Olikrom et ses pigments intelligents lèvent 300.000 €

La startup de Pessac (33), qui n'a que quelques mois, ouvre son capital à deux fonds d'investissements français. Olikrom commence à commercialiser ses "pigments intelligents" qui changent de couleur en fonction de la chaleur, du froid, de la lumière ou de la pression. D'ici deux ans, un site industriel pourrait voir le jour.
Les pigments changent de couleur en fonction de la température ou de la pression

Pour l'instant, Olikrom a tout bon. La - très - jeune startup, née officiellement en octobre dernier, réussit d'ores et déjà ses premiers pas avec cette levée de fonds de 300.000 € apportés par deux fonds français, Starquest Capital et Pertinence Invest.

Implantée à Pessac sur le site ChemInnov, Olikrom est le fruit des recherches de Jean-François Letard, directeur de recherche au CNRS, menées à l'Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux. L'entreprise développe et produit des pigments dits "intelligents". Une fois insérés dans des peintures, encres ou polymères, ils changent de teinte si la température, la lumière ou la pression évoluent. La modification de la couleur est réversible ou irréversible selon les besoins. Ces pigments "allient la solidité reconnue des ions métalliques et la souplesse de la matière moléculaire", assure la société.

Applications illimitées

"Nous exploitons deux licences et notre technologie commence à être commercialisée à l'international par Laser Components et Newport Corporation, leaders mondiaux dans les lasers, détaille Jean-François Letard. Cette génération de pigments intelligents suscite un véritable engouement pour ses applications illimitées. Par exemple, une pièce d'avion critique peinte avec nos pigments révèle si elle a subi le moindre choc. On peut aussi imaginer une étiquette de grand vin qui vous informe sur la bonne température de consommation."

Le dirigeant a lui aussi entamé sa "mue", passant de la casquette de chercheur à celle d'entrepreneur. "Pendant plus de 2 ans, il a testé sa capacité à convaincre les premiers clients industriels en utilisant un cadre juridique original instauré par le Conseil régional d'Aquitaine : la Cellule de transfert", rappelle Arnaud de Malet, responsable relations investisseurs d'Aquitaine Développement innovation, l'agence économique régionale qui accompagne Olikrom avec les acteurs régionaux du transfert de technologie.

A la recherche de locaux

La startup ambitionne désormais de lancer d'ici deux ans un site industriel lui permettant de produire ses pigments intelligents à grande échelle.

"Nous entrons dans notre programme Up 2017, détaille Jean-François Letard. D'ici 2016, nous ambitionnons de lever entre 1 et 5 millions d'euros et de construire une usine de 1.000 m2 en Aquitaine. Nous allons commencer à chercher des locaux dans cette optique."

Le chercheur devenu dirigeant voit loin, plus loin qu'un avenir d'ETI.

"Il y a deux options. Ou nous sommes rachetés, mais nous ferons tout pour éviter ce scénario. Ou nous profitons du marché illimité qui s'offre à notre technologie pour devenir un groupe industriel, basé en France. Nous commençons à travailler avec des industriels en vue de contrats futurs. Les applications sont infinies : l'aéronautique, le design, le luxe, le packaging, la sécurité... Nous réfléchissons déjà à l'après. On parle beaucoup en ce moment de textiles intelligents, de maisons intelligentes... Imaginez un terrai de sport qui change de couleur en fonction de l'impact du ballon, ou une tapisserie dont la teinte varie en fonction de la luminosité et de l'envie du propriétaire..."

Les possibilités sont effectivement... vertigineuses.

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