La Banque de France croit en la croissance en Aquitaine

L’activité industrielle redresse la tête tandis que la vitesse de croissance des services marchands continue à s’accélérer en Aquitaine. Un périmètre régional qui restera celui-là jusqu’en juin, avant la fusion des enquêtes à l’échelle de la grande région.
La transformation du bois, une filière régionale qui rebondit

Après sa chute du mois d'avril, l'indice du climat des affaires dans l'industrie a fortement rebondi en Aquitaine vers sa moyenne de longue durée en mai. Malgré la déstabilisation de l'agroalimentaire par la crise aviaire, les voyants de l'industrie passent au vert aussi bien dans la production que pour les carnets de commandes.

Cette tendance à la hausse s'aligne sur celle du climat des affaires dans les services marchands où, souligne la direction des affaires régionales de la Banque de France Aquitaine, "les prestataires de service consolident, de mois en mois, l'embellie amorcée en début d'année ; les missions d'intérim notamment atteignent des points hauts par rapport à l'an passé".

La transformation du bois en pointe

La plupart des secteurs aquitains de l'industrie (13,6 % de l'effectif régional total) profitent du rebond de l'activité, parmi lesquels l'emballage, la construction, le bricolage ainsi que la demande étrangère qui soutiennent les activités de première et deuxième transformation du bois. Les cadences de production sont également en accélération dans les secteurs pharmaceutique et chimique, tandis que tout en remontant, la hausse des fabrications n'a pas encore rattrapé son niveau de 2015 dans l'aéronautique et le spatial. Tandis que l'aviation d'affaires continue à plafonner. La production d'éléments et ouvrages en béton confirme la relance du gros œuvre dans le bâtiment. La fabrication de denrées alimentaires et de boissons (17,4 % de l'emploi du sous-secteur industriel régional) progresse en mai, portée par la quasi-totalité de ses branches d'activité. Il n'y a que la transformation de viandes qui soit conduite au repli par l'impact de la crise aviaire sur la filière des palmipèdes à foie gras. Les carnets de commandes, tirés par la demande intérieure et l'export, sont jugés consistants. A court terme les perspectives sont positives et pourraient se traduire par des recrutements.

Manque de cohérence dans l'aéronautique

La situation dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, et autres machines (11 % de l'emploi du sous-secteur) s'améliore en mai, après des mois d'atonie, dans quasiment toutes les branches d'activité. Un tassement de la production est attendu "dans les prochaines semaines" mais, en attendant, les prises de commandes sont tirées d'abord par le marché domestique. Ainsi les carnets de commandes s'améliorent tout en restant encore très au-dessous de leur point d'équilibre. Le secteur des matériels de transport (16,6 % de l'emploi du sous-secteur) est en proie à des tendances antagonistes. Tandis que les carnets de commandes sont jugés comme étant bien garnis dans la construction navale et que la fabrication de remorques et de carrosseries reste stable, à un niveau positif, la situation est marquée par de fortes disparités dans l'industrie aéronautique et spatiale.

Les ventes de Falcon sont en berne et les contrats Rafale encore sans effet sur la production de Dassault en Aquitaine (photo DR)

La légère hausse de la production observée en mai, prévient la Banque de France, est inférieure à celle de 2015. De plus, en fonction des segments de marché, les ateliers oscillent d'une quasi saturation de leur capacité de production, avec des investissements à la clé, à la chute des commandes, avec des menaces de licenciements. La faute à une période transitoire que les analystes de la Banque de France jugent délicate, "conséquence de reports de décisions".

Les services marchands dynamiques

La situation dans les services marchands (16,1 % de l'effectif régional total) est positivement orientée dans la quasi-totalité des secteurs. Ce vaste ensemble "poursuit sa progression à un rythme supérieur l'an passé" observe ainsi la direction du bureau régional de la Banque de France Aquitaine. Tandis que le travail temporaire continue sur son envolée, commencée depuis deux ans, la situation s'est très favorablement retournée dans les activités informatiques et services d'information, grâce à la concrétisation de contrats mis pendant longtemps en attente. La tendance est plus favorable dans les transports routiers à un an d'intervalle malgré les perturbations liées à l'occupation de certains points de dépôts de carburants. La demande globale reste bien orientée. Il en est de même dans le secteur de la réparation automobile, qui repart à la hausse. Les prévisions sont très bien orientées. La météo peu favorable du mois de mai n'a pas vraiment nuit à la fréquentation hôtelière, la clientèle d'affaires et la multiplication des séminaires ayant maintenu l'activité à un niveau dynamique.

Si les revenus moyens par chambre se tassent dans l'hôtellerie, sous l'effet des promotions, les prix devraient être revalorisés, mais "quelques tensions de trésorerie sont observées". Un tassement de l'activité est attendu en Aquitaine pour les prochaines semaines, excepté dans la métropole bordelaise, qui devrait bénéficier des retombées de l'Euro 2016.

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