Depuis 2010 notamment, La Poste a investi dans son réseau d'agences et de points de contacts urbains (16 M€ dans la métropole bordelaise) en rénovant, voire en "redessinant" des agences et en les adaptant à ses différents métiers (Banque postale, courrier, téléphonie mobile) en déployant des espaces services, pour les particuliers comme pour les professionnels.
La nouvelle étape du groupe La Poste, c'est une "évolution", un projet national baptisé "le réseau de demain" qui doit repenser le maillage urbain de La Poste et de ses différentes activités. Un projet qui est testé dans quatre villes en France, Paris, Dijon, Lyon et Bordeaux.
"C'est un fait qu'à de rares exceptions près, notre réseau n'a pas évolué géographiquement dans des villes qui, elles, bougent énormément", explique Véronique Rommel, directrice régional réseau et banque de Gironde pour La Poste et la Banque postale.

Moins d'agences, plus de "points de contacts"

S'il n'a pas évolué "géographiquement" ces dernières années, le réseau d'agence va néanmoins connaître une refonte. Dans certains quartiers, il apparait clairement que certaines agences fermeront. A Bordeaux, la densité des agences La Poste affiche 1 pour 4.000 habitants. "C'est trop, concède Véronique Rommel. Nous devons accompagner les évolutions tout en maîtrisant nos coûts. La multiplication des points de contact, hors le réseau d'agences, dans les commerces, les lieux publics comme les gares, les lieux de transit voire les mairies, est une bonne façon de le faire.  "C'est d'autant plus vrai à Bordeaux et dans son agglomération, où l'attractivité démographique ne se dément pas année après année et où de nouveaux quartiers émergent ou montent en puissance, je pense aux Bassins à flot, à Euratlantique, aux Terres Neuves... Aujourd'hui, plus que jamais sans doute, nous devons adapter notre présence à l'émergence de ces nouveaux quartiers, répondre à la mobilité des habitants, aux trajets entre leur travail et leur domicile, bref, faire une proposition de services en adéquation avec ce que l'on pourrait appeler le temps des villes."

S'adapter aux nouveaux besoins des clients

Il faut dire qu'outre les rythmes de vie, les mobilités, surtout à Bordeaux avec le déploiement du tramway par exemple, ce pourquoi les clients viennent dans les agences évolue aussi.
"Les clients sont de plus en plus mobiles pour certains services, comme ceux liés à l'activité courrier ou colis, ils veulent une prestation rapide. Nous avons déjà des réponses à ces problématiques, les temps d'attente dans les agences, grâce à des guichets spécifiques, les bornes de libre-service... se sont considérablement réduits. Mais nous visons à aller plus long encore". Assurent Véronique Rommel et Julien Naudin, chef de projet évolution du réseau La Poste en Gironde.
"A partir d'un socle commun de services qui s'adressent à tous, nous déployons des services spécifiques aux attentes des habitants, des entreprises, des étudiants... qui sont dans le périmètres du point de contact, de l'agence", souligne cette dernière. "Il est important pour La Poste d'adapter l'expertise en fonction des typologies de clients : bancaires, patrimoniaux, entreprises, publics plus socialement plus vulnérables, actifs... Les attentes, les besoins ne sont pas les mêmes, nos réponses s'adapteront plus finement à celles-ci. Nous déployons, à l'intérieur des agences, des lieux d'accueil dédiés aux différents publics, avec des mobiliers spécifiques, des prestations sur-mesure. Les pros veulent aller au plus vite ? Nous leur dédions un conseiller pour une prise en charge immédiate. Pour la même raison, nous boostons, pour la partie La Banque postale, l'équipe des responsables bancaires clientèle professionnelle. A Bordeaux, nous en compterons bientôt 8", précise Véronique Rommel.

concierges et consignes

Le déploiement des offres et le redéploiement géographique de La Poste s'accompagne d'une recherche de partenaires. "A Bordeaux, pour tenter de nous adapter parfaitement au rythme et au lieux de vie des clients, nous sommes en recherche permanente de partenaires qui puissent héberger un ou des services en particulier. Ces partenaires sont des commerces, des espaces publics, voire des entreprises, mais aussi, et c'est une originalité bordelaise, à des conciergeries, comme c'est le cas à Ginko ou à Darwin par exemple. Nous sommes ouverts à toutes les propositions qui peuvent faciliter l'accès à nos différents services. Nous notons une érosion de la fréquentation des agences postales de -5 % par an. Il est donc plus que jamais important d'aller à la rencontre du client,", poursuit Véronique Rommel.
Une "rencontre" qui prend parfois la forme d'une consigne "Pickup", qui permettent aux clients des sites de e-commerce de récupérer, 7/7, 24/24 h leurs colis à proximité de leurs lieux de travail ou de transit, à la gare Saint-Jean, Mérignac Centre, Caudéran, Bordeaux Maritime... Cette année, Bordeaux Métropole en comptera neuf.
Pickup, filiale de La Poste propose (le site bordelais de e-commerce Cdiscount a été son premier partenaire exclusif) une livraison des achats en consigne. Le dispositif lancé en octobre 2014 rencontre le succès, La Poste ouvrira 200 consignes Pickup en 2015 dans toute la France.
Le "réseau de demain" semble bien parti pour avoir de l'avenir.