Parler de prospérité serait sans doute exagéré, mais les Transports Henri Ducros font mieux que résister. La société est positionnée sur la messagerie industrielle essentiellement. Autrement dit, tout ce qui se transporte par colis ou palette, de 30 à 500 kg. Parmi ses clients : des négociants et châteaux bordelais forcément, mais aussi BIC, Yves Rocher, Bricodeal... Une entreprise qui n'a d'ailleurs "rien à voir avec Mory Ducros", transporteur dont le plan social a défrayé la chronique l'an passé avec 2.800 licenciements, tient à préciser son président, Jean Ducros : "Eux étaient des milliers, nous ne sommes qu'environ 300 personnes, plus une cinquantaine d'artisans transporteurs qui travaillent pour nous."

Résultat positif

Totalisant 10 agences, les Transports Henri Ducros ont réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 38 M€ et devraient dépasser 40 M€ cette année. "Nous tournons entre 200.000 et 300.000 € de résultat net chaque année. Dans notre métier, 0,5 à 1% de résultat net, c'est déjà très bien. Si nous autres transporteurs nous consacrions à la messagerie nationale, on serait tous dans le rouge", indique Jean Ducros. D'où la stratégie opérée par l'entreprise : ajouter des produits complémentaires pour enrichir ses deux piliers historiques que sont la messagerie et l'affrètement, et développer l'international depuis l'an dernier via des partenariats noués avec des opérateurs dans les pays voisins. "Nous capitalisons également sur les atouts inhérents à notre taille : réactivité et proximité", poursuit Jean Ducros, qui vient tout juste d'inaugurer de nouveaux locaux de 2.000 m2. "Nous avons quitté notre siège historique de Bordeaux Nord, créé après-guerre, pour rejoindre la zone de fret de Bruges où nous réunissons à la fois le siège et notre agence de Bordeaux, qui était une des plus petites pour des questions de place." L'investissement global, bâtiments plus terrains, atteint 3 M€.

Côté recrutement, malgré ce développement c'est encore flou pour Jean Ducros : "Nous avons embauché 20 personnes depuis le début de l'année mais notre métier implique une absence de visibilité totale sur le carnet de commandes. Le terme même de carnet de commandes est mal adapté au secteur du transport ! C'est du jour le jour : je ne jouerai pas les Madame Soleil en promettant quoi que ce soit." Un discours franc qui tranche, tant on entend de promesses...