Agro et agri : à l’ouest du nouveau, et c’est géant

La prochaine édition du Salon de l’agriculture de Paris (du 21/02 au 1/03) sera la dernière "moisson" parisienne de la "ferme" aquitaine. Dès le 27 février, lors d’une soirée thématique, mais officiellement à partir de l’édition 2016, c’est sous une bannière unique que les "bientôt ex" régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin exposeront leurs productions et savoir-faire. Une bannière sous laquelle s’installera alors un géant, dans les chiffres, de l’agroalimentaire et de l’agriculture.
La marque Sud-Ouest France, créée en 2012, est-elle menacée par le nouveau découpage des régions de France ?

Si cette année encore, les trois régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousins feront bande à part pendant l'essentiel du Salon de l'agriculture de Paris qui démarre le 21 février, elles scelleront symboliquement leur union future lors d'une soirée de festivités sur le grand ring du salon le vendredi 27 février, à quelques heures de la fermeture de l'édition 2015.

Dès 2016, c'est une grande Région leader de la production agricole et de l'industrie agroalimentaire qui s'installera sous un des halls du Parc des expositions de la porte de Versailles. Les chiffres sont parlants. En Aquitaine, les filières agro et agri, en comptant le vin et la sylviculture emploient 175.000 personnes. Leurs chiffre d'affaires global annuel frôle les 12 Md€. En Poitou-Charentes, ce chiffre d'affaires atteint près de 8 Md€ réalisés par 56.092 salariés. Les même filières, en Limousin, revendiquent 1,7 Md€ de CA annuel global et mobilisent un peu moins de 20.000 salariés. La grande Région qui est en train d'émerger représente la bagatelle de 9,4 Md€ de CA dans le secteur agricole, et 11,985 Md€ dans l'agroalimentaire. C'est aussi un géant de l'export avec 6,850 Md€ qui est en train de voir le jour.

A quand la fusion des budgets ?

En attendant, dans le cadre du deuxième pilier de la Politique agricole commune (PAC), c'est séparément que les trois régions, autorités de gestion désignées par l'Europe, pilotent et gèrent les fonds européens, notamment FEADER, et ceux de l'Etat qui ajoutés aux fonds régionaux (budget annuel de 33,5 M€ consacré à l'agriculture, l'agroalimentaire, la forêt et la mer) voire départementaux, permettent de mettre en place des politiques de soutien aux filières. Ce matin, Jean-Pierre Raynaud, vice-président du Conseil régional en charge de l'agriculture et de l'agroalimentaire, a présenté les différents axes de soutien. Il est question du soutien à l'installation des jeunes agriculteurs (12 M€ / an), d'un plan de compétitivité et de certification environnemental, doté de 10 M€ / an, de mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) qui bénéficieront de 9 M€ / an, d'un plan pour l'agriculture biologique régionale qui dispose de 12 M€ / an.

Il faudra sans doute attendre la prochaine PAC pour voir les budgets des différentes composantes de la future grande région fusionner.

Quid de Sud-Ouest France ?

Le rapprochement entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon interroge dès à présent quant à l'avenir de la bannière commune à l'Aquitaine et à sa voisine midi-pyrénéenne : à savoir Sud-Ouest France. Créée lors du salon de Paris 2012, cette marque unique a permis de promouvoir, en France et à l'international les produits du Sud-Ouest issus des deux régions. C'est aussi sous cette bannière et avec l'aide de l'Aapra (Agence aquitaine de promotion agroalimentaire) qui s'occupe de l'accompagnement à l'export des entreprises des filières agroalimentaire et vinicole, qu'a notamment été déployé le concept de magasins et restaurants Maison Sud Ouest France, en Chine, à Wuhan (2 Maisons Sud Ouest France) et Chengdu (5 Maisons Sud Ouest France ouvertes, 5 en préparation).

"Le rapprochement entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne doit pas changer la donne, affirme Jean-Pierre Raynaud. Nous, Aquitains, voulons conserver cette marque. Bien sûr, nous comprenons que la future région réunissant Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées veuille partir vers une marque Sud de France pour une partie de leurs productions, car cela a aussi du sens, mais à mon avis, nos deux régions qui ont beaucoup investi sur la marque Sud-Ouest France doivent partager leurs réflexions avec Poitou-Charentes et Limousin pour trouver une solution pour son avenir. Pour certains produits et zones de production, la marque Sud-Ouest France se justifie pleinement et doit s'émanciper, comme cela a été le cas dès sa création, d'éventuelles frontières administratives", souligne le vice-président du Conseil régional d'Aquitaine.

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