La Nouvelle-Aquitaine moins endettée que l’ensemble de la France

C’est la première fois depuis qu’elle a commencé à travailler sur le sujet en 2012 que La Banque postale double son étude annuelle sur la tendance macroéconomique des finances locales en France (communes et intercommunalités, départements, régions) par un volet régional.
La Nouvelle-Aquitaine compte proportionnellement moins d'entreprises

Thomas Rougier, directeur du service des études de La Banque postale, était ce mardi matin à Bordeaux, en compagnie de Vincent Corduan, patron régional Midi-Atlantique de La Banque postale, pour dévoiler la tendance 2014 des finances locales dans la grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (ALPC). Un rendez-vous que n'ont pas manqué plusieurs responsables financiers de collectivités locales venus des quatre coins d'ALPC.

"Nous avons étudié 7.000 comptes consolidés en 2014 dans la grande région : je dirais Nouvelle-Aquitaine pour être plus clair en espérant ne froisser personne... Les dépenses totales des collectivités en 2014 dans la Nouvelle-Aquitaine se sont élevées à 21,9 Md€, dont 5,3 Md€ en équipements et subventions d'investissement. Les premières contributrices à ces investissements sont les communes (32 %) devant les groupements à fiscalité propre (23 %), les départements (19 %), la région (14 %) et les syndicats (12 %)" détaille Thomas Rougier.

Plus de lycées en Nouvelle-Aquitaine

Au final (et hors remboursement de la dette), ces investissements représentent 915 € par habitant en Nouvelle-Aquitaine en 2014, contre une moyenne de 878 € à l'échelle de la France métropolitaine. A titre d'exemple, l'étude de la Banque Postale note que ses 1.107 écoles maternelles mettent la Nouvelle-Aquitaine est en retard sur la moyenne nationale, avec 1,9 établissement pour 10.000 habitants contre 2,1. Il en va de même pour les écoles primaires, au nombre de 2.579, soit 4,4 pour 10.000 habitants contre 4,5 au plan national. La nouvelle région passe au-dessus de la moyenne nationale avec les lycées, au nombre de 502, soit 0,9 contre 0,8 pour 10.000, avec ses 450 piscines (0,8 contre 0,6) ou encore ses 1.380 gymnases (2,4 contre 2,2)... A égalité avec la moyenne nationale pour les musées (0,2 pour 10.000 habitants), la nouvelle région a un peu plus de voierie que la moyenne nationale, soit 1.355 kilomètres linéaires pour 1.000 km2 contre 1.326...

Faible contribution des entreprises

Côté ressources, les collectivités locales de la nouvelle région ont engrangé 10,7 Md€ de recettes de fonctionnement en 2014, dont 55 % dû à la fiscalité, 27 % aux dotations et 11 % aux recettes tarifaires. La fiscalité est ainsi un peu moins élevée dans les recettes que pour la France métropolitaine, à 57 %. La fiscalité en Nouvelle-Aquitaine représente ainsi 1.860 € par habitant contre 1.917 € en France métropolitaine.

"Ce qui est frappant quand on regarde les détails, c'est que la fiscalité des entreprises est nettement plus réduite en Nouvelle-Aquitaine, où elle représente 48 % de l'effort fiscal général qu'en France métropolitaine (50 %). Cela ne veut pas dire que la fiscalité est plus réduite en Nouvelle Aquitaine pour les entreprises, cela signifie juste qu'il y a proportionnellement moins d'entreprises dans cette région que dans l'ensemble de la France. En contrepartie ce sont les ménages qui contribuent le plus à la fiscalité en Nouvelle-Aquitaine, avec 52 % de l'effort fiscal", décrypte Thomas Rougier.

Une santé financière plutôt bonne

A 1 € près, les recettes de fonctionnement sont supérieures dans la nouvelle région à la moyenne nationale, avec 3.388 € par habitant contre 3.387 €.

"La fiscalité des entreprises est très disparate selon les départements dans la Nouvelle-Aquitaine, souligne Vincent Corduan. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui représente 188 € par habitant dans la grande région, poursuit-il, soit 10 % de la fiscalité levée, s'approche des 250 € par habitant en Gironde alors qu'elle est inférieure à 150 € en Haute-Vienne, Creuse et Dordogne."

La direction Midi Atlantique de la Banque postale (82 personnes) qu'il dirige et qui n'intervient auprès des collectivités locales que depuis 2012, a généré auprès de ces dernières un encours de crédit de 650 M€ en 2015, dont 450 M€ à long terme et 200 M€ en lignes de trésorerie. Il serait déplacé de dire que les collectivités locales de la Nouvelle-Aquitaine disposent d'un bonus, mais une chose est certaine : elles se sont moins endettées que la moyenne.

L'encours de dette de la nouvelle région, à 14,7 Md€, représente ainsi 2.542 € par personne contre 2.815 € au plan national. Cet écart intègre une remontée de + 3,5 % de l'encours entre 2013 et 2014, contre + 2,6 % au plan national. Mais, durant cette même période les investissements ont baissé de 7 % dans la nouvelle région et de 8,4 % au plan national.

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