L'autoroute s'impose entre Pau et Limoges

Pour équilibrer la future grande région, il faut renforcer l’armature routière de ses départements intérieurs, estiment deux associations citoyennes à Pau et Périgueux appuyées par des collectivités territoriales.
Malgré un trafic encore modeste, l'autoroute A65, entre Pau et Langon, sert de base à l'arc intérieur défendu par les associations.

Avec l'émergence de la grande région ALPC (Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes) apparaît un nouveau cadre géographique et de nouvelles contraintes. Des problèmes d'infrastructures qui pouvaient jusque-là sembler périphériques voire inexistants deviennent tout à coup centraux. C'est le message envoyé par deux associations citoyennes : Béarn Adour Pyrénées (BAP), à Pau, et Devlop'So, à Périgueux, qui militent pour l'amélioration des liaisons routières entre Béarn et Limousin, lors de leur passage au Club de la presse de Bordeaux le 20 novembre. Ces deux associations défendent la création d'un nouvel axe autoroutier divisé en deux tronçons, qui relierait Langon (Gironde) à Mussidan (Dordogne) puis ensuite Périgueux à Limoges. Auquel s'ajouterait en bout de course une liaison par voie rapide entre Pau et l'Espagne via le Somport.

Eviter Bordeaux

"Comment faire pour que la nouvelle région administrative Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes ait un sentiment d'appartenance, une identité commune ? Il faut d'abord respecter l'équilibre entre l'intérieur des terres et la zone littorale. Les déséquilibres déjà connus en Aquitaine ne doivent pas se répercuter dans la nouvelle région. C'est pourquoi il faut rééquilibrer. Actuellement, les liaisons de Pau à Limoges sont extrêmement difficiles : il n'y a pas de chemin de fer. Aussi il faut prendre la route et Bordeaux est un point chaud, à cause de l'encombrement de la rocade. C'est pourquoi nous devons au moins pouvoir l'éviter en passant par l'extérieur", analyse Jean-Marc Richard, président de Devlop'So.

Piocher dans le plan Juncker

Les promoteurs de cette nouvelle liaison n'ont pas évalué le coût de ces nouvelles liaisons routières, mais le manque d'argent n'est pas un argument qui les impressionne.

"Il faut faire les bons investissements. Et il est possible de faire les meilleurs grâce au plan Juncker (315 Md€ à investir dans l'Union européenne sur trois ans, NDLR) dans les infrastructures, qui permettent de créer de la valeur et des emplois. Mixer argent public et argent privé pour accélérer la réalisation des deux maillons manquants serait intéressant. Que les études qui sont peu coûteuses et financées par l'argent public soient diligentées. Il y a de l'argent pas cher, autant en profiter. Notre projet n'accroit pas le parc automobile mais le répartit, le fluidifie", tranche Pierre Saubot, président de BAP.

Les deux associations entendent tirer la sonnette d'alarme, sensibiliser élus et candidats aux régionales. Aussi pas question de rentrer dans le détail des tracés ou le montant des coûts, qui ne sont possibles qu'avec un projet complètement ficelé.

Créer un arc intérieur

Les militants associatifs ne veulent pas non plus passer pour des fous furieux du bitume.

"Nous défendons le train, nous défendons le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) et la création d'une ligne directe jusqu'à Mont-de-Marsan, pour gagner du temps. Les deux grands risques que nous courons sont une métropolisation mal maîtrisée, avec Bordeaux qui mangerait tout sur son passage, et une littoralisation galopante, marquée par l'émergence d'un axe La Rochelle-Bordeaux-Bayonne ultra dominant sur la grande région", décortique Jean-Jacques Boisserolle, secrétaire général de BAP.

D'où la promotion d'un axe intérieur Pau-Périgueux-Limoges, conçu comme un contrepoids nécessaire à la surpuissance des zones côtières. Comme le soulignent avec raison les représentants des deux associations, la présence d'un pôle pétrochimique dans le port de Bayonne et la localisation de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), à Poitiers, ou encore la localisation d'un groupe coopératif comme Euralis à Pau, et l'implantation de la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) à Limoges, vont générer de nouveaux flux de circulation.

Jusqu'à présent, les deux têtes de listes des principaux partis en lice pour les élections (PS et LR) n'ont pas vraiment parlé de ce projet. Jean-Marc Richard et Pierre Saubot ne manquent pourtant pas de le souligner : ils ont le soutien des conseils départementaux de Dordogne (adhérent de Develop'So), Pyrénées-Atlantiques (adhérent de BAP) et l'appui de la Région Limousin. De quoi arriver à sensibiliser les élus en course pour les régionales...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 04/12/2015 à 20:30
Signaler
Pau-Limoges en train est tout à fait possible: reste à créer une offre TER avec des correspondances réalistes et à moderniser le tronçon entre les deux villes. Cette mise à niveau pourrait encourager les pendulaires à lâcher l'automobile pour un ...

à écrit le 27/11/2015 à 16:16
Signaler
Equilibrer la région en développant Pau et Limoge cela me semble judicieux mais à contre courant de la tendance actuelle qui parie sur les mégacités !!!

à écrit le 26/11/2015 à 14:33
Signaler
Franchement après la catastrophe A65 ... c'est une provocation (et une aberration totale) ...

à écrit le 25/11/2015 à 22:16
Signaler
la surpuissance des zones cotieres ??? on se croirait entre Hong Kong et Shangai ils se rendent compte du ridicule de leurs propos ... faut redescendre d un cran qui st ces associations a qui st elles affiliees? Ils comptent massacrer tout le sud g...

à écrit le 25/11/2015 à 17:41
Signaler
Je ne connais pas les plans de M. Rousset, mais Mme Calmels a indiqué qu'elle souhaitait vivement étudier les projets suivants : - Axe Fontenay-Le-Compte/Rochefort (Nationale) - Contournement Oloron Ste Marie - Rocade Bordelaise Mais il faut au...

à écrit le 25/11/2015 à 15:17
Signaler
Tout ceci me paraît bien raisonnable avec plein de bon sens dans l'utilisation d’infrastructures existantes. On y voit la maîtrise des flux de transports avec une reconnaissance d'un aménagement équilibré dans cette nouvelle grande région. Le coût d...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.