LGV : une délégation du Sud-Ouest sera reçue le 9 février par Edouard Philippe

Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, iront plaider la cause du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest auprès du Premier ministre Edouard Philippe le 9 février, au sein d'une délégation d'élus du Sud-Ouest.

Les présidents socialistes des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, Alain Rousset et Carole Delga, ont annoncé hier dans un communiqué commun leur prochaine rencontre avec le Premier ministre Edouard Philippe, le vendredi 9 février. Tous deux accordent quelques bons points au rapport Duron remis le 1er février par la Comité d'orientation des infrastructures à la ministre des Transports Elisabeth Borne, et qui doit servir de base à la prochaine loi Mobilités en fixant les infrastructures prioritaires pour les 20 prochaines années.

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Alain Rousset et Carole Delga "se félicitent de la position du Conseil, qui confirme tout l'intérêt d'une liaison à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et qui en soutient « la réalisation la plus rapide »" et "saluent également la reconnaissance de l'urgence des aménagements ferroviaires au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux". Mais ils combattent "le découpage proposé dans le scénario 2 de la réalisation de la ligne nouvelle (Toulouse-Agen en 2028-2032 et Bordeaux-Agen en 2033-2037)", qui apparaît à leurs yeux "pas pertinent : générateur de surcoûts, il diffère l'impact des gains de temps essentiels pour un report modal massif de l'aérien vers le rail. La réalisation de cette LGV doit s'inscrire dans le scénario 3, le plus volontariste, du rapport dans la période 2023-2027." Pour mémoire, le Comité d'orientation des infrastructures préconise un phasage de la nouvelle ligne à grande vitesse entre Bordeaux en plusieurs parties, Toulouse - Agen puis Agen - Bordeaux, tout en repoussant aux calendes grecques la nouvelle ligne entre Bordeaux et Dax.

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Les présidents des deux Régions rappellent dans leur communiqué "qu'ils ont fait des propositions concrètes et crédibles pour financer le projet, au moyen d'un bouquet de nouvelles ressources fiscales (redistribution de la TICPE régionale, redevance d'infrastructures routières pour coûts externes et redevances sur les bureaux, programme d'investissement d'avenir...) permettant de financer près de 70% du besoin de subventions publiques des projets pour lesquels sont également attendus des abondements européens".

Les deux élus régionaux "regrettent également le manque d'ambition du COI sur la réalisation des LGV Montpellier-Béziers-Perpignan et Sud-Gironde-Dax, dont les travaux doivent être programmés dans les mêmes échéances, avec la mobilisation d'outils de financement ambitieux". Tout ceci, ils comptent l'expliquer de vive voix au Premier ministre Edouard Philippe.

Alain Juppé milite pour que les poids-lourds contribuent

Maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc fera également le voyage à Paris le 9 février, tout comme Alain Juppé. Le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole se félicite que "plusieurs propositions importantes émises par les élus de Bordeaux Métropole" aient été reprises dans le rapport Duron. Alain Juppé cite notamment le fait que le document "ouvre la porte à un adossement du quart nord-est de la rocade, entre l'arrivée de l'autoroute A10 et l'échangeur avec la route de Libourne" avec le concessionnaire ASF : "Cela permettra de réaliser les travaux sur cette portion sans argent public et dans des délais optimisés." Il relève également "la mise en concession de l'autoroute A63 entre Salles et Bordeaux, permettant là aussi d'obtenir rapidement une mise à 2x3 voies de cette portion d'autoroute régulièrement saturée", ainsi que "la mise en service de RER urbains ou tram-trains qui permettront une amélioration significative de la fréquence de desserte et du service rendu aux usagers." Dernier satisfecit : le rapport préconise "la reprise des études et de la concertation sur le dossier du grand contournement routier de l'agglomération bordelaise. Cette dernière démontrera sans nul doute l'importance d'entamer les travaux de cette opération bien avant l'échéance de 2038 évoquée dans le document", affirme le président de la Métropole, qui se montre aussi critique qu'Alain Rousset et Carole Delga sur "le phasage et les délais annoncés pour la réalisation de Bordeaux-Toulouse et de Bordeaux-Dax" : ils ne sont "pas satisfaisants et les propositions de recettes affectées au projet, formulées par les collectivités, ne sont pas prises en compte".

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Alain Juppé demande au gouvernement que des dispositifs adéquats soient mis en place permettant de faire contribuer aux infrastructures nationales "le trafic poids-lourds de transit (...), sachant que ce dernier bénéficie de ces aménagements sans contribuer de manière proportionnelle à leur réalisation et à leur entretien".

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