Photovoltaïque : la PME agenaise Reden Solar rachetée 2,5 milliards d'euros

Avec cette transaction à 2,5 milliards d'euros Reden Solar, qui est une grosse PME lot-et-garonnaise, montre qu'elle opère sur un marché énergétique à très fort potentiel. Le fait que cette opération ait convaincu des fonds d'investissement institutionnels allemand, australien et canadien d'intervenir le prouve.
Dans la suite logique de Fonroche Solaire, Reden Solar mixe dans de nombreux projets énergie photovoltaïque et cultures sous serres.
Dans la suite logique de Fonroche Solaire, Reden Solar mixe dans de nombreux projets énergie photovoltaïque et cultures sous serres. (Crédits : Fonroche)

L'ancienne branche solaire du groupe Fonroche, à Roquefort (Lot-et-Garonne) dans la banlieue d'Agen, transformée en Reden Solar après son rachat en 2017 par InfraVia Capital Partners (53 %) et Eurazeo (47 %), qui en était déjà actionnaire, vient d'être revendue à un consortium de trois fonds d'investissement moyennant 2,5 milliards d'euros ! Une transaction dont le montant très élevé souligne à quel point cette activité industrielle a besoin de fonds en capital développement mais aussi l'énorme visibilité internationale acquise chez les investisseurs par Reden Solar. Validant du même coup la pertinence des choix fait par son créateur Yann Maus, quand il s'est décidé à fonder en 2008 à le groupe Fonroche Energie. Cet entrepreneur dirige aujourd'hui Fonroche Lighting, toujours à Roquefort, spécialisé dans l'éclairage public autonome, en particulier en Afrique.

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Selon sa direction, l'entreprise, qui n'a pas répondu aux questions de La Tribune, visait pour son exercice 2021 un montant de 250 millions d'euros en produits d'exploitation et un Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement -Ndr) de 140 millions d'euros. Dans ses chiffres clés, Reden Solar ne communique ni sur son chiffre d'affaires, ni sur son résultat net. Reden Solar, toujours implanté à Roquefort, va déménager d'ici la fin de l'année dans la toute proche ville d'Agen pour des raisons de place disponible. L'entreprise dispose d'un siège international à Madrid. Très présente dans les pays hispanophones : en Espagne, au Chili, au Mexique et à Porto Rico, en Amérique Latine, mais également en Italie, Grèce et Portugal, Reden Solar est également présente dans plusieurs villes de France (Bordeaux, Nîmes, Toulouse).

15 GW dans les tiroirs avec des moyens pour développer

Reden Solar, qui emploie au total une centaine de salariés, est devenu un acteur très complet sur le marché puisque l'entreprise "développe, finance, construit et exploite des centrales solaires photovoltaïques en Europe et en Amérique Latine". L'entreprise affiche une capacité opérationnelle de production de 762 MW et des projets en cours de développement pour un total de 15 GW. Malgré le changement de nom et d'actionnaires Thierry Carcel, ex-patron opérationnel de Fonroche Solaire, est resté aux commandes en tant que directeur général de Reden Solar.

"Notre activité évolue continuellement, passant de l'énergie solaire sur toiture à des projets au sol et agrivoltaïques. Avec le soutien de nos nouveaux actionnaires, nous souhaitons étendre la présence de Reden Solar sur les marchés existants et nouveaux, et développer dans le même temps nos équipes sur le terrain", commente en substance le directeur général dans le communiqué annonçant l'opération.

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Le solaire attire de très puissants fonds d'investissement

Cette opération à 2,5 milliards d'euros devrait se dénouer d'ici le troisième trimestre 2022. Au terme d'un accord conclu par Macquarie Asset Management dans le cadre d'un consortium qui comprend de grands investisseurs institutionnels. Avec tout d'abord British Columbia Investment Management Corporation (BCI), fonds d'investissement constitué au Canada par l'Etat de Colombie Britannique, qui gère 199,6 milliards de dollars canadiens d'actifs notamment pour le compte de régimes de retraites et de compagnies d'assurance. Autre membre du consortium le fonds d'investissement bavarois MEAG (Munich Ergo AssetManagement Gmbh/339 milliards d'euros sous gestion), s'occupe de placements réalisés par des compagnies d'assurance.

Quant au fonds australien Macquarie Asset Management, qui joue le rôle de chef de file à la tête du consortium, il a directement investi pour 40 milliards d'euros dans le secteur des énergies vertes depuis 2010, dans 50 GW de projets en développement, construction et exploitation dans le monde. Ce fonds d'investissement appartient lui-même au groupe australien Macquarie, qui détient pour plus de 403 milliards de livres sterling d'actifs sous gestion dans le monde.

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