"Je t'aime mais je te quitte !" Cela fait 27 ans que David Blanc vivait à Londres. Diplômé en économie et en finance internationale à l'Université de Bordeaux puis à l'Essec, la grande école de commerce, le Français commence sa carrière au Royaume-Uni par un poste à la banque UBS. En 2008, en partenariat avec des associés, il créé une petite startup dans la gestion de patrimoine. Elle deviendra rapidement une importante société de 350 employés qu'ils ont revendu fin 2020 à la famille princière du Liechtenstein.
Et c'est bien le Brexit, intervenu le 1er janvier 2021, qui a provoqué son départ prochain de Londres, explique le Français :
"Ici, les conditions pour faire du business sont devenues très compliquées. Depuis début 2021, vous n'avez pas le droit de recruter de nouveaux clients en Europe continentale depuis le Royaume-Uni si vous n'avez pas une présence physique dans le pays où vous prospectez."
David Blanc a beau avoir obtenu il y a deux ans la nationalité britannique, le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne a vraiment été le déclic, insiste-t-il. "Le Brexit, je l'ai vécu dès juin 2016, au moment du vote des Britanniques. Mon métier est de gérer les risques et j'avais bien anticipé que, malheureusement, cela pourrait mal se passer et qu'il y aurait des frictions aux frontières. Je ne parle même pas des droits de douane et des frais de transport qui ont explosé pour les biens et les produits." L'autre catalyseur, c'est la gestion de l'épidémie de Covid-19 en Grande-Bretagne, mettant en exergue, selon lui les dizaines d'années de sous-investissement dans le système de santé britannique.
Une appli pour smartphone
A 51 ans, David Blanc s'apprête donc à tirer un trait sur plus de la moitié de sa vie. A Bordeaux, il prévoit de mettre à profit son expérience à la City pour développer une application pour smartphone. "L'idée est d'offrir un outil digital à mes compatriotes pour qu'ils puissent avoir accès à un conseil financier de manière totalement automatisée", explique-t-il. "Je pense que les opportunités sont plus nombreuses en France car le Royaume-Uni est beaucoup plus avancé sur ces technologies-là."
De retour dans le Sud-Ouest, David Blanc ne devrait pas pour autant couper définitivement les ponts avec Londres. En tant que citoyen britannique, il peut se rendre au Royaume-Uni sans aucune formalité. D'autant que l'une de ses deux filles vit à Londres. "J'aime ce pays, souffle-t-il, cette culture et une partie de leurs traditions. Nous sommes des peuples extrêmement proches, mais je ne pouvais me résoudre à perdre une partie des droits que nous avions, nous Européens, jusqu'à ce retrait du marché unique."
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