, inquiète les marchés. Ces derniers se rassurent "à la lecture des résultats semestriels des multinationales", marqués par une progression des marges et de la croissance organique. Axel Champeil rappelle ainsi que, hors BNP Paribas, "les profits du CAC 40 ont cru de 18 %", tandis qu'aux Etats-Unis "les résultats, pour les 2/3 des entreprises du S&P 500, ont été supérieurs aux attentes". D'où la conclusion de cette Lettre, qui maintient son intérêt pour les "entreprises internationales cotées" et se défie dans l'immédiat des "sociétés plus petites et davantage exposées à l'Europe". Autre foyer de risque : "les instruments obligataires", un marché qui serait menacé par la création d'une bulle (spéculative) susceptible d'éclater.

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