Un nouveau vent fret souffle sur l’industrie locale

Le renouvellement des 15 kilomètres de la ligne locale de fret qui relie Bassens près de Bordeaux, au Bec d’Ambes vient d’être inauguré par le secrétaire d’Etat chargé des transports Alain Vidalies. Un chantier qui est tout sauf un luxe au regard du piteux état des 3.000 km de lignes locales de fret en France qui font peser un risque de désindustrialisation... voire un risque tout court.
Renouvelée, la ligne locale de fret entre le Bec d'Ambes et Bassens (33) pourrait voir son trafic passer de 300.000 tonnes à 1,5 million de tonnes/an à mayen terme.

Ce n'est pas rien, chaque année 300.000 tonnes de marchandises transitent par la ligne de fret reliant a zone industrielle du Bec d'Ambes à Bassens, pourtant cette ligne dont dépendent environ 450 emplois directs chaque jour (6.000 emplois indirects), créée dans les années 20 était devenue totalement obsolète. Voire dangereuse même pour le transport de matériaux sensibles...En 2012, une campagne de mesures et de correction de la géométrie de la voie avait révélé des désordres important et une fermeture exceptionnelle de trois semaines.
Des désordres à l'image de l'état général des lignes de fret locales en France, qui sont dans un très piteux état et pour lesquelles Alain Vidalies et ses services veulent se mobiliser  (à hauteur de 30 M€ sur trois ans pour un effet de levier de 100 M€ via les co-investissements selon le gouvernement) aux côtés des initiatives locales car ses lignes capillaires (lignes courtes, à voie unique et à faible trafic), sont parfois essentielles au maintien pur et simple de l'industrie en France. Quand elles ne sont pas la condition sine qua non de la ré-industrialisation rêvée par nombre d'élus.
Désormais, et un an et demie seulement après la fin des concertations officielles, la ligne capillaire fret du Bec d'Ambes ne figure plus parmi les ouvrages en péril du fret.

Nouvelle-Aquitaine : pas candidate à la propriété de lignes

Les 15 kilomètres de cette ligne ont été renouvelés, moyennant un chantier de 20 M€ financé par l'Etat à hauteur de 6 M€, la Nouvelle Aquitaine (5,8 M€), 1,9 M€ par Bordeaux Métropole, 2,2 M€ par la SNCF et 4,02 M€ de la part de l'Union Européenne.
La ligne renouvelée va être exploitée par Capilrail, une filiale du Grand Port de Bordeaux qui en sera actionnaire majoritaire aux côtés de la SNCF. Elle pourrait, à court terme, permettre le transport de 1,5 M de tonnes de fret chaque année dixit la région Nouvelle Aquitaine.
Alain Vidalies a rappelé, au passage, que les régions, dans le cadre nouveau de la loi NOTRe, pourraient devenir propriétaires de certaines lignes capillaires.

"La ligne du Bec d'Ambès est un parfait exemple de ce que la mobilisation collective de l'Etat et des acteurs locaux peut permettre pour la sauvegarde du réseau capillaire indispensable à l'activité industrielle de notre pays et à l'emploi" glissait Alain Vidalies lors de l'inauguration.

Un appel du pied qui aura sans aucun doute été entendu par Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine, qu'on sait très sensible à l'argument industriel...
Interrogée par la rédaction de La Tribune Bordeaux, la Région dit officiellement ne pas vouloir devenir propriétaire "dans l'immédiat, de ce type d'infrastructure", mais comme la Nouvelle-Aquitaine compte actuellement 300 km de ces lignes fret sur son territoire et comme des projets de rénovation concernent certaines de ces lignes capillaires fret, autour du port de Bayonne, ou entre Niort et Thouars et encore entre  Mont-de-Marsan et Tarbes, et en "raison de l'intérêt pour les activités économiques" la Région confie qu'elle "déterminera l'opportunité et son niveau d'intervention pour ce genre d'investissement."

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