Herakles inaugure une Licorne à 30 M€

La filiale de Safran a inauguré une usine de traitement du propergol employé notamment dans ses missiles. Le fruit de 20 ans de R&D et d'un investissement de 30 M€.
Le process employé par Licorne utilise des bactéries, des bassins...

Filiale de Safran spécialisée dans la propulsion des missiles et fusées, Herakles (670 M€ de CA, 3.300 salariés) a inauguré ce matin à Saint-Médard-en-Jalles sa nouvelle unité baptisée Licorne, pour « Ligne industrielle de collecte des objets pyrotechniques et de réduction naturelles des effluents ». Cet équipement industriel est l'aboutissement de 20 ans de recherche. Il aura nécessité un investissement de 30 M€ : 20 M€ apportés par la Direction générale de l'armement (DGA), 2 M€ par le Conseil régional et les fonds européens Feder, 8 par Herakles elle-même.

Premier contrat signé

Licorne va permettre à la société de détruire, proprement, le propergol utilisé dans les missiles et les airbags à l'aide d'un traitement biologique au lieu de procéder au brûlage des engins comme c'est le cas actuellement. L'unité se chargera des missiles M45 arrivant en fin de vie et progressivement remplacés par les M51, mais aussi des déchets liés à la production du site de Saint-Médard-en-Jalles. Un premier contrat a été signé avec la DGA, d'autres pourraient suivre. A pleine capacité, soit fin 2015, Licorne, qui vient d'être mise en fonction au début de l'année, pourra traiter annuellement 500 tonnes de propergol.

 

Le site Herakles de Saint-Médard produit effectivement une quantité importante de propergol, matériau dont les applications sont multiples : moteurs spatiaux des lanceurs Ariane 5 et Vega, propulsion des missiles stratégiques et tactiques, gonflement des coussins d'airbags… Le brûlage, moyen d'élimination traditionnel des déchets de propergol ou des propulseurs en fin de vie, génère notamment des nuages d'acide chlorhydriques. "Licorne va nous donner de l'avance sur la réglementation", se réjouit Philippe Schleicher, PDG d'Herakles.

La station Licorne utilise un procédé issu d'un brevet détenu par Herakles, qui emploie des bactéries transformant le perchlorate et l'ammonium, eux-mêmes issus du traitement du propergol, en azote et en chlorure.

Herakles attend avec une attention toute particulière la fin de l'année : c'est à cette période que l'Europe devra valider définitivement le projet de nouveau lanceur Ariane 6. Ce dernier emploierait pour deux de ses trois étages un dispositif de propulsion utilisant le propergol solide.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.