Girondins de Bordeaux : les réactions après la descente en Ligue 2

Les Girondins de Bordeaux sont officiellement relégués en Ligue 2 malgré leur victoire dimanche face à Brest (4-2). Les personnalités du club de football et de la ville ont tour à tour exprimé leurs regrets, tout en laissant entrevoir un optimisme au moins de façade pour l'avenir qui reste incertain tant sur le plan financier que sportif.
Maxime Giraudeau
Les Girondins de Bordeaux terminent derniers de Ligue 1, à un point seulement de jouer pour le maintien.
Les Girondins de Bordeaux terminent derniers de Ligue 1, à un point seulement de jouer pour le maintien. (Crédits : Agence Appa)

"C'est un échec. Collectif et personnel", a communiqué Gérard Lopez sur le site des Girondins. Le président du club arrivé à l'été 2021, dans un costume de sauveur faute de mieux, reconnaît ne pas avoir réussi à relever la barre d'un collectif déjà la dérive depuis plusieurs années.

"En tant que Président des Girondins de Bordeaux, j'assume pleinement ma part de responsabilité. Comme vous tous, je suis très affecté par cette relégation qui va nous contraindre à penser le futur différemment. En ce jour très triste, j'ai une immense pensée pour nos supporters, les salariés du Club, nos partenaires et tous les amoureux des Marine et Blanc", a-t-il transmis.

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Du côté du maire écologiste de Bordeaux, qui avait voté contre la vente du club par M6 à des fonds américains, le soutien affiché est vite rattrapé par la réprobation d'une mauvaise gestion persistante. "C'est un bien triste moment pour notre club, notre ville, les supporters, ses salariés et toutes celles et ceux qui y sont attachés. [...] Le club doit apprendre des erreurs de cette saison ratée, et plus largement de la dérive qu'il connait depuis plusieurs années. Progressivement les Girondins se sont éloignés des valeurs qui fondaient "l'esprit Girondin" : l'ancrage dans le territoire, la formation, la confiance avec les supporters, le dialogue avec les acteurs socio-économiques et les institutions locales", a semoncé Pierre Hurmic dans un communiqué.

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L'élu avait participé à la création d'un comité de vigilance au printemps 2021 pour peser dans les débats et tente d'assurer des perspectives d'avenir au club. Pierre Hurmic a annoncé que ce comité se réunirait le mois prochain pour interroger les dirigeants sur leur stratégie économique et sportive pour la saison en Ligue 2. Des conditions que connaissent particulièrement bien les Chamois niortais, qui ont voulu relativiser le sort de leurs homologues bordelais sur Twitter.

Amis @girondins, vous verrez la @Ligue2BKT c'est sympa aussi puis on va pouvoir se faire le derby de la Nouvelle-Aquitaine 🤝 https://t.co/Ry555mlcCu

— Chamois Niortais FC (@ChamoisNiortais) May 21, 2022

Les anciens propriétaires toujours dans le jeu

Les Girondins de Bordeaux n'étaient plus descendus de l'élite du football français depuis 1991 et une rétrogradation administrative. A l'époque, le déficit du club équivalait à 45 millions d'euros. Il est de 67 millions sur la saison 2020-2021 et estimé à une quarantaine de millions sur l'exercice 2021/2022. L'onde de choc rappelle les souvenirs douloureux des années 1990, lorsqu'il avait fallu repartir avec un projet sportif renouvelé et bâtir un modèle économique à l'aide d'investisseurs locaux. Une piste que les élus souhaitent creuser. Même s'ils reconnaissent que les fonds américains, anciennement aux commandes du club, ont toujours les cartes en main.

"Des négociations sont en cours avec les deux principaux créanciers, qui sont King Street et Fortress. La réalité est brutale : ce sont eux qui détiennent les clés de la décision. Soit ils veulent être remboursés en totalité et là, ça causera beaucoup de difficultés, soit ils veulent être remboursés en partie, soit ils acceptent de perdre leurs créances. En fait, nous sommes un peu dans la même situation que l'année dernière. La question est simple et redoutable : qui peut apporter des fonds ?", a lancé Alain Anziani en conseil de Bordeaux métropole vendredi.

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A ce titre, Gérard Lopez apparaît une nouvelle fois comme le seul pourvoyeur d'argent qui puisse donner suffisamment de gages pour éviter au club des tourments financiers encore plus importants. Pour autant, l'homme d'affaires va devoir incarner une véritable présence sur le terrain, au contact des joueurs et des salariés de l'entreprise qu'il dirige. Ses trop rares apparitions lui ont notamment été reprochées par les Ultramarines, principal collectif de supporters, qui avaient brandi une banderole le 14 mai dernier à l'adresse des joueurs et des dirigeants : "Vous êtes la honte de nos 140 ans d'histoire !". Le 17 mai dernier, 58 partenaires ou membres du réseau des Girondins de Bordeaux ont également adressé une lettre à la direction du club pour réclamer la nomination d'un président délégué et d'un directeur général.

Dans l'immédiat, Gérard Lopez doit préparer l'examen de passage devant la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), prévu autour du 15 juin prochain. Avec ses deux créanciers - les fonds King Street et Fortress -, il doit réussir à trouver 20 millions d'euros d'argent frais pour donner des garanties suffisantes au gendarme financier du football tricolore. Sur le plan sportif, l'entraînement reprendra fin juin et le championnat de Ligue 2 fin juillet.

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Maxime Giraudeau

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