Yoyo veut doubler le taux de recyclage des déchets plastiques dans les villes

La startup bordelaise Yoyo a officiellement lancé hier au centre commercial Mériadeck son tout nouveau service qui porte le même nom. Yoyo est un site collaboratif de tri qui a pour ambition de doubler le taux de recyclage des déchets plastiques dans les villes en aidant les citoyens à trier plus et mieux et en les récompensant pour leur geste.
Yoyo a été officiellement lancé au centre commercial Mériadeck à Bordeaux. A droite : Eric Brac de La Perrière.

"Dans notre nom, il y a tout. Avec Yoyo, c'est très simple, je consomme et je récupère c'est-à-dire que les personnes qui trient sont récompensées. Pour nous, il est important d'agir juste après l'acte de consommation", explique Eric Brac de La Perrière, président et fondateur de la startup bordelaise Yoyo, ancien directeur d'Eco-Emballages de 2009 à 2016.

"Cela fait 10 ans que je m'occupe de tri et j'ai vu la force de l'engagement des habitants qui trient tous les jours leurs cartons, papiers, plastiques et verre. Mais bien souvent, en ville, cette bonne volonté se heurte à des difficultés pratiques : des bacs qui débordent, des locaux poubelles inhospitaliers, mais aussi un manque de réponses aux questions des habitants pour savoir où vont leurs déchets après le tri et s'ils sont réellement recyclés. Et c'est là où l'on consomme le plus que l'on trie le moins : la collecte en ville stagne à moins de 30 % pour les plastiques. Le système actuel de collecte coûte de plus en plus cher - près de 1 milliard d'euros par an -, il ne progresse pas et de nombreux habitants doutent de son efficacité, sans compter que 750 millions de tonnes de plastiques seront produites en 2050."

Humaniser le tri, récompenser et garantir la traçabilité

Eric Brac de La Perrière, qui s'attaque dans un premier temps au recylage du plastique PET (Polyéthylène Téréphtalate), a donc créé Yoyo pour apporter une dose d'humanité dans le geste de tri. Concrètement, un coach (gardiens, voisins, commerces) remplit le rôle de relais logistique. Il prend le temps de bien expliquer la démarche au trieur, fournit un sac et le récupère une fois plein. Pour chaque sac Yoyo rempli, l'utilisateur reçoit des points qui lui donnent accès à des réductions : transports, activités culturelles, places de cinéma ou de concert. Une cinquantaine de coachs sont aujourd'hui mobilisés. "Il en faudrait au moins 300", reconnait Eric Brac de La Perrière.

De son côté, la startup garantit la traçabilité du plastique récupéré. Chaque sac est numéroté pour pouvoir suivre le déchet jusqu'à son recyclage. Les déchets qui ne passent pas par un centre de tri sont en l'occurrence récupérés par Veolia à Bègles qui les envoie à Bayonne où ils sont traités par la société Regene Atlantique. Yoyo s'est fixé un objectif : doubler le taux de recyclage du plastique en ville et ainsi passer à 70 %. Pour le moment, la collecte se fait à Bordeaux et à Lyon. D'ici la fin de l'année, Yoyo sera également présent à Paris, Mulhouse, Marseille et Lille.

 Un complément des dispositifs existants

"Il ne s'agit en aucun cas de remplacer les dispositifs existants mais de les compléter pour renforcer la performance. Bordeaux Métropole avec qui nous avons signé une convention métropolitaine en septembre 2016 l'a bien compris. Il n'y a pas de concurrence", insiste Eric Brac de La Perrière.

"Cela ne nuit à personne et cela n'impacte absolument pas notre fonctionnement général non plus", renchérit pour sa part Eléonore Baloud, directrice du centre commercial Mériadeck à Bordeaux, qui fait partie de la quinzaine de partenaires mobilisés aux côtés de Yoyo et où le service a été officiellement lancé mercredi 31 mai dans le cadre de la semaine du développement durable. "C'est un endroit stratégique alors que 10 millions de personnes y passent chaque année", relève Eric Brac de La Perrière.

Yoyo

Eléonore Baloud (directrice du centre commercial Mériadeck) et Eric Brac de La Perrière (fondateur de Yoyo).

"Ce qui nous a plu, c'est la simplicité du système et la modernité d'une approche positive et ludique liée à l'environnement", explique Eléonore Baloud. "Alors que plus de 900 personnes travaillent dans le centre commercial, il y a du potentiel et ce projet s'inscrit complètement dans la politique de développement durable mise en place par notre groupe, Wereldhave."

"Par ailleurs, aucun investissement n'est nécessaire. On ne demande pas d'acheter des machines. C'est une solution humaine et collaborative", complète Eric Brac de La Perrière.

Le business model de la startup est basé sur la vente de matière et la signature de partenariats avec des entreprises. "Des entreprises qui peuvent y trouver un intérêt. Par exemple, le restaurant Mama Shelter fait des économies sur 15 % de sa facture de déchet", explique Eric Brac de La Perrière.

7 personnes travaillent aujourd'hui au sein la startup qui a pour objectif d'atteindre 300.000 à 400.000 euros de chiffre d'affaires à la fin de l'année. "Nous devrions être une dizaine fin 2017." Yoyo, en phase de lancement, envisage également de proposer le service dans un cadre plus professionnel, lors de congrès ou encore à la gare avec toujours le même objectif : réduire l'empreinte environnementale.

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