Une rentrée entre décentralisation et usine du futur

Le président du Conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset a fait sa rentrée politique ce matin, avec sous le bras les résultats de l'appel à manifestation d'intérêt sur l'usine du futur. Mais si plusieurs dossiers purement économiques ont été abordés, il a surtout été question de décentralisation, de moyens et de compétences.
Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine et de l'Association des régions de France

L'heure n'est pas encore venue de présenter le budget 2015 du Conseil régional, un budget qui sera "serré, rigoureux" sans pour autant parler d'austérité. Mais déjà, Alain Rousset pose de nombreuses questions au sujet des moyens qui seront, à court et à moyen terme, accordés aux régions. Dans ce contexte, la question de la réforme territoriale pèse forcément de tout son poids. Rappelant que les régions ne prélèvent aucun impôt direct, Alain Rousset, qui préside aussi leur association, a adopté "une position très critique, non pas à cause de la nouvelle carte ou de la volonté du gouvernement, mais parce je veux un acte de décentralisation fort". Evoquant les discussions menées, il convient que "nous n'arrivons pas pour l'instant à faire bouger le poids de l'Etat. Nous n'avons pas de réponse sur nos futures ressources et compétences."

Plus de moyens, plus de compétences

Toujours concernant la réforme territoriale, « j'aurais choisi un autre calendrier », estime Alain Rousset. "Le premier acte de l'Etat ne doit pas être législatif, il doit être un acte de l'Etat lui-même. Aujourd'hui, Bercy veut tout faire. Il lance des concours, des appels à projets, s'occupe des pôles de compétitivité... A l'heure où l'Etat aurait besoin de se renforcer sur ses fonctions régaliennes, il continue à vouloir intervenir auprès des PME, à propos des pistes cyclables... Il faut supprimer ces doublons." Martelant son leitmotiv : "On ne peut pas redresser l'économie si on ne donne pas les moyens aux régions d'accompagner les PME, les entreprises de taille intermédiaire et la création d'entreprise." Le président du Conseil régional "suppose que les 1,6 milliard que consacrent les Départements à la question économique remonteront aux régions. A moins qu'ils ne disparaissent dans les sables de Bercy." Plus loin : "La France a mis en place un modèle de niches fiscales, de crédits d'impôt alors qu'il faudrait accompagner les entreprises qui bougent." Et de s'interroger : "Pourquoi ne s'inspire-t-on pas plus vite des bonnes pratiques validées par d'autres pays ?" Et de vanter "les résultats spectaculaires obtenus par l'accompagnement des régions", chiffres à l'appui pour l'Aquitaine "où les crédits accordés par les banques ont augmenté entre juillet 2013 et juillet 2014 de 3,1 % pour les PME (contre 1,2 % au plan français), et de 5,4 % pour les grandes entreprises (contre 2,6 %)".

L'usine du futur en marche

Alain Rousset a profité de ce point presse pour présenter les résultats de l'appel à manifestation d'intérêt "usine du futur". Après un premier volet en début d'année, la seconde partie de cette initiative a recueilli une cinquantaine de candidatures. Au total, 110 PME et ETI ont été sélectionnées et bénéficieront d'un diagnostic réalisé par un consultant spécialisé, financé intégralement par le Conseil régional. 300.000 € seront ainsi apportés par la collectivité. 36 % des sociétés retenues sont issues de Gironde, 32 % des Pyrénées-Atlantiques, 15 % du Lot-et-Garonne, 10 % de Dordogne et 10 % également des Landes. Par ce plan "Usine du futur", le Conseil régional a pour objectif d'aider les entreprises à moderniser leur outil de production, quelle que soit leur activité.

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