Souvent présentée comme une pépite mais volontairement restée dans l'ombre car évoluant dans les domaines de l'aéronautique, du spatial et de la défense, Delfox annonce avoir lancé, ce-mois-ci, la commercialisation de la version bêta de sa plateforme. "Jusqu'à présent nous gérions des briques de notre technologie pour le compte de nos clients. Désormais, le client, au travers de l'expert métier, va pouvoir utiliser la plateforme sans pour autant s'y connaître en intelligence artificielle (IA)", explique à La Tribune Alice Memang, co-dirigeante de l'entreprise crée en 2018 à Mérignac avec Maxime Rey.
Car c'est bien d'IA dont il est question. Delfox, a développé une plateforme de simulation qui permet de rendre des systèmes autonomes, typiquement des drones, par la méthode d'apprentissage par renforcement, c'est-à-dire par une succession d'essais et d'erreurs. Pendant l'apprentissage, des récompenses et des pénalités sont ainsi délivrées, le but étant de faire en sorte que les systèmes s'adaptent de façon autonome aux différents changements.
"Le client choisit un environnement de simulation proche de sa problématique, définit un scénario d'apprentissage et lance le travail de l'IA. Une fois le client satisfait des performances de l'IA, il peut l'exporter et la déployer dans un environnement réel", explique Alice Memang.
Vers de nouveaux marchés
Les premières applications ont concerné le drone aérien, mais la technologie pourra aussi être utilisé sur du drone terrestre, du drone sous-marins, des satellites et bien au-delà. Car si Delfox entend se renforcer sur le marché de la défense, l'entreprise souhaite aussi se développer sur de nouveaux marchés, en particulier la logistique dans des entrepôts de plus en plus automatisés, l'énergie dans une optique d'optimisation des flux, ou encore dans l'industrie automobile, et à plus long terme le véhicule autonome.
"Aujourd'hui, dans une usine de production automobile équipée de bras articulés, si une portière arrive de travers sur le tapis, le bras s'arrête et donc la chaîne avec. Notre proposition de valeur consiste à apporter une brique d'intelligence à la machine qui s'adaptera dans un cas comme celui-là. La productivité ne sera ainsi pas impactée", explique Alice Memang.
Une dizaine de recrutements d'ici fin 2022
A ce stade, Delfox se rémunère via la vente de licences, mais basculera vers un abonnement au moment de la sortie de la première version de la plateforme qui sera proposée en mode SaaS (logiciel en tant que service). "L'international sera intégré dans la V1", prévient Alice Memang. Désormais pour accélérer l'industrialisation de la plateforme, Delfox prévoit de recruter des profils dans le domaine des logiciels, du développement. Une dizaine de salariés sont ainsi recherchés d'ici à la fin de l'année 2022. Delfox emploie aujourd'hui une quinzaine de personnes, des ingénieurs et docteurs en grande majorité.
Alors que la startup avait démarré son activité avec deux partenariats clés, en l'occurrence ArianeGroup pour de la surveillance de l'espace et Dassault Aviation sur des problématiques de combat aérien, la jeune pousse bordelaise compte également Thales, MBDA et Naval Group parmi ses clients.
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