Caviar de Neuvic certifié B Corp après son entrée au sein du groupe Prunier

Déjà certifiée bio pour son élevage d'esturgeons, la société Caviar de Neuvic, à Neuvic-sur-l'Isle, en Dordogne, vient de faire un nouveau bond en avant en décrochant ce vendredi 6 mars la certification B Corp, qui s'intéresse à l'ensemble du fonctionnement de l'entreprise. Tout en conservant son identité, Caviar de Neuvic a rejoint depuis cet été le nouveau groupe Prunier.
L'énorme site de Caviar de Neuvic, au bord de l'Isle, se visite
L'énorme site de Caviar de Neuvic, au bord de l'Isle, se visite (Crédits : Caviar de Neuvic)

Après avoir fusionné au mois d'août avec la société parisienne Caviar House & Prunier, dirigée par Peter G. Rebeiz, pour accoucher du groupe Prunier, Caviar de Neuvic annonce, ce vendredi 6 septembre, sa certification B Corp (Benefit Corporation). Ces deux informations marquent le début d'une nouvelle séquence stratégique pour Caviar de Neuvic, qui met l'accent depuis des années sur sa démarche respectueuse de l'environnement.

« House & Prunier, l'ancienne possession de Pierre Bergé (ex-patron de Saint-Laurent -Ndr), est implanté en Suisse. C'est un actionnaire de Caviar de Neuvic, le fonds Olman, qui vient de le racheter. Nous n'allons pas disparaître pour autant. Cette fusion a entrainé la création du groupe Prunier, dont Caviar de Neuvic sera l'une des filiales avec House & Prunier. Nous ne sommes pas comme Prunier, dont le caviar rime avec mode et luxe ! Dans le cadre de ce nouveau groupe, nous allons pouvoir affirmer encore davantage nos valeurs de respect, d'excellence et d'innovation », éclaire Laurent Deverlanges, fondateur et dirigeant de Caviar de Neuvic.

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Caviar de Neuvic a quasi doublé son chiffre d'affaires

House & Prunier dispose notamment de sites d'élevages d'esturgeons en Suisse, près de Zurich, et à Montpon-Ménestérol, en Dordogne : à quelques encâblures de Caviar de Neuvic, dont le siège et l'imposante ferme piscicole se trouvent le long de l'Isle, grande rivière du Périgord, à Neuvic-sur-l'Isle. Quand il se lance à la tête de Caviar de Neuvic, en 2011, Laurent Deverlanges démarre presque de zéro mais dispose de la solide expérience d'un ingénieur agronome expert en agriculture, qui a travaillé au service de stars mondiales de l'alimentation comme la banane et la tomate, et qui est rompu aux montages financiers. En 2022, Caviar de Neuvic a réalisé un chiffre d'affaires de neuf millions d'euros contre cinq millions en 2021, en hausse de 80 % ! Cette activité étant très saisonnière, plus de 80 % des ventes se font lors des fêtes de fin d'année, Caviar de Neuvic emploie entre 50 et 80 salariés.

C'est ainsi que le patron de Caviar de Neuvic va faire un premier tour de table pour lancer son affaire, puis encore un autre pour poursuivre sa croissance. En authentique capital risqueur, Laurent Deverlanges ne met pas l'accent principal sur le fait de savoir s'il est ou non propriétaire de l'affaire qu'il a créé. Il s'intéresse davantage au niveau des fonds dont sa société a besoin pour croître et n'hésite pas à ouvrir son capital. Sa vision de l'engagement de l'entreprise est assez similaire. Laurent Deverlanges, qui rêvait de devenir pisciculteur adolescent, s'est fixé des objectifs ambitieux qui l'ont graduellement mené jusqu'à la certification B Corp.

Garantir la sécurité des clients, réduire l'empreinte carbone

C'est ainsi Caviar de Neuvic a fait la bascule pour devenir un éleveur d'esturgeons bio

« Nous sommes bio depuis 2020, et c'est très important. Être bio, ça signifie pour nous garantir la santé et la sécurité de nos clients. Nos poissons consomment de la nourriture bio depuis six ans et nous les élevons avec deux fois moins de densité que dans les élevages standards », évoque le chef d'entreprise.

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Cette densité, exprimée en kilos par mètre cube, change en fonction des espèces et de l'âge des animaux. En se lançant dans la certification B Corp, créé aux Etats-Unis en 2006, le dirigeant a décidé d'aller plus loin. D'autant plus que la société devrait accélérer ses ventes à l'export grâce à la création du nouveau groupe Prunier, et qu'elle s'intéresse aussi au pays de l'oncle Sam. Sans oublier sa diversification dans le tourisme, avec les visites de son site, et la restauration sur place, avec l'ouverture d'un établissement.

« B Corp, qui signifie Benefit Corporation, veut que les entreprises génèrent des effets bénéfiques pour le monde. Plus de 7.000 entreprises ont été certifiées depuis la création du label, dont plus de 300 en France. Dans notre démarche B Corp nous nous attachons à deux points de repères fondamentaux : réduire notre impact carbone et développer le tissu économique et social de notre territoire », souligne Laurent Deverlanges, qui précise qu'il a fallu deux ans pour aboutir à Caviar de Neuvic, étant donné que le référentiel n'était pas très adapté à la pisciculture.

Caviar de Neuvic

Préparation d'une boite de caviar à Caviar de Neuvic (crédits : Caviar de Neuvic)

B Corp : une certification à 360 degrés

La certification B Corp se déploie sur cinq points clés de l'entreprise, dont le rapport à l'environnement. Un domaine dans lequel Caviar de Neuvic, qui affiche une empreinte carbone de 1.000 tonnes par an, se situe bien par rapport aux entreprises de même taille estime son dirigeant. Les quatre autres points sont : gouvernance, collectivité (celle des fournisseurs avec leurs engagements), collaborateurs (santé et qualité de vie au travail) et clients (dont la santé et la sécurité doivent être garanties). Caviar de Neuvic, qui dispose de ses boutiques et d'un site marchand sur Internet, commercialise 30 % de la production aux consommateurs, 40 % aux professionnels (restaurants, cavistes, épiceries fines...) et 20 à 25 % via la grande distribution.

Si ce dernier canal pratique des prix tirés au couteau, Laurent Verlanges estime que c'est positif et que les prix réduits au maximum sont de bons leviers de communication pour la filière et ses entreprises. En tant que fonds d'investissement adossé à un portefeuille de participations, Olma, créateur du groupe Prunier, et dont l'accroche annonce « Investir dans le luxe de demain », enregistre des variations récurrentes de son périmètre d'activité en fonction des entrées et des sorties. Les revues spécialisées estiment néanmoins qu'Olma, codirigé par Philippe der Megreditchian et Stéphane Petrossian, consolide un chiffre d'affaires de l'ordre de 100 millions d'euros avec 400 salariés.

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