Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent d'ores et déjà que les huîtres issues du Bassin d'Arcachon « sont en cause », des analyses menées sur des huîtres en élevage localement ayant confirmé la présence de « norovirus ». En concertation avec les organismes sanitaires, la préfecture a donc interdit provisoirement les activités de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine de l'ensemble des coquillages en provenance du Bassin d'Arcachon, y compris du banc d'Arguin.
« À compter de ce jour, les lots de coquillages récoltés ou pêchés sur ces zones doivent être retirés de la vente. Il est demandé aux personnes qui détiendraient des coquillages provenant de ces zones de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente », indique la préfecture.
Cette mesure, qui sera levée « dès lors que la qualité sanitaire des coquillages sera redevenue pleinement satisfaisante », affecte au premier chef les ostréiculteurs dont la production devait agrémenter nombre de tables, dimanche soir, pour le réveillon du Nouvel An. La profession se dit « victime de la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales » qui « engendre des débordements dans le milieu naturel » contaminant les zones de production, dans un communiqué du Comité régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA).
« Une onde de choc »
« Deux mois après les tempêtes qui ont massacré plusieurs hectares de parcs ostréicoles sur le banc d'Arguin », les professionnels « redoutent une crise économique sans précédent » et demandent « qui va payer l'addition ». La production d'huîtres dans la zone concernée est d'environ 8.000 tonnes par an, soit 10 % de la production nationale selon les derniers chiffres disponibles du CRCAA et de l'Agreste (statistique agricole). La Charente-Maritime et la Gironde produisent la moitié des huîtres françaises avec 1.300 entreprises et 3.000 emplois directs à la clef.
« Pour ceux qui travaillent avec la grande distribution, la période des fêtes représente jusqu'à la moitié de leurs volumes, avec les deux-tiers vendus à Noël et un tiers pour le Nouvel An », explique à l'AFP Thierry Lafon, un producteur installé à Gujan Mestras.
« Il y a l'impact immédiat, le manque à gagner, et puis l'onde de choc : les huîtres qui ne seront pas vendues maintenant vont saturer le marché, poursuit-il. C'est un produit vivant, on ne peut pas les mettre sur une étagère en disant qu'on verra plus tard, il va falloir gérer un stock encombrant. »
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