Girondins de Bordeaux : Gérard Lopez clôture la 3e vente du club de foot en moins de deux ans

Le Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) devait passer ce vendredi 23 juillet sous le contrôle exclusif de son repreneur : Gérard Lopez. Passage de témoins qui confirme, si besoin était, l'entrée du club bordelais dans une phase critique de son existence. Si rien n'est perdu, tout reste à faire.
Gérard Lopez en compagnie du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic
Gérard Lopez en compagnie du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (Crédits : TS-mairie de bordeaux)

Aucun des avocats des parties impliquées dans le dossier n'ayant annoncé que la reprise du Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) par l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez était invalidée par le tribunal de commerce de Bordeaux, il faut en conclure que c'est bien un feu vert qui été donné au sauvetage du FCGB.

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Parce que selon une formule qui a fait ses preuves, le greffe du tribunal de commerce de Bordeaux a déclaré à La Tribune ne pouvoir "ni confirmer ni démentir cette information"... Le scénario de reprise qui fait de Gérard Lopez le nouveau propriétaire et président du FCGB à compter de ce vendredi 23 juillet après-midi arrive donc à son terme. Ainsi se referme (provisoirement ?) l'un des épisodes sans doute les plus chaotiques dans la longue vie de ce club emblématique de l'élite du football français.

Le FCGB ne traverse pas des turbulences mais plutôt un typhon

Vendu en 2018 par le groupe M6 au fonds d'investissement américain GACP, dirigé par Joseph Dagrosa, le FCGB a ensuite été racheté par l'un de ses actionnaires et associé de GACP, le fonds d'investissement spéculatif (hedge fund) King Street. Une opération annoncée en décembre 2019 par le quotidien "L'Equipe". Ce nouveau rachat du club par Gérard Lopez intervient donc à peine dix-neuf mois, soit à peu près un an et demi, après la précédente reprise du FCGB par King Street.

Cette accélération des opérations de sauvetage montre à quel point le club bordelais s'enfonce dans une très grave crise. Le FCGB évolue désormais dans un environnement si dangereusement instable que la métaphore des turbulences ne fonctionne plus et tape dans le vide. Il suffit de rappeler, pour bien se pénétrer de ce changement de dimension dans lequel évolue désormais le FCGB, qu'avant de le revendre en 2018 le groupe M6, piloté par Nicolas de Tavernost, en était devenu le propriétaire en 2000... Un quasi millénaire à l'échelle des séquences d'investissement déjà ultra courtes des fonds spéculatifs quand tout va bien.

Avec le Club Scapulaire les patrons ont répondu présent

Gérard Lopez a toutefois des atouts dans sa manche pour relever ce défi : sa connaissance du football professionnel, notamment sportivement marquée par son passage à la tête du Losc (club de foot de Lille) et sa forte implication dans ce milieu sportif où il possède déjà deux clubs professionnels, ceux de Boavista au Portugal et Mouscron en Belgique. Certains diront que les chefs d'entreprises bordelais ont failli rater le coche du soutien, mais la création par des patrons de PME du Club du Scapulaire montre que cet écueil a été écarté.

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Milliardaire breton investi dans Château Latour (Pauillac grand cru), François Pinault n'avait guère de chance d'arriver à fédérer les grands domaines du vignoble bordelais avec son appel au peuple des propriétaires viticoles, même s'il est au bon endroit. Ce qui ne veut pas dire qu'aucun des plus puissants des vignerons du cru ne se soit jamais intéressé au football. La présidence de Jean-Louis Triaud, notamment à la tête du très médocain Château Gloria (Saint-Julien) et président du FCGB pendant une vingtaine d'années (1996-2017), suffit à en témoigner.

L'équipe porte le nom du vin, à quoi bon investir pour les vignerons ?

"A Bordeaux, l'équipe (de football -ndlr) porte le même nom que notre vin donc c'est compliqué. S'ils gagnent le vin en retire le bénéfice sans que ça ne coûte rien, s'ils perdent, ça rejaillit sur le nom de Bordeaux" avait  analysé en 2011 avec malice Jean-Louis Triaud à La Tribune.

A noter que Jean-Louis Triaud, même s'il est devenu très discret, n'a pas disparu, puisqu'il fait toujours partie du conseil d'administration du FCGB, tout comme un autre grand propriétaire médocain, Jean-Charles Cazes, à la tête notamment de Lynch-Bage ( Pauillac grand cru).

Le départ de Frédéric Longuépée aurait coûté 500.000 euros

Selon le quotidien régional "Sud Ouest" Gérard Lopez a déboursé 500.000 euros pour s'assurer du départ de Frédéric Longuépée de la présidence du FCGB, un président très mal aimé, pour ne pas dire détesté, par les supporters. Comme nous l'avons déjà écrit, Gérard Lopez a pu présenter une ligne de financement du club représentant 50 millions d'euros, sans compter les étalements et remises de dettes.

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Gérard Lopez, qui s'appuie sur son groupe Jogo Bonito, va pouvoir tirer partie de synergies entre le FCGB, sa nouvelle acquisition, et ses deux autres clubs. Mécanisme qui pourrait peut-être intervenir au moins partiellement dans la vente de joueurs de FCGB. Puisque le plan initial de Gérard Lopez prévoyait la vente de 13 joueurs des Girondins moyennant 41 millions d'euros de cash. Une condition sine qua non pour que les Bordelais puissent prétendre acheter des joueurs à leur tour. Puisque la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion) interdit au FCGB tout achat de joueur qui n'aurait pas été couvert en aval par une vente au montant au moins égal sinon supérieur. En prenant en main le pilotage du FCGB, Gérard Lopez entre dans le dur.

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