Le changement climatique n'est plus une hypothèse. « Les deux dernières années, marquées par une très forte pluviométrie et une grande sécheresse, en sont l'illustration », assure Jean-François Berthoumieu, directeur de l'Association climatologique de la Moyenne-Garonne et du Sud-Ouest. A partir de là, comment inverser la tendance et comment intégrer les enjeux de la transition écologique au sein de l'entreprise ? Tel était l'objet du débat organisé par La Tribune, ce jeudi 17 novembre, avec l'agglomération d'Agen et le Technopole Agen-Garonne (TAG).
Premier enseignement : l'entreprise doit s'interroger sur son impact. « Notre travail consiste à dire aux entreprises qu'elle ont une valeur économique au travers de leur produit ou leur service, mais que la question est de savoir comment continuer à croître en minimisant les impacts. Dès lors, il s'agit de travailler sur une vision, des valeurs, et d'anticiper pour pouvoir aller vite. C'est exactement ce qu'a fait l'entreprise Fonroche Lighting », explique Vincent Collet, directeur de l'agence d'éco-innovation Think +.
Créée en 2010, Fonroche Lighting conçoit, développe, fabrique et installe des lampadaires solaires autonomes. « Notre solution coche en l'occurrence les cases de la sobriété et de la création de valeur. A partir de là, il faut foncer. C'est ce que nous sommes en train de faire », témoigne Laurent Lubrano, directeur général de Fonroche Lighting. Se lancer et prendre sa part, sans toutefois attendre que tout soit parfait. Tels sont donc les quelques conseils qui ont pu être distillés.
L'entreprise doit aussi agir à l'échelle de son territoire. « On achète moins un prix, davantage un territoire dans lequel on souhaite se développer et contribuer à son développement », explique Olivier Grima, vice-président de l'agglomération d'Agen en charge de l'économie, de l'emploi et de la transition énergétique. De toute évidence, « c'est l'affaire de tous, il y a une urgence qui vient nous percuter, mais nous ne pouvons pas aller plus vite seuls », ajoute-t-il.
L'exemple du Technopole Agen-Garonne
Dans ce contexte, le TAG prend sa part et veut montrer l'exemple. « Je crois à l'entraînement », confie Olivier Grima. Cette zone économique qui s'étend sur 200 hectares est à haute qualité environnementale. Plus de trois kilomètres de voirie et un rond-point sont éclairés par des lampadaires solaires smartlight dernière génération de Fonroche. « L'éclairage représente 40 % de la facture énergétique d'une ville. L'impact est immédiat et long terme », commente Laurent Lubrano. Sur le site du TAG, des noues ont également été créées pour permettre à l'eau pluviale de retourner dans les nappes, ainsi que des cheminements de mobilité douce. « L'entreprise doit accepter de payer 20 à 30 % plus cher pour son bâtiment, car elle va le récupérer » ajoute pour sa part Jean-François Berthoumieu dont le nouveau siège social « exemplaire » du point de vue énergétique a été livré cette année.
Mieux appréhender la biodiversité
Si ce débat a permis de mettre en lumière des initiatives positives, il a aussi été l'occasion de mettre l'accent sur les efforts à faire, notamment en matière de biodiversité. Selon une étude réalisée par l'agence Think+, seules 15 % des entreprises ont des actions spécifiquement dédiées à la biodiversité alors qu'elle est identifiée comme un enjeu majeur. « Plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) mondial dépend du bon fonctionnement de la biodiversité et des services écosystémiques », révèle Hélène Lovato, chargée d'études en éco-conception et stratégie environnementale pour l'agence Think+. En matière de biodiversité, les conseils sont du même ordre que pour s'adapter au changement climatique : comprendre les enjeux, mesurer son impact et définir une stratégie pour agir.
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