ArianeGroup : vers 250 suppressions de postes en Gironde

Dans le sillage des annonces de fin septembre, ArianeGroup devrait, de source syndicale, supprimer 250 postes sur ses trois sites installés en Gironde, au Haillan et à Saint-Médard-en-Jalles, où travaillent près de 3.500 salariés. Objectif : récupérer de la compétitivité face à une concurrence féroce par le biais d'une rupture conventionnelle collective.
En Aquitaine, ArianeGroup a inauguré en 2018 sa B-line, une ligne d'assemblage dernier cri pour les tuyères du moteur du lanceur Ariane 6.
En Aquitaine, ArianeGroup a inauguré en 2018 sa "B-line", une ligne d'assemblage dernier cri pour les tuyères du moteur du lanceur Ariane 6. (Crédits : Agence Appa)

Les négociations entre la direction et les syndicats ont débuté ce lundi 11 octobre au matin au sein d'ArianeGroup. Cette coentreprise entre Safran et Airbus développe le lanceur lourd Ariane 6 dont le tir inaugural a été reporté au deuxième trimestre 2022 en raison de difficultés techniques aggravées par les conséquences de la crise sanitaire. Et face à la concurrence féroce du lanceur américain SpaceX, le groupe européen a revu ses objectifs à la baisse : les perspectives de lancement d'Ariane 6 portent finalement sur un besoin de sept tirs par an, soit 30 % de moins que lors du lancement du projet en 2014. Si bien que la suppression de près de 600 postes d'ici la fin 2022 a été annoncée fin septembre.

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Rupture conventionnelle collective

Un plan qui concerne directement la Gironde où ArianeGroup emploie entre 3.000 et 3.500 salariés. C'est près de la moitié des effectifs du groupe européen qui a réalisé 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020. "La direction nous a présenté ce matin  un plan de départs volontaires via une rupture conventionnelle collective [RCC] concernant 530 postes en France dont environ 250 postes en Gironde", explique à La Tribune Mathieu Richard, responsable syndical CFE-CGC chez ArianeGroup et coordinateur de production sur le site de Saint-Médard-en-Jalles, lundi 11 octobre. "On attend encore les détails sur le contenu et les conditions de cette RCC pour pouvoir rassurer les salariés. Pour l'instant, la direction assure que les postes qui ont un impact direct sur la qualité de la livraison aux clients ne seront pas concernés", ajoute le responsable syndical. Les risques psycho-sociaux entraînés par ces suppressions de postes seront scrutés de près par la CFE-CGC.

Utilisée notamment à l'aéroport de Bordeaux, la rupture conventionnelle collective permet la rupture du contrat de travail d'un commun accord entre l'employeur et le salarié. Cet accord collectif fixe notamment le nombre maximal de départs envisagés, les conditions que doit remplir le salarié pour en bénéficier, les modalités de calcul des indemnités de rupture garanties au salarié ainsi que les mesures d'accompagnement et de reclassement. Ce mode de rupture du contrat de travail instauré en 2017 ne peut être imposé par l'employeur ou par le salarié.

Cela a été répété ce 11 octobre, l'objectif de la direction d'ArianeGroup est "d'impérativement retrouver de la compétitivité sur le marché des lanceurs spatiaux", précise Mathieu Richard, qui évoque la présentation "d'un plan plus global de redressement de la compétitivité via notamment la performance des outils informatiques et les projets de transformation numérique et de fonctionnement interne du groupe." Les négociations doivent se poursuivre jeudi 14 octobre.

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