Le "Brexit" va-t-il déclencher un tsunami monétaire ?

Pour Axel Champeil, patron de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, la croissance économique, qui devrait être vérifié par les résultats positifs des entreprises au premier semestre, est menacée par le chaos que risque de provoquer le "Brexit".
Le "Brexit" pourrait faire couler la livre

Dans la "Lettre des gérants" datée du mois de juillet, Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, société de gestion de portefeuille, revient sur l'impact du "Brexit". Pas question de paniquer mais pas question non plus d'escamoter le potentiel explosif de la situation actuelle.

"La surprise s'est faite directement ressentir sur les marchés (...) le bilan fait ressortir le plus mauvais premier semestre boursier depuis 2008, avec une correction de - 8,62 % sur 6 mois (ayant atteint - 14 % le 27 juin) (...)" focalise le PDG de CAM.

Autrement dit il n'y a pas de quoi rire et Axel Champeil concède qu'après la chute du pétrole et les craintes sur la santé économique de la Chine "le semestre a été véritablement agité". Les tensions sont si puissantes, selon Axel Champeil, que la lumière a fini par percer les ténèbres qui camouflaient au fond d'un discret recoin un des spectres pesteux les plus meurtriers de ce début de XXIe siècle : celui de la crise des prêts hypothécaires américains, l'immonde être composite baptisé "subprimes", qui semble continuer à exercer silencieusement son pouvoir de nuisance.

"Presque 10 ans après la crise des subprimes, la crise financière n'est-elle toujours pas finie ?! Force est de constater que non ! Les risques auxquels font face nos économies aujourd'hui en sont indirectement liés" s'inquiète ainsi Axel Champeil.

La protection de la livre au  maxi

Le patron de CAM estime que le "Brexit" met en relief les craintes sur "la solidité et la pérennité de l'Europe politique", de la même façon qu'un "Grexit" aurait été fatal à la monnaie unique. D'où le diagnostic que l'Union européenne (UE) traverse une crise politique d'autant plus durable que le Royaume-Uni n'est pas pressé de réclamer auprès de Bruxelles l'application de l'article 50, indispensable pour quitter l'UE. Le tout dans un contexte européen économique et politique favorable aux "réflexes protectionnistes, voire nationalistes".

L'autre source d'inquiétude du patron de CAM reboucle indirectement avec le spectre de la crise immobilière américaine, puisqu'il s'agit de la capacité des banques centrales à amortir le choc monétaire provoqué par le Brexit.

"Jusqu'à présent les interventions des banques centrales ont permis de limiter (...) le risque de crise systémique. Pour autant les limites d'intervention semblent proches d'être atteintes" avertit froidement le gestionnaire de portefeuilles, qui évoque une inéluctable "normalisation", sauf à sombrer "dans une crise monétaire sans précédent".
Trop sombre pour être vrai ? Les crispations qui se multiplient depuis ce lundi notamment sur le marché britannique de l'immobilier d'entreprise, où une demi-douzaine de grands fonds d'investissement ont suspendu le remboursement des parts détenues par leurs clients dans des locaux d'activité, commencent à semer le doute.

Plaidoyer pour les actions

Malgré l'indispensable prudence dont doivent redoubler les investisseurs, Axel Champeil maintient qu'il "existe des opportunités", à condition de "bien appréhender le niveau de risque". Sapés par des taux d'intérêts négatifs les placements monétaires offrent peu ou pas de rémunération, tandis que le coût d'achat des obligations a grimpé alors même que le niveau de risque de ces dernières explose : "les dettes spéculatives (high yield) étant devenu la norme de placement". Dans ce contexte, Axel Champeil souligne qu'avec les actions il est toujours possible d'en rester "au simple risque économique ou de défaut". Parce que "la rémunération offerte par les dividendes est attractive" et que cette classe d'actifs profite "de son importante liquidité". Et puis, malgré un environnement menaçant, Axel Champeil l'Europe reste sur une trajectoire économique ascendante "portée par l'alignement des planètes (pétrole, change...)".

La publication en juillet des comptes des entreprises au premier semestre devrait selon lui servir de catalyseur aux marchés "si elle confirme les statistiques économiques et l'accélération de la croissance" note le dirigeant de CAM. C'est ainsi, que, malgré l'ampleur des risques, Axel Champeil se montre confiant à court terme en attendant une fin d'année animée...

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