Le pont Simone-Veil aura entre un et trois ans de retard

En désaccord sur la construction du futur pont Simone-Veil, Bordeaux Métropole et Fayat vont faire appel à un expert médiateur pour trouver une solution. Mais d'ores-et-déjà, un retard d'un an minimum est attendu pour la livraison de l'ouvrage qui enjambera la Garonne.
Le pont devait initialement ouvrir à la circulation à l'été 2020

Comment construire les piles du futur pont Simone-Veil ? Bordeaux Métropole et le groupe bordelais Fayat ne sont pas d'accords et l'ont confirmé hier. Les deux parties ont acté "une divergence d'ordre technique et juridique concernant le marché de construction du pont". Autrement dit, le constructeur Fayat estime que pour construire les piles du pont, des batardeaux, enceintes de travail en palplanches, ne sauraient suffire tant la qualité du sol est mauvaise et les courants importants. L'entreprise estime que ces batardeaux devraient être protégés, alourdissant la facture de 18 M€. Bordeaux Métropole, qui a attribué le marché de la construction du pont en juillet 2017, pour 70 M€ HT, au groupement d'entreprises Razel-Bec (mandataire), ETPO, Fayat TP, SEFI-Intrafor, Baudin-Châteauneuf et Barbot CM, n'est pas de cet avis en s'appuyant sur le bureau d'études Egis.

La situation étant dans l'impasse, le tribunal administratif va devoir désigner dans le cadre d'une procédure amiable un expert médiateur qui sera missionné pour dire qui des deux a raison. D'ici là, le chantier du pont lui-même n'avancera pas. Seuls pourront se poursuivre les travaux qui ne sont pas concernés par ce différend, à savoir aux débouchés du pont la trémie et la tranchée couverte. Mais la livraison de l'ouvrage, prévue pour mai 2020, sera repoussée d'un an a minima, et peut-être de deux à trois ans si le médiateur estime que Fayat est dans le vrai.

Quid du pont de pierre ?

Long de 545 mètres, le pont Simone-Veil, initialement baptisé pont Jean-Jacques-Bosc, doit relier les deux rives de la Garonne etplus précisément déboucher rive gauche à Bègles et rive droite à proximité de la salle de spectacles Arena à Floirac. Le retard considérable pris dans l'affaire, dans une ville déjà soumise à 1400 chantiers en cours rendant la circulation infernale, pose désormais la question de la réouverture du pont de pierre aux automobilistes. Alain Juppé avait décidé une expérimentation le réservant aux transports en commun, aux vélos et aux piétons. Depuis l'expérimentation a été prolongée, au grand dam des maires de la rive droite et de nombreux commerçants. Le litige Fayat / Métropole va peut-être rebattre les cartes. Prochain comité de pilotage pour le pont de pierre le 5 juillet. Le maire de Floirac, Jean-Jacques Puyobrau, a déjà prévenu :

"Au niveau de l'agglomération, ce retard est, au regard de l'aggravation des conditions de circulation, notamment sur la rive droite, dramatique. Faute de solutions alternatives fortes cette situation va donc durer, voire s'aggraver dans les années à venir. Lors du Copil "Fermeture du pont de pierre à la circulation automobile" du mois de janvier 2018, j'avais réaffirmé à Alain Juppé que je n'étais pas contre ce projet mais que la temporalité n'était pas la bonne et qu'il fallait attendre l'ouverture du pont Simone-Veil. Des propositions ont été faites par les services Métropolitains (...). Force est de constater que ces dispositifs n'ont pas permis d'améliorer la circulation sur les quais rive droite. (...) Compte tenu du retard qui vient d'être annoncé il est donc évident que je vais demander à Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, de rouvrir dans les meilleurs délais la circulation automobile sur le pont de pierre."

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