Européennes dans le Sud-Ouest : les réactions

Avec 24,71 % des suffrages, le Front national arrive en tête dans la circonscription Sud-Ouest, qui comprend l'Aquitaine. Il devance l'UMP (18,51 %) et l'union PS-PRG (15,73%). Florilèges de réactions.
Dans la circonscription Sud-Ouest, le FN termine nettement en tête

Jacques Colombier, président du FN Gironde :

« Dans quatre département sur cinq nous sommes en tête et dans le 5e, les Pyrénées-Atlantiques, c'est à 2 % près (NDLR : c'est faux, le FN finit en tête dans 3 départements, la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne, mais pas dans les deux autres). C'est indéniable, il n'y a pas photo. Je crois qu'en Aquitaine, terre radicale, socialiste avec quelques bastions UMP, il y a une 3e vague Bleu Marine (…). Quand on a un président de la République qui est soutenu du bout des lèvres par 18 % de la population seulement, un parti comme l'UMP qui se dépatouille dans la guerre des chefs et des égos, où sont les programmes, où sont les idées ? Aujourd'hui il faut une dissolution de l'Assemblée nationale pour qu'elle soit vraiment nationale, c'est-à-dire vraiment représentative. (…) C'est un vote d'adhésion et en même temps l'échec total des deux vieux partis usés maintenant jusqu'à la corde. Aujourd'hui l'avenir est dans les mains du Front national. » (Sur France 3 Aquitaine)

 

Virginie Rozière (PS-PRG), élue dans la circonscription Sud-Ouest :

« L'image de la France est écornée (…). Ce vote contestataire envoie un message à l'ensemble de la classe politique, de droite comme de gauche, sur sa manière d'exercer la politique. Le FN est anti-républicain et ne propose rien. »

 

Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), élu dans la circonscription Sud-Ouest :

« C'est très triste pour la patrie. Jamais la gauche n'a été aussi bas. Il y  a péril en la demeure. Si la gauche ne change pas de ligne, nous sommes assurés d'un désastre. »
(Plus tard en conférence de presse, NDLR) : « Va, la France. Va, ma belle patrie. Allez les travailleurs, ressaisissez-vous, ne laissez pas que tout ça soit fait en votre nom. Ne permettez pas... Ne permettez pas que la France soit autre chose que ce qu'elle est dans le cœur du monde entier...

 

José Bové (EELV), élu dans la circonscription Sud-Ouest :

« Le score du FN est une escroquerie totale qui ne débouchera sur rien. Je suis quasiment certain qu'ils (les eurodéputés Front National, NDLR) n'arriveront pas à constituer un groupe politique. Ce qui veut dire que l'enjeu de cette élection européenne a été pris en otage par le FN et qu'on est sur un vote uniquement de contestation stérile qui n'apporte rien en termes de solution. Voilà, c'est une réalité, on est là-dedans. » (sur France 2)

 

Alain Juppé, maire (UMP) de Bordeaux et président de la Communauté urbaine de Bordeaux :

« C'est un choc profond (...), c'est une victoire spectaculaire du Front national, c'est donc un échec grave pour l'Europe. Nous ne sommes pas arrivés à créer une dynamique européenne pour exprimer ce qu'est l'Europe (…) Je ne comprends pas qu'on puisse voter pour un parti qui propose de faire le contraire de ce à quoi on croit : une grande majorité de Français veulent une armée européenne, par exemple, et ils votent FN, il y a là une confusion sur laquelle il faut réfléchir. (…) C'est une défaite sévère pour la droite, la première conséquence à en tirer, c'est de nous réunir. (…) L'UMP, l'UDI et le MoDem, ça fait 30 (pour cent), et si nous sommes capables de recréer des conditions d'unité entre nos formations politiques, le premier parti de France, ce n'est plus le Front national. Recréons les bases d'un accord entre droite et centre qui partagent pour l'essentiel les mêmes valeurs. (…) L'UMP doit changer, d'abord, elle doit avoir une gouvernance plus collective encore. »

 

Philippe Madrelle, président (PS) du Conseil général de la Gironde, évoquant « un séisme pour la démocratie »

« Aujourd'hui, avec une abstention toujours trop forte et dont nous devons mesurer l'exacte signification, l'extrême droite a infligé une très lourde défaite aux partis démocratiques en France. L'image de notre Nation aura à en souffrir face à nos partenaires qui devront composer avec un euroscepticisme redoutable. Ce qui arrive, aujourd'hui, doit être pour tous les partis démocratiques, j'ai bien dit tous, l'occasion d'une profonde remise en question. Une fois encore un vote de rejet et le refus des abstentionnistes appellent de notre part à tous, une réaction claire. Nous devons plus que jamais renouer le lien entre les citoyens et la classe politique, en répondant aux légitimes attentes de nos compatriotes. A nous, à travers nos responsabilités, de tout mettre en œuvre pour vaincre ce séisme ! »

 

Guillaume Bourrouilh-Parège, président de Gauche Affranchie Gironde

« Ce 25 mai doit être désormais la date du « réveil des peuples européens ! S'il fallait retenir un signal, un message : les Français, comme d'autres peuples, n'ont pu se projeter dans l'Europe politique : manque de visibilité, de proximité, de prise en compte des citoyens … Tant que l'Europe sera synonyme de taxes, de règlements, de normes, de quotas, de technocrates, l'intérêt des citoyens pour l'Europe sera nul. La faible participation des français ce 25 mai est inquiétante. Ils ont laissé choisir à leur place aujourd'hui leur avenir. (…) L'expression du vote de ce soir est avant tout l'échec des grands partis démocrates. Si l'UMP déclare vouloir se remettre en question, il est évidemment indispensable que le PS quant à lui tourne la page d'un système, d'un mode de fonctionnement dépassé qui a clairement déjà démontré ses limites lors des dernières municipales. Nous devons accepter de composer avec l'ensemble des forces politiques démocrates. »

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