En 2014, la région a également battu un record de production photovoltaïque avec 777 GWh (gigawatts/heure), en hausse de 45 % par rapport à 2013. Ces chiffres ont été présentés ce jeudi matin au Club de la presse de Bordeaux par Jean-Claude Reitan, délégué RTE (Réseau de transport d'électricité) Sud-Ouest.

Filiale d'EDF totalement indépendante sur le plan opérationnel, RTE assure le transport de l'énergie (gestion et développement du parc). L'Aquitaine a connu en 2014 une météo extrêmement clémente, ce qui a réduit la consommation d'électricité dans la région de 4,6 %, à 22.243 GWh, a précisé Jean-Claude Reitan. Ces conditions climatiques ont eu d'autres conséquences : la baisse des productions d'énergie hydraulique (- 9,8 %) et thermique fossile (- 30 %). Autre caractéristique marquante : l'Aquitaine détient le deuxième parc national installé en bioénergie (bois, biogaz...), avec une capacité de production de 154 MW, derrière l'Ile-de-France (326 MW) et devant Provence-Alpes-Côte-d'Azur (131 MW).

La consommation flambe en Aquitaine

Le recul de 4,6 % de la consommation d'énergie en 2014 en Aquitaine est trompeur.

"En données corrigées de l'aléa climatique, la consommation d'énergie a augmenté de 1,5 % en Aquitaine alors qu'elle baissait de 0,4 % dans l'ensemble de la France", corrige Jean-Claude Reitan.

Cet écart énergétique entre Aquitaine et France ne s'arrête pas là, et la région connaît une hausse très importante de sa consommation d'énergie.

"Avec 7,2 % d'augmentation entre 2006 et 2014, la consommation corrigée du facteur météorologique augmente plus rapidement en Aquitaine qu'en France (+ 2,9 %). Cet écart s'explique principalement par la forte croissance démographique de la région", résume Jean-Claude Reitan.

RTE réalise de très importants investissements en Aquitaine. Elle a ainsi investi près de 110 M€ en 2014 en Aquitaine (1,4 Md€ en France) et prévoit d'injecter au moins 80 M€ en 2015. Ces investissements seront consacrés à plusieurs grands dossiers, dont l'achèvement du raccordement au réseau électrique, à l'automne 2015, du plus grand parc photovoltaïque d'Europe, à Cestas (33), soit une puissance de l'ordre de 230 MW.

Interconnexion musclée avec Euskadi

La création d'une liaison souterraine dans la banlieue bordelaise, entre Bruges et Ambès, est à l'ordre du jour, ainsi que l'amélioration de la tenue de la tension dans le Sud-Ouest. D'énormes travaux, planifiés sur dix ans, sont également en cours pour augmenter la capacité d'interconnexion du réseau électrique d'Aquitaine avec celui d'Euskadi (Communauté autonome basque), au sud des Pyrénées, avec le projet Golfe de Gascogne.

"Il s'agit de créer une liaison à courant continu entre les deux régions grâce à un câble sous-marin. Il y a beaucoup d'éoliennes au Pays basque espagnol où les autorités n'arrivent pas à évacuer la production faute de réseau. C'est un projet à long terme, d'ici 2020 -2025, qui va demander beaucoup d'études et qui devrait permettre d'échanger jusqu'à 5.000 MW dans un premier temps, avec un objectif à 8.000 MW à terme", a détaillé Jean-Claude Reitan.

RTE emploie près de 200 salariés en Aquitaine. Couvrant les régions Aquitaine, Limousin, Midi-Pyrénées, RTE Sud-Ouest pourrait incorporer les régions Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon à l'issue de la création des nouvelles régions.