"Cela n'a pas été simple"  rappelle André Garreta, le président de la Chambre de commerce et d'industrie territoriale (CCIT) Bayonne - Pays basque quand il s'agit d'évoquer la mise en place d'un opérateur ferroviaire de proximité depuis le Port de Bayonne. "Nous avions beaucoup d'oppositions mais aujourd'hui nous sommes prêts", enchérit-il.

En effet, avec le soutien de la région Aquitaine et de l'Etat, le dossier a été bouclé et la société constituée. Il s'agit d'une SAS, présidée par Georges Strullu, également en charge au sein de la CCIT basque du port de Bayonne. Le capital de 500.000 € est détenu à 40 % par la CCIT,  24,9 % par l'opérateur ECR et le reste par différentes entreprises comme  Maïsïca (10 %), la Société logistique du Pays basque (10 %), les Silos de l'Adour (2,6 %) ou encore Perguilhem, Ambrogio et la nouvelle société ABF. Et c'est  ECR (Euro Cargo Rail), une filiale de DB Schenker, le plus important opérateur de fret ferroviaire en Europe, qui fournit les moyens de traction et les conducteurs des trains.

Connexions ibériques

A partir du port de Bayonne, ce nouvel OFP dessert trois axes en direction de Lacq-Tarbes, Bordeaux - les Landes et l'Espagne où justement la CCIT basque est en pleine négociation avec "des industriels très intéressés par notre proposition"  complète André Garreta. Aujourd'hui avec plus de 10.000 camions qui franchissent quotidiennement la frontière espagnole à Biriatou et une prévision de trafic en pleine expansion,  la création d'un nouvel outil est aussi une ambition écologique. Mais c'est  sur l'économie que la différence peut se faire avec "un coût estimé sur un même trajet estimé en baisse de près de 20% pour l'industriel" précise le président de la CCIT.

En Béarn, Lacq est attentif

Si Maïsica est parmi les premiers investisseurs et clients du report modal basque, d'autres contrats sont annoncés et devraient augmenter la part du ferroviaire sur le port de Bayonne qui se situe  aujourd'hui entre 10 et 15%. D'autant qu'autour de Bayonne 250 entreprises sont reliées directement à une voie ferrée

En Béarn, Lacq est particulièrement attentive à l'arrivée de l'OFP alors que de  nombreux industriels locaux ont du mal à intéresser la SNCF avec des convois de petites dimensions, indique-t-on du côté du Groupement d'intérêt public Chemparc. Ces débouchés seront les bienvenus tandis que le trafic portuaire connait à Bayonne une nouvelle chute (-10,7% en 2015). Avec le lancement de l'OFP Sud-Ouest, pas moins d'une quinzaine d'opérateurs ferroviaires de proximité et portuaires circulent désormais en France, représentant une part de marché de 6,3 % qui pourrait atteindre 8 % à fin 2016 contre 4% il y a à peine 2 ans.