Vitirover en pleine levée de fonds

La société espère boucler un tour de table de 450.000 € pour procéder au lancement industriel et commercial de son robot. Alimenté par l'énergie solaire, Vitirover passe entre les rangs de vignes et travaille de manière autonome, taillant les espaces enherbés nécessaires au bon développement de la plante. Une ligne de production industrielle devrait voir le jour dans les prochains mois, avec à la clé une trentaine d'emplois.
Vitirover compte assembler une centaine d'appareils cette année

C'est un petit robot que l'on croise en de rares occasions dans le vignoble aquitain, mais que l'on pourrait apercevoir de plus en plus. La société Vitirover a imaginé il y a quelques années, et perfectionne depuis, un petit robot sillonnant les vignes. L'engin a pour but de régler un cruel dilemme. L'enherbement de la vigne, consistant à entretenir un couvert herbé entre les rangs et autour de la parcelle, a des vertus bénéfiques en améliorant la structure du sol, évitant par exemple le tassement de la terre lors des intempéries et favorisant l'infiltration des eaux de pluie, donc l'irrigation, ainsi que la bonne santé de la plante. Il faut de l'herbe, donc, mais pas trop : si le tapis végétal prend trop d'épaisseur, il limitera d'autant la croissance des vignes, forçant ces dernières à partager l'eau et les nutriments contenus dans le sol.

L'usage de désherbants chimiques à haute dose n'étant pas forcément de bon ton, Vitirover a cherché à développer une solution tout autre. La société est dirigée par Arnaud de la Fouchardière, fondateur de plusieurs sociétés dont le site de vente en ligne Marcopoly, revendu à France Télécom. Après quatre ans de R&D, un premier robot agricole a vu le jour. Equipé de cellules photovoltaïques, alimentant ses moteurs ou ses batteries lithium, il est doté d'un GPS ultra-précis lui permettant de se repérer dans l'espace après que l'utilisateur ait programmé les coordonnées de la parcelle à traiter, sur un site Internet ou sur l'application mobile développée. Après paramétrage (hauteur de tonte, etc...), Vitirover travaille ensuite de manière autonome, promenant ses 10 kg entre les rangs de vignes.

Ligne industrielle cherche point de chute

Le modèle économique de l'entreprise d'Arnaud de la Fouchardière repose sur la vente de robots, la location de l'équipement et les services associés, ainsi que le service après-vente. Vitirover cherche maintenant des fonds pour financer la phase industrielle et commerciale. Sur la plateforme de financement participatif Happy Capital, fondée par le Bordelais Philippe Gaborieau, elle lance donc une opération de crowdfunding à hauteur de 450.055 €.

"Nous avons été aidés dès nos débuts par le Conseil régional d'Aquitaine, par la délégation régionale Bpifrance. Il était donc assez logique que nous nous tournions en priorité vers des acteurs financiers locaux", indique Arnaud de la Fouchardière.

Les banques de la place n'ayant semble-t-il pas souhaité aller plus loin, Vitirover s'est tournée vers Happy Capital, basée à Bordeaux."Jouer la carte locale a du sens, y compris en matière de marketing, affirme le directeur général. D'autant plus que quand on parle de vin, le nom qui vient spontanément est celui de Bordeaux." A l'issue de sa campagne de collecte, Vitirover compte créer "une ligne d'assemblage de nos robots doublée d'un espace permettant leur révision au moment de leur hibernage, quand ils ne seront pas actifs dans les vignes". Concernant son site d'implantation, Arnaud de la Fouchardière n'a "pas d'idée précise" mais confie avoir à son agenda une réunion en mairie de Libourne mercredi prochain :

"Toujours dans cet esprit local, nous avons commencé à discuter avec la Communauté d'agglomération de Libourne, la plus proche de Saint-Emilion où nous avons débuté notre histoire, mais nous sommes ouverts à toute proposition."

En attendant le début de la phase industrielle, plusieurs dizaines d'engins seront livrés aux premiers clients au printemps. Arnaud de la Fouchardière prévoit la production de 100 Vitirover cette année, 500 en 2016 et plusieurs milliers en 2017, avec une trentaine d'emplois générés d'ici 2017.

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