Bus de Bordeaux : malgré l’appel à la grève, la VEE progresse

L’article d’hier consacré aux préavis de grève de la CFDT et de la CGT à Keolis Bordeaux, qui gère le réseau TBC (Tram et bus de Bordeaux Métropole), avec l’interview de Xavier Sanchez (CGT), appelait une réaction qui vient de nous être donnée par Jean-Louis Baujard, directeur des ressources humaines (DRH) de TBC.
Quatre nouvelles lignes de bus seront impliquées dans l'incitation à la validation à partir de la deuxième quinzaine de mars

"Je tiens à préciser qu'il y a deux sujets différents qui se télescopent : avec tout d'abord un problème sécuritaire à la station des Aubiers, qui sert de terminus à de nombreuses lignes de bus, qui a motivé le dépôt d'un préavis de grève par la CFDT, et d'autre part le déploiement de la validation encouragée à l'entrée (VEE), à l'origine du dépôt de deux préavis de grève, celui de la CGT, à compter du 2 mars, et de la CFDT, à partir du 3 mars",  précise Jean-Louis Baujard.

Au quartier des Aubiers, les chauffeurs ont affaire à des bandes de jeunes qui investissent les bus en bout de ligne, dans l'attente d'un redémarrage.

Insécurité aux Aubiers

"C'est une situation désagréable pour les chauffeurs qui se retrouvent face à des 10 -15 ans qui utilisent les bus à l'arrêt comme lieux de rencontres et ne sont pas forcément agréables quand les chauffeurs viennent les en déloger, explique Jean-Louis Baujard. C'est pourquoi, poursuit-il, depuis trois semaines nous avons mis en œuvre deux agents de sécurité avec un chien. Et depuis il n'y a pas eu le moindre incident. J'ai proposé de maintenir ce dispositif jusqu'en mai car à partir de là de nombreuses lignes de bus n'auront plus leur terminus aux Aubiers. Le tram n'a pas ces problèmes, contrairement aux bus il est impossible de l'ouvrir depuis l'extérieur."

C'est cette situation qui a mobilisé les personnels CFDT. Si le DRH dit comprendre le sentiment d'insécurité exprimé, il estime aussi qu'il doit être "objectivé" et que la présence des deux agents de sécurité joue son rôle. Le sujet de la VEE est un peu plus complexe : presque un cas d'école.

Tous les indicateurs au vert

"La VEE est en discussion depuis 2009, quand Keolis a pris la délégation de service public. La fraude représente environ 10 % des recettes, soit 6,5 M€ et 7 M€ par an. C'est ce coût qui est assumé par la collectivité et qu'il faut faire baisser. Les équipes de contrôle, de vérificateurs de perception, font leur travail mais cela ne suffit pas, c'est pourquoi il est nécessaire que les conducteurs participent. C'est un projet participatif développé par et pour les conducteurs",  souligne Jean-Louis Baujard.

Le directeur des ressources humaines explique que ce programme a été conçu en deux volets. Tout d'abord l'accueil des passagers par le conducteur, "avec un regard et un bonjour", puis une incitation à la validation des titres de transport.

"En 2014, pendant un an, nous avons testé le premier volet de cette démarche, avec l'accueil des passagers. La crainte de la CFDT et de la CGT, poursuit-il, c'est que la VEE puisse mettre les conducteurs en état d'insécurité. Les indicateurs que nous avons déployés, observe le DRH, pour voir si la démarche générait des tensions ont démontré au contraire que regarder les passagers et leur dire bonjour amenait un meilleur climat. Comme ces tests étaient tous positifs en fin d'année, le deuxième volet, dire un mot pour inciter à la validation des titres de transport a été enclenché en janvier sur les lignes 1, 4 et 16. Sur ces lignes et pendant un mois et demi, incivilités et agressions ont diminué en 2015 par rapport à la même période en 2014."

Ces résultats ont convaincu la direction de Keolis Bordeaux de poursuivre, avec quatre nouvelles lignes de bus impliquées dans l'incitation à la validation à partir de la deuxième quinzaine de mars. La VEE est axée sur le volontariat et le DRH est formel, "tous les conducteurs qui le font disent que ça se passe bien et qu'ils sont mieux respectés comme maître à bord : nous n'y allons pas de façon coercitive mais progressive, en misant sur l'effet d'entraînement." Pour le patron des relations humaines, qui assure que le libre arbitre du chauffeur est respecté, qu'il n'est pas tenu à inciter à la validation s'il estime que c'est dangereux, il n'est pas question de confondre cette démarche avec un contrôle et jamais les chauffeurs ne dresseront de procès verbal.

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Commentaires 2
à écrit le 26/02/2015 à 16:52
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pourquoi ne pas doter d'un signe distinctif les utilisateurs dispensés de validation ,

à écrit le 26/02/2015 à 16:25
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...Il n'en demeure pas moins que plus de contrôles inciteraient également à plus de validations! J'utilise régulièrement les lignes de bus (23, 35 et liane 1 notamment) et je constate un nombre croissant d'usagers ne validant pas (à défaut de titre o...

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