Le port de Bordeaux va installer une centrale solaire à la place d'un site pétrolier

Le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) a signé avec EDF Renouvelables un contrat pour l'installation d'une centrale solaire au terminal portuaire du Verdon-sur-Mer, à la pointe du Médoc. Une nouvelle pièce dans le développement d'une activité industrielle portuaire décarbonée. Avec à la clé un symbole fort puisque cette centrale solaire d'EDF Renouvelables va prendre la place d'un ancien site pétrolier.
Didier Hellstern (EDF Renouvelables) et Jean-Frédéric Laurent (Grand port maritime de Bordeaux).
Didier Hellstern (EDF Renouvelables) et Jean-Frédéric Laurent (Grand port maritime de Bordeaux). (Crédits : EDF Renouvelables)

Jean-Frédéric Laurent, président du Grand port maritime de Bordeaux, et Didier Hellstern, directeur développement France EDF Renouvelables, ont signé le 20 mars un accord pour l'implantation d'une centrale photovoltaïque au terminal portuaire du Verdon, à la pointe du Médoc.

« Nous poursuivons notre objectif de réindustrialisation bas carbone du port. Dans le cadre de cette décarbonation, le groupe marseillais CVE va installer à notre demande un méthaniseur dans le domaine portuaire, dont le permis de construire est en cours d'instruction. De son côté la centrale photovoltaïque d'EDF Renouvelables va être implantée à la place d'anciens bacs de stockage de produits pétroliers. Sur un site que nous avions identifié pour y développer une activité économique circulaire », éclaire pour La Tribune Jean-Frédéric Laurent.

D'une puissance maximale de 52 mégawatts-crête (MWc), elle devrait être mise en service en 2026.

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L'établissement portuaire se voit rapidement décarboné

Le patron du port de Bordeaux précise que l'appel à manifestation d'intérêt qui a été lancé pour ce projet met en avant la nécessité pour le porteur de nouer des relations avec les industriels installés dans le domaine portuaire via la contractualisation d'accords de fourniture de long terme.

« Une partie de l'électricité produite par la centrale solaire sera utilisée par le réseau national d'électricité, tandis que l'autre sera basculée vers les industriels du port de Bordeaux. Ce projet de centrale photovoltaïque est en phase préparatoire d'étude du permis de construire. La centrale elle-même doit être livrée et mise en service en 2026. À l'échelle des besoins du port, en tant qu'établissement, nous allons rapidement atteindre la neutralité carbone. Bien sûr je ne parle pas des industriels qui opèrent dans notre périmètre », déroule Jean-Frédéric Laurent.

« Bien mesurer les besoins »

Joint par La Tribune, EDF Renouvelables, qui possède déjà 17 centrales solaires en Nouvelle-Aquitaine précise que dans le cadre des appels d'offre lancés par l'État pour raccorder des centrales solaires au réseau il y a toujours deux options. Soit la production sert à alimenter un dispositif local d'autoconsommation, soit elle entre dans le cadre d'un contrat d'achat direct d'électricité entre entreprises (Cadee ou CPPA pour « corporate power purchase agreement »), qui lie un producteur d'énergie à un groupe de consommateurs. Et ce projet de vente aux industriels du port de Bordeaux d'énergie décarbonée produite par la future centrale solaire du Verdon coche la seconde option.

« Il s'agit en l'occurrence de fournir pendant vingt ans de l'électricité décarbonée aux industriels du port de Bordeaux. Mais ce projet en est pour le moment à la phase amont de son développement, avec la volonté d'apporter une solution optimale aux industriels. Nous avons encore besoin d'affiner les modalités techniques de la centrale et de bien mesurer les besoins des industriels. Nous y verrons plus clair à ce sujet courant 2024. Mais il faut bien avouer qu'installer une centrale solaire sur une ancienne zone de stockage pétrolier, c'est un beau résultat, qui va assurer une revalorisation du site », explique à La Tribune cette représentante d'EDF Renouvelables.

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Des industriels en pleine décarbonation

La Nouvelle-Aquitaine est devenue si porteuse en termes d'énergies renouvelables qu'EDF Renouvelables, qui porte actuellement une vingtaine de projets de centrales solaires dans la région, a décidé l'an dernier d'implanter une agence à Bordeaux. De son côté Jean-Frédéric Laurent souligne qu'EDF Renouvelables a été retenu parce que cette filiale de l'énergéticien français a su parfaitement répondre à l'attente du port d'orienter une partie de la consommation de cette électricité décarbonée vers un écosystème local.

« Nous sommes fiers d'avoir été désignés par nos partenaires pour ce projet solaire, qui démontre notre expertise pour accompagner le Grand port maritime de Bordeaux et les acteurs industriels de la zone dans leur démarche de décarbonation » a confirmé lors de la signature Didier Hellstern, directeur du développement EDF Renouvelables.

D'autres projets centrés sur l'énergie décarbonée, en particulier l'hydrogène vert, sont attendus dans le périmètre du port de Bordeaux, désormais entré en pleine transition énergétique.

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