Pour une personne qui s'intéresse au vin, quelles sont les différentes façons d'investir ?

Matthieu Gombault - Plusieurs options sont possibles. En matière de foncier, un investisseur peut devenir vigneron en achetant une propriété viticole, mais cela nécessite du temps, des compétences ainsi qu'un budget conséquent qui se situe rarement en dessous du million d'euros. Il y a donc des barrières à l'entrée qui ne sont pas neutres. Il est également possible de prendre des participations dans des domaines viticoles via des groupements fonciers ou des clubs d'investisseurs qui rentrent au capital d'un vigneron. Dans un tout autre domaine, je conseille également nos clients sur la thématique « bouteille » que cela soit avec un objectif de constitution d'un patrimoine ou de revente. Les clients qui sont des passionnés parient alors sur l'évolution des grands crus et vins de prestige dans le cadre de placements sur sept à dix ans minimum, période à l'issue de laquelle ils peuvent revendre les bouteilles dans un objectif de rendement financier ou les consommer. Pour ma part, je conseille nos clients de la Banque Privée dans leurs projets viticoles au sein de Société Générale Private Banking. Si l'un d'eux souhaite acquérir un domaine viticole ou le vendre, nous sommes en mesure de l'accompagner sur ce projet, en lien avec Aurélie Quellien qui est la Responsable d'affaires transactions viti-vinicoles pour le réseau SG.

Quel est l'enjeu de la vente de domaines et qui investit ?

Aurélie Quellien - Le marché viticole représente 16 milliards d'euros, c'est le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale en France après l'aéronautique. Or, dans les dix prochaines années, plus de la moitié des viticulteurs français auront plus de 60 ans et plus de la moitié n'a pas de successeur. Beaucoup se posent la question de transmettre le fruit de leur travail à leurs enfants ou de valoriser leur patrimoine. La transmission est un des enjeux majeurs pour la filière viticole car elle assure la pérennité du vignoble et contribue au dynamisme de la filière. Lorsque la décision est prise de vendre, nous mettons nos clients en relation avec Matthieu Gombault de la Banque Privée Société Générale en France et Nicolas Martin de SG SUD OUEST. Nous avons plusieurs types d'investisseurs, à commencer par des viticulteurs ou des maisons de négoce qui souhaitent accroître leur approvisionnement et terrain de jeu. Des entrepreneurs également qui ont vendu leur entreprise et qui, pour des raisons fiscales, réinvestissent dans une autre activité d'exploitation ou des clients fortunés et institutionnels qui souhaitent diversifier leurs actifs. L'enjeu est considérable. Dans le même temps, le marché est un peu bousculé avec une consommation qui a globalement diminué et qui a changé.

Nicolas Martin, vous êtes la troisième personne clé de ce dispositif puisque vous vous intéressez aux entreprises de la filière. De quelle manière ?

Nicolas Martin - En effet au sein de notre centre d'affaires de Bordeaux j'accompagne localement les entreprises du secteur viticole, châteaux, négociants, courtiers et plus globalement les entreprises qui gravitent autour de ce secteur et contribuent à son développement, par exemple un fabriquant de bouchons ou un embouteilleur. Nous faisons de l'accompagnement au quotidien sur la partie financement évidemment, mais aussi sur les problématiques de flux, d'export et tout ce qui relève bien évidemment de l'accompagnement classique d'une entreprise. J'inclus bien sûr dans notre approche les enjeux de RSE, notre objectif étant de conseiller les entreprises dans leur transition écologique. Pour cela nous pouvons leur proposer des prêts à impact positif ; SG SUD OUEST a d'ailleurs déjà réalisé 27 % de ses financements verts.

Les efforts en matière de transition sont-ils valorisés au moment d'une transaction ?

Aurélie Quellien - C'est une vraie attente du point de vue des investisseurs qui ont un regard bien plus sensible qu'il y a deux ou trois ans. S'ils avaient déjà une sensibilité aux vin bio voire en biodynamie, actuellement nous sommes sur une logique plus globale. Cela fait partie des éléments de plus en plus regardés par les investisseurs. En revanche, cela reste difficile à valoriser financièrement.

Pour conclure, quelle est la force de l'accompagnement que vous proposez ?

Nicolas Martin - Grâce à nos trois expertises, nous avons une vision assez unique, à 360°, du marché viticole en France et plus encore dans le Bordelais où nous sommes tous les trois basés. Nous travaillons en synergie les uns avec les autres, notamment au sein du dispositif SG Entrepreneurs dont la caractéristique est de proposer aux dirigeants un dialogue stratégique avec des experts et une large palette de services. De manière générale, nous nous appuyons à tout moment si besoin sur des experts internes et externes ou sur des partenaires spécialisés. Parmi ces derniers, U'wine pour de l'investissement plaisir ou encore Carbo pour la réalisation de bilans carbone. Dans le monde du vin, nous sommes les seuls à proposer un tel accompagnement.

PUBLI-COMMUNIQUÉ de SG Sud Ouest