Libéralisation du marché : Autocars Pascal (Agen) prêts à démarrer

Ce matin, en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a présenté son projet de loi “pour l’activité et l’égalité des chances économiques”. Parmi les mesures annoncées, figure la libéralisation du transport par autocar. Interrogé, Philippe Pascal, le dirigeant d’Autocars Pascal, (70 salariés, siège à Agen - 47), se félicite de l’annonce et prophétise un développement d’activité qui ne se fera pas forcément aux dépends de la concurrence directe, incarnée par la SNCF.
Philippe Pascal, dirigeant d'Autocars Pascal (70 salariés, 60 véhicules, 4,5 M€ de CA) estime que la libéralisation du transport en autocar va booster l'économie et l'emploi du secteur.

"Il y a des années que nous entendons parler de ce sujet de la libéralisation du secteur des transports par autocar. Apparemment, du côté du gouvernement cela semble s'accélérer et c'est tant mieux car nous, autocaristes, sommes prêts à relever le défi !"

En découvrant ce matin, l'information concernant l'annonce du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui souhaite lever les contraintes qui pèsent sur le secteur du transport par autocar afin de le libéraliser, Philippe Pascal, dirigeant de la société familiale Autocars Pascal (siège à Agen, 70 salariés, 60 véhicules et 4,5 M€ de chiffre d'affaires) s'est dit satisfait.

"Cela va permettre au secteur de trouver de nouvelles pistes de développement du business. Le transport touristique, qui, avec le transport scolaire, représente l'essentiel de notre activité connaissait, ces dernières années, un véritable essoufflement".

Concernant généralement une clientèle de seniors, le tourisme par autocar, souffre, en effet, de l'amélioration des conditions de vie, de santé et de mobilité, de ces derniers qui lui préfèrent de plus en plus l'avion, voire le camping-car.

La fin des règlementations kafkaïennes ?

"Mais le développement des lignes nationales et internationales, même si elles ne sont pas toutes rentables, loin s'en faut, avaient déjà amené de l'activité, une nouvelle clientèle et fait évoluer l'approche du transport en autocar et de son image. La filiale de la SNCF, iDBUS, a contribué à ce changement d'image. Aujourd'hui, nos autocars sont équipés de prises électriques, de sièges qui s'inclinent, ils donnent l'accès au WiFi, à la presse... L'image de l'autocar spartiate, c'est terminé !"

C'est vrai mais pour autant, en France, selon Bercy, le transport en autocar n'est emprunté que par 100.000 passagers par an quand il atteint 30 millions de passagers en Grande-Bretagne ! Un écart qui s'explique principalement par des réglementations françaises ultra strictes, pour ne pas dire kafkaïennes, qui s'appliquent aux sociétés privées. Jugez plutôt : pour ne pas faire concurrence aux bus des conseils généraux ou régionaux, on leur impose de se développer surtout à l'international et de ne pas faire plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l'intérieur du territoire français... En clair, pour commercialiser un éventuel Paris-Bordeaux, une société privée doit intégrer le passager dans une ligne Paris-Bilbao, mais elle doit aussi s'assurer que moins de la moitié des passagers du car s'arrêtera à Bordeaux... en cas de dépassement, et ce même si l'autocar est à moitié vide, elle ne peut plus commercialiser le fameux billet Paris-Bordeaux.

"Pas forcément en concurrence avec la SNCF"

Une fois ces barrières tombées, le marché devrait décoller.

"Il y a une vraie pertinence économique à favoriser le développement de notre secteur. Nous sommes prêts à investir, à recruter pour répondre à des besoins de transport ville-à-ville qui ne se feront pas forcément au détriment de la SNCF, contrairement à ce que tout le monde semble croire. Je pense que nous avons vocation à nous imposer sur des lignes qui ne sont pas assurées, ou qui posent problème à la SNCF. Notre business peut, et à mon avis doit, se développer en complémentarité des offres existantes. Mais, c'est un fait, l'évolution de notre matériel roulant, la qualité de nos prestations et nos prix concurrentiels vont doper le trafic des passagers qui, aujourd'hui, est mineur."

Un marché qui, si son ouverture se confirme, va voir monter en puissance des acteurs majeurs, déjà présents sur les lignes internationales comme le déjà cité iDBUS, filiale de la SNCF, ou encore Eurolines, filiale de Transdev (groupe Caisse des dépôts et Veolia Environnement), mais qui ouvre désormais l'appétit des acteurs locaux à l'image de l'agenais Autocars Pascal. Au-delà de l'activité de transport, "c'est l'activité de vente de maintenance de matériel roulant qui va bénéficier, à l'image de la société girondine Bacqueyrisses (Bruges, 50 salariés, 21 M€ de CA), de cette ouverture et des besoins qu'elle va générer !"

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