Grâce à Tudigo, Moon Harbour veut investir près de 2 M€

Moon Harbour, la société qui porte le premier whisky bordelais, lance une opération de financement participatif auprès de la plateforme Tudigo pour renforcer ses fonds propres et convaincre les banquiers de financer son nouveau plan d’investissement.
Le réservoir du bunker lors de l'inauguration de la distillerie.
Le réservoir du bunker lors de l'inauguration de la distillerie. (Crédits : Agence Appa)

Jean-Philippe Ballanger et Yves Medina, créateurs de Moon Harbour, la première marque de whisky bordelais, annoncent le lancement d'une levée de fonds auprès de la plateforme de financement participatif (crowdfunding) Tudigo.

"Notre objectif est de lever entre 100.000 euros, niveau plancher, et 1 M€, qui sera notre plafond. L'opération démarre plutôt pas mal puisqu'hier mercredi nous en étions à 82.000 euros", pointe Jean-Philippe Ballanger.

En attendant de pouvoir proposer un whisky 100 % bordelais, c'est-à-dire intégralement fabriqué avec des produits du terroir (orge, maïs), que les deux associés font cultiver non loin de la métropole, ces derniers distribuent leur premier whisky (Moon Harbour - Pier 1), élaboré selon des canons purement écossais depuis 2014 sous l'autorité de John McDougall, référence internationalement reconnue en œnologie du whisky. Les deux associés ont inauguré le 7 septembre dernier leur distillerie Moon Harbour installée dans un imposant bunker allemand propriété du port de Bordeaux, tout près de la base sous-marine, aux Bassins à flot.

Moon Harbour sera aussi le premier rhum bordelais

Jean-Philippe Ballanger, qui dirige le groupe Jock, du nom de l'emblématique crème dessert à la vanille du même nom, et Yves Medina sont des chefs d'entreprises aguerris qui fourmillent d'idées. Pour pouvoir porter le nom de whisky, leur premier assemblage bordelais va devoir comme les autres passer trois ans en barrique. Une immobilisation longue qui n'a fait que stimuler l'imagination des deux associés.

"L'année 2017 s'est bien finie, avec un chiffre d'affaires de 700.000 euros. Nous avons vendu 30.000 bouteilles de Moon Harbour l'an dernier, contre 10.000 bouteilles en 2016, et la tendance pour 2018 est à 60.000 bouteilles. La première partie de notre projet de création a été financé avec les banques. Aujourd'hui nous avons besoin du crowdfunding pour amorcer cette nouvelle séquence d'investissement. Nous allons tout d'abord développer un rhum qui sera distillé à Bordeaux, et lancer une nouvelle variété de whisky fumé, aux tonalités iodées et tourbées : c'est le premier objectif de cette levée de fonds", éclaire Jean-Philippe Ballanger.

Un restaurant terrasse sur bunker à 1,5 M€

Cette levée de fonds, qui repose sur un investissement minimum de 1.050 euros et qui clôture le 28 juin, est aussi une fusée à trois étages qui inclut un investissement de soutien au développement de Moon Harbour à l'export et, cerise sur le gâteau, la création d'une terrasse restaurant au sommet de cet incroyable bunker, qui devait à l'origine être un réservoir de fioul pour les sous-marins de la Kriegsmarine et qui va finalement servir au vieillissement du premier whisky bordelais.

Moon Harbour

C'est sur l'imposante terrasse de ce gros bunker que les créateurs de Moon Harbour veulent ouvrir un restaurant (Crédits : agence Appa).

"Le projet de "rooftop", de restaurant sur le toit du bunker, a déjà été étudié par un architecte. Ce projet devrait mobiliser un investissement de près de 1,5 M€. L'objectif c'est de renforcer nos fonds propres avec la levée de fonds pour obtenir un prêt bancaire, à raison d'un euro levé pour trois ou quatre empruntés", évalue Jean-Philippe Ballanger.

Les deux associés veulent toutefois éviter une trop grande dilution du capital : ainsi le volet actionnariat de la levée de fonds ne devra pas représenter plus de 22 % des actions de la société. L'autre volet de cette levée de fonds permettra aux supporteurs de l'entreprise d'obtenir une contrepartie en liquide buvable. "Nous allons faire comme les ventes en primeur. Les gens achètent le rhum en barrique et ils le recevront au terme de sa maturation, en bouteilles numérotées et signées par les producteurs", souligne Jean-Philippe Ballanger.

Ce nouveau programme d'investissement va transformer Moon Harbour en marque ombrelle pour le whisky, le rhum et la terrasse restaurant. Les Bordelais, qui boivent traditionnellement des rhums distillés dans les Caraïbes, en Martinique mais aussi et surtout à la Jamaïque (une tendance historique illustrée par la maison bordelaise Moko qui vient d'être relancée), pourront bientôt tenter l'expérience d'un rhum Moon Harbour préparé et vieilli tout près de chez eux.

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