Le Girondin Stryker Spine victime de l’Obamacare ?

L’annonce d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) à Stryker Spine, à Cestas (33), société au résultat net positif, provoque le désarroi des salariés qui pour le moment n’appellent pas à la grève.
Stryker Spine arrête la formation des chirurgiens à ses implants pour le rachis


Stryker Spine, filiale girondine du groupe américain Stryker, spécialisée dans la conception et la production d'implants et instruments de chirurgie du rachis, n'est pas vraiment en difficulté. Les données d'Infogreffe montrent que l'entreprise a connu un sérieux coup d'accordéon en 2012, où son chiffre d'affaires (CA) et son résultat net ont enregistré un très fort recul, le CA chutant de près de 70 %, à 53,6 M€ contre 168 M€ en 2011, avec un résultat net négatif de 35,8 M€, après un bénéfice net de 46,6 M€ l'année précédente ! En 2013 pourtant l'activité est revenue à la normale, avec un chiffre d'affaires de 135,3 M€ pour un résultat net positif de 36,1 M€. "Tout ce que nous concevons et fabriquons ici est acheté par Stryker aux Etats-Unis, qui décide des quantités et du prix d'achat", explique Patrick Cuyamendous, délégué syndical CGT. Pour lui comme pour les élus de la CFDT, Stryker Spine est une entreprise rentable dont l'autre particularité est d'avoir été nommée cette année par le magazine "Forbes" parmi les 20 premières entreprises où il fait bon travailler.


L'impact de l'Obamacare


"Stryker Spine emploie 317 salariés à Cestas, le PSE comprendrait la suppression de 39 postes, dont 21 ici et 18 à Peronnas (Ain)", note le délégué syndical. Ce dernier se dit d'autant plus surpris que l'entreprise est bénéficiaire. C'est ainsi que CFDT et CGT estiment que Stryker veut faire "payer à ses salariés le prix de l'augmentation de la rentabilité actionnariale" ainsi que le maintien "de son niveau de bénéfice, sous couvert de la nécessaire compétitivité dans un contexte de forte tension sur les prix". Les syndicalistes admettent que la décision du président des Etats-Unis, Barack Obama, d'étendre l'accès des Américains aux services de santé (Obamacare) "ait pu avoir un impact sur les prix tout comme le regroupement des achats des hôpitaux". Il n'en reste pas moins qu'in fine les élus des deux centrales estiment que le marché des dispositifs médicaux "reste très lucratif et laisse les principaux acteurs sur le même pied d'égalité". L'intersyndicale n'appelle pas à la grève mais reste en alerte.

"La direction ne veut pas annuler le PSE, c'est comme ça. Nous avons entamé les négociations sur les accords de méthode, pour savoir se mettre d'accord par exemple sur la protection des salariés qui vont négocier, par rapport à leur travail, etc. La direction dit qu'il s'agit de réduire le volant des techniciens et d'embaucher des ingénieurs et qu'à la fin de l'année le site devrait avoir le même nombre de salariés..." relève Patrick Cuyamendous.

Alors que la capacité de production de Cestas n'a cessé d'augmenter, malgré la perte de 50 emplois à durée indéterminée en quatre ans, ce dernier observe que de nombreux services annexes, comme la formation pour les chirurgiens, disparaissent.

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Commentaires 4
à écrit le 17/03/2015 à 19:47
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Encore des actionnaires qui veulent s'en mettre plein les poches!!!!

à écrit le 16/03/2015 à 19:43
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De tel variations de CA semble être organisé pour pouvoir licencier

à écrit le 16/03/2015 à 18:02
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"...le marché des dispositifs médicaux "reste très lucratif et laisse les principaux acteurs sur le même pied d'égalité". Faux, à l'heure actuelle, la guerre des prix fait rage, et vu les budgets plus que réduits des hôpitaux et des cliniques privées...

le 16/03/2015 à 22:43
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La guerre des pris fait peut être rage mais ce sont les sous traitants qui sont mis sous pression. La marge nette sur les produits médicaux restent élevées. Il n'y a qu'à voir la santé des groupes tels que Medtronic, J&J, Stryker, Boston... Ils se re...

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