Azur Drones lève huit millions d'euros pour convertir Skeyetech au « drone as a service »

Centré jusque-là sur des missions de surveillance, Skeyetech, le drone autonome des Bordelais d'Azur Drones entend désormais se positionner sur de nouveaux marchés industriels. L'entreprise bordelaise vient de lever huit millions d'euros, toujours auprès du même investisseur, pour financer son développement commercial et son virage vers l'applicatif, le "drone as a service".
7,5 kg pour environ 80 cm d'envergure : le drone Skeyetech développé par Azur Drones capable d'effectuer des vols de surveillance de manière autonome.
7,5 kg pour environ 80 cm d'envergure : le drone Skeyetech développé par Azur Drones capable d'effectuer des vols de surveillance de manière autonome. (Crédits : Azur Drones)

Bientôt cinq ans après le rachat de la startup bordelaise Skeyetech, Azur Drones a annoncé, ce jeudi 27 janvier, une nouvelle augmentation de capital de huit millions d'euros. Comme les neuf millions d'euros de 2019 et les 2,5 millions d'euros de 2020, ces fonds proviennent toujours du même investisseur familial privé qui a apporté, au total, 38 millions d'euros depuis 2016 à Azur Drones. L'entreprise basé à Mérignac, près de Bordeaux, compte désormais vingt drones volants autonomes déployés chez ses clients sur plusieurs sites industriels en France mais aussi au Danemark, au Pays-Bas, en Allemagne, aux Emirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite dans les domaines du gaz et du pétrole, du nucléaire, de la défense et de la chimie. "Avec plus de 20.000 vols réalisés en autonomie et comptant près de 200 utilisateurs quotidiens, la technologie est aujourd'hui mature et éprouvée", assure ainsi Azur Drones.

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"Le déploiement de Skeyetech chez nos clients nécessite une phase de tests pour évaluer son efficacité et la manière dont il va impacter l'organisation interne. Et ensuite il y a une phase d'adoption plus large qui se concrétise actuellement ouvrant de très belles perspectives", détaille à La Tribune Nicolas Billecocq, le directeur général. "C'est tout l'objet du contrat cadre que nous avons signé avec TotalEnergies au niveau mondial pour faciliter le déploiement de Skeyetech et du contrat de distribution conclu avec le géant mondial de la sécurité G4S qui nous offre une visibilité commerciale dans 24 pays."

Nicolas Billecocq Azur Drones

Nicolas Billecocq et le Skeyetech en 2019 (crédits : Agence APPA).

Un pivot vers le "drone as a service"

Mais au-delà du développement commercial, qui doit permettre à Azur Drones de viser plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires à court terme, cette nouvelle levée de fonds vise à financer une forme de pivot de son offre.

"C'est l'un des bénéfices de notre apprentissage du marché", insiste Nicolas Billecocq. "Nos clients nous demandent de la surveillance, c'est clair. Mais une fois qu'ils disposent d'un drone autonome disponible 24 heures sur 24 pour collecter des données aériennes, ils imaginent aussi d'autres applications complémentaires que nous développons avec eux. Ce sont des cas d'usages comme des détections de radioactivité, de fuites de gaz, d'émission de méthanes et gaz à effet de serre, de photogrammétrie, etc. Les possibilités sont nombreuses en fonctions des besoins de chacun"

Un marché applicatif sur lequel Azur Drones entend bien se positionner dans une logique de "drone as a service" en se concentrant sur la valeur ajoutée du service rendu par Skeyetech. "On conserve notre activité hardware de fabrication de drone qui est notre porte d'entrée mais on développe désormais l'intégration de nouvelles fonctionnalités et la dimension logicielle qui sera, en outre, indispensable quand il s'agira de gérer plusieurs milliers de drones simultanément", complète le CEO. Un partenariat vient d'ailleurs d'être noué avec Microsoft pour développer les fonctionnalités d'objet connectés de Skeyetech.

Avec près de 15 recrutements effectués en 2021, Azur Drones compte aujourd'hui plus de 65 salariés. Skeyetech est proposé à la vente avec un contrat de maintenance ou sous forme d'abonnement de trois à cinq ans.

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