Vin : le classement 2012 des saint-émilion est (presque) validé !

On nous avait annoncé un, voire, deux mois de délibération, finalement neuf jours auront suffit. Vendredi dernier, le tribunal administratif de Bordeaux a validé le classement des saint-emilion promulgué en 2012... mais le match juridique va connaître une seconde mi-temps.
Le match classement - opposants semble encore loin d'être terminé à Saint-Émilion

Le 8 décembre dernier, le tribunal administratif de Bordeaux entendait les avocats et propriétaires des châteaux La Tour du Pin Figeac, Croque-Michotte et Corbin-Michotte, qui demandaient l'annulation du classement des crus de Saint-Emilion consacrant, en 2012, 82 châteaux... sur 92 candidats.

Ces trois "recalés" en contestaient, notamment, le mode opératoire et le barème de notation sur lequel repose le classement effectué sous la houlette de l'Inao et l'égide des ministères de l'Agriculture et de la Consommation à l'issue de dix mois de travaux. Les familles propriétaires des châteaux La Tour du Pin Figeac, Croque Michotte, Corbin Michotte, qui ont formé les requêtes défendues par leurs avocats, avaient eu le sentiment d'être entendues sur les points précis qu'elles contestaient.

Neuf jours plus tard pourtant, alors qu'elles n'attendaient un avis que dans un, voire deux mois (il faut dire que le tribunal aurait dû examiner le dossier en juin dernier avant de repousser à décembre), les plaignants ont pris connaissance vendredi dernier de la décision du tribunal administratif qui ne va pas dans leur sens et conforte, au contraire, le classement et sa méthodologie.

Pour le tribunal administratif, la modification du cahier des charges concernant l'écartement des pieds de vigne, et donc à la densité minimale de plantation ne remettent pas en cause les caractéristiques essentielles de l'appellation. Les règles relatives au secret de la grille de notation ne sont, elles non plus, pas problématiques.

Veritas, de Boüard et le cahier des charges sont confortés

Pour le tribunal, le bureau Veritas qui était chargé d'évaluer les vins n'était pas tenu de rendre publique sa grille de notation.

Les requérants évoquaient un conflit d'intérêt possible concernant Hubert de Boüard, propriétaire du Château Angélus, promu 1er grand cru classé A à l'issue du ce classement, alors qu'il était encore président de l'Organisme de défense et de gestion (ODG) des vins de Saint-Émilion, et membre du Comité national des appellations d'origine (Cnao) au moment des délibérations de la commission de classement. Le tribunal a estimé que ce fait n'était pas de nature à remettre en cause l'impartialité de ce classement.

Au moins deux des trois requérants vont faire appel de ce jugement concernant ce classement décennal qui établi une hiérarchie entre les différentes productions des vins de Saint-Émilion et qui ont, de fait, d'importantes conséquences commerciales.

Pour mémoire, en 2006, le précédent classement avait été annulé par la justice saisie, à l'époque, par huit châteaux recalés. Le classement de 2012, qui lui succédait, a donc droit, lui aussi, à sa remise en cause. Le premier round juridique lui est favorable. Le second reste incertain.

Heureusement, il y a bien un classement concernant le vignoble de Saint-Émilion qui n'a pas connu, lui, la moindre opposition. Il s'agit du classement au patrimoine de l'Unesco obtenu en 1999 et dont les retombées économiques ne sont pas contestables. On estime qu'il a drainé plus de 20 millions de touristes supplémentaires depuis 15 ans dans le petit village du bordelais. Les guides touristiques se gardent sans doute bien de leur parler des difficultés de l'autre classement...

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Commentaires 2
à écrit le 22/12/2015 à 8:34
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Le fait que les critères d évaluation utilisés par véritas l aient pas à être publics est aberrant

à écrit le 21/12/2015 à 13:47
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Une farce ce classement des Saint-Emilion!

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